Christine joue de la viole et l'obscurité l'écoute...La musique de ce groupe italien dégage quelque chose de profond et nocturne, à mi-chemin entre cold wave et post punk goth. Croisant adroitement la froideur synthétique des synthés aux lignes rondes et organiques de la basse, les musiciens tissent ensuite à coups de guitares cristallines ou plus appuyées et de batterie tantôt sèche ('Four steps in your hole') tantôt roulantes ('Witch of silence', 'Failed to connect to heart') des paysages aux teintes d'encre où prévalent ampleur et profondeur. Une ampleur sans grandiloquence superflue, humble parfois, mais toujours emplie de passion. Les mélodies, les arrangements sont excellents et le mixage témoigne d'un réel savoir-faire. Il y a aussi ce chant capable de se faire plaintif à la Robert Smith ('Four steps in your hole') mais qui la plupart du temps se montre assuré, plutôt profond que caverneux (je songe volontiers aux Français de No Tears) et de ce fait, particulièrement prenant et charismatique. La pièce de résistance ? Le grandiose 'Permutations' qui ravira les fans de Interpol, l'assaisonnement cold wave en plus. Voilà une chanson qui a clairement l'étoffe d'un tube même si Christine Plays Viola a opté pour 'Witch of silence' (bon également) pour en faire un clip. A la fois dynamique et introspectif, noble et mélancolique, cet album se montre également cohérent sur toute sa durée en offrant quelques instants plus atmosphériques à la réflexion de l'auditeur et en conservant une ligne sonore stable bien que variée. Une très belle réussite donc et ayant appris que le combo jouerait prochainement en Suisse, j'ai bien envie d'aller voir ce que tout ça donne sur une scène.