Utangarðsmenn › Geislavirkir

Kwa ?!? C'est du punk, ça ? Et comment, puisqu'avec Fræbbblarnir, les Utangarðsmenn sont les pionniers absolus du genre en Islande. Fortement influencés par les Clash, ils nous livrent un album qui surprendra effectivement quant à la forme. Une fois passé le tube 'Hiroshima', les musiciens se paient le luxe d'enchaîner deux titres reggae/dub ('Barnið Sefur', 'Kyrriatt Kvöld') puis un morceau étrangement dépouillé alternant passages mélancoliques dans une tradition limite chanson et refrain appuyé mais toujours empreint de cette tristesse tranquille que l'on retrouvera plus tard dans certains travaux de Bubbi Morthens en solo. L'accélération vient sur la fin de la face A avec deux bons brûlots punk rock bien old school démontrant un talent certain pour les arrangements et les mélodies. La deuxième face nous rejoue le même jeu, entraînant l'auditeur dans un patchwork de chansons électriques à forte influence garage ('Sigurður Er Sjomaður'), voir rock'n'roll ('Temporary Kick / Let's Go') passées à la loupe keupon et de tentations dub/reggae. Bien qu'assez peu fan, j'ai toujours aimé les chansons du style écrites par des combos punk tels que les Clash ou les Ruts et les Utangarðsmenn s'inscrivent dans cette même tradition avec un talent égal. Peu objectif car très porté sur la scène islandaise, je trouve ce disque séduisant dans ce mélange général le caractérisant. Peu révolutionnaire quant à sa forme, il pourrait sonner daté en 1980 mais il importe de se replacer dans le contexte, le punk rock ayant débarqué sur le tard en comparaison des USA ou de la Grande-Bretagne. C'est probablement ce qui lui confère cette liberté de mouvement, cette fraîcheur peu soucieuse de s'enfermer dans telle ou telle chapelle.