Every New Dead Ghost › A new world

Il y a des groupes comme ça, qui vous captent dès la première note ou le premier coup de batterie...Every New Dead Ghost font partie de cette catégorie. Grincements de guitare torturés à souhait, le riff qui se met en place et un rythme tribal qui éclate suivi par une basse impeccable, 'Promise' a débuté...Sur bien des aspects, on réalise à quel point le combo se profile dans le sillage de l'anarcho-punk; si leurs textes ne sont pas politisés, ils n'en demeurent pas moins sociaux et existentiels ('1992', 'A new world'...la photo à l'intérieur du livret montrant un soldat visant une mère fuyant avec son enfant dans les bras est également très parlante), quant à l'énergie, elle est bel et bien là. A la suite de Killing Joke, UK Decay, Theatre of Hate, 1919 et autres bâtards du punk, Every New Dead Ghost porte le flambeau d'une certaine vision du gothic rock, sincère et écorchée. Je ne manque jamais de le signaler mais la voix de Leigh Hunt est parfaite une fois de plus; élément fort de l'identité du groupe et identifiable en cinq secondes, elle porte en son timbre une forme de colère mélancolique qui sied à merveille aux mélodies puissantes de cet album. Il y a certes quelques moments particulièrement forts ('Cages', 'Promise', 'T.V. flames',...) mais l'album ne compte pas réellement de faiblesse; noir, intense, violent, triste, à la fois rebelle et résigné entre spleen et révolte, il prouve avec brio qu'à l'aube des 90's un certain état d'esprit a subsisté.