Kreidler › Mosaik 2014

2014, c'est bientôt... Pour l'effet futuriste, Kreidler a raté son coup. Mais était-ce bien ce qu'ils recherchaient ? Probablement pas, vu que ce discret trio, existant depuis 94, a toujours été imprégné d'une esthétique hors d'age, pas vraiment rétro, mais quelque peu désuete. Mosaik 2014 est un album tranquille et assez propre, des défauts souvent reprochés aux allemands, ce à quoi il faut ajouter : carré et homogène. Mais mine de rien, ces midtempos caractéristiques de l'éléctro allemande inspirée du motorik, ne sont-ils pas la forme la plus pure de la musique électronique ? Celle qui ne vieillira jamais, que l'on peut composer en 2009 comme en 1984 ? Difficile de déterminer la part de machines et de "vrais instruments" dans cet album... Dans un style plus relaxant que Fujiya & Miyagi, Kreidler imbrique les sons dans une harmonie au goût incertain, aux nappes de claviers amers et légères...
(le morceau titre), quand il ne s'agit pas d'un labyrinthe aux murs en mouvement (Luminous Procuress), d'un titre obsédant et froid à la Padded Cell, ou encore d'un tube à la délicieuse odeur surannée, comme surgie d'un programme éducatif des années 80 (Zero). Reste un "Impressions d'Afrique" qui prête à sourire, comme toute la vague 'afropop' actuelle, tant elle n'a d'afro que le vague souvenirs des tam-tams digitalisés... Un album en pilotage automatique total, très bien accompli et d'un calibrage impeccable, mais ne pourrait-on pas en attendre plus d'un groupe constitué au deux tiers d'ex-'La!Neu?' ?