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Johann-Sebastian Bach (1685-1750) › Passion selon Saint-Jean

cd1 • 20 titres • 51:36 min

  • Passion selon Saint Jean, BWV 245 : première partie
  • 1"Herr, unser Herrscher"9:15
  • 2"Jesus ging mit seinen Juengern .." - "Jesum von Nazareth" - "Jesus spricht zu ihnen" - "Jesum von Nazareth" - "Jesus antwortete"2:14
  • 3"O große Lieb, o Lieb ohn' alle Maße"0:47
  • 4"Auf daß das Wort erfüllet würde"1:01
  • 5"Dein Will gescheh, Herr Gott zugleich"0:50
  • 6"Die Schar aber"0:45
  • 7"Von den Stricken meiner Sünden"4:45
  • 8"Simon Petrus aber folgete Jesu nach"0:15
  • 9"Ich folge dir gleichfalls"3:23
  • 10"Derselbige Jünger war dem Hohenpriester bekannt"2:46
  • 11"Wer hat dich so geschlagen"1:30
  • 12"Und Hannas sandte ihn gebunden "1:47
  • 13"Ach mein Sinn"2:23
  • 14"Petrus, der nicht denkt zurück"1:05
  • Passion selon Saint Jean, BWV 245 : deuxième partie
  • 15"Christus, der uns selig macht"1:06
  • 16"Da führeten sie Jesum "3:54
  • 17"Ach großer König, groß zu allen Zeiten"1:24
  • 18"Da sprach Pilatus zu ihnen"1:51
  • 19"Betrachte, meine Seele"2:19
  • 20"Erwäge, wie sein blutgefärbter Rücken"8:08

cd2 • 20 titres • 54:16 min

  • 1"Und die Kriegsknechte flochten "5:22
  • 2"Durch dein Gefängnis, Gottes Sohn"0:49
  • 3"Die Juden aber schrieen und sprachen "3:52
  • 4"Eilt ihr angefochtnen Seelen"3:53
  • 5"Allda kreuzigten sie ihn "2:05
  • 6"In meines Herzens Grunde"0:54
  • 7"Die Kriegsknechte aber "3:20
  • 8"Er nahm alles wohl in acht"1:02
  • 9"Und von Stund an "1:16
  • 10"Es ist vollbracht "5:17
  • 11"Und neigte das Haupt und verschied "0:21
  • 12"Mein teurer Heiland "4:01
  • 13"Und siehe da "0:25
  • 14"Mein Herz, indem die ganze Welt "0:56
  • 15"Zerfließe, mein Herz "6:54
  • 16"Die Juden aber"2:00
  • 17"O hilf, Christe, Gottes Sohn"1:02
  • 18"Darnach bat Pilatum"2:08
  • 19"Ruht wohl, ihr heiligen Gebeine"6:46
  • 20"Ach Herr, laß dein lieb Engelein"1:45

informations

Pour les oratorios de Bach, je me tourne systématiquement vers le grand Gardiner (rhaaa son magnificat!!). Il y a bien d'autres alternatives... mais quand même, il s'impose là.

line up

Nancy Argenta; Gill Ross; Simon Birchall; Andrew Murgatroyd; Ruth Holton; Valerie Dark; Anthony Rolfe Johnson Stephen Varcoe; Cornelius Hauptmann; Michael Chance; Anthony Robson; The Monteverdi Choir; The English Baroque Soloists; John Eliot Gardiner (direction)

chronique

  • musique sacrée - monument

Ce fou de piété ne pouvait que s'y abandonner, s'y donner encore, et encore, y dire tout ce qu'il avait à dire : le chemin de croix, La Passion du Christ : la plus intense et injuste des douleurs, le plus grand drame de l'histoire de l'humanité, aux yeux de ce monstre de musique pétri par la foi. Il s'y prit par trois fois, et si l'on ignore l'aspect qu'il donna au récit de Marc, on continue aujourd'hui de tenter de mesurer l'insondable et terrible profondeur introspective qu'il donna à celui de Matthieu, et on continue de s'agenouiller devant l'ampleur dramatique qu'il donna à la parole de Jean. Berlioz et Verdi ont beau avoir hurlé depuis, Bruckner a eu beau prier avec une résignation encore plus terrible et épouvantable : La Passion selon Saint-Jean de Jean-Sébastien Bach conserve trois siècles plus tard toute sa puissance dramatique, toute sa force noire, terrible et tellurique, et toute sa beauté triste : tout comme Jésus, la grâce est immortelle. "Herr, unser Herrscher", dont les chœurs colossaux se dressent en apothéose d'une ouverture de cordes à l'évolution tragique et sonore qui relève purement et simplement de la puissance romantique, "Herr, unser Herrscher", l'apocalyptique polyphonie chorale qui ouvre l'immense partition va vous glacer le sang. Inutile de suivre le texte sacré, impossible de vous le décrire scène par scène, cet oratorio de presque deux heures mêle les chœurs écrasants, les arias lacrymogènes sublimes et les récitatifs graves, imposants et racés. Soutenu dans la tragédie et le drame par l'orchestre comme dans "Ach, mein sinn", laissé seul pour pleurer comme dans "Von den stricken" ou accompagnés dans la complainte pudique par le théorbe comme dans "Betrachte,...", chaque soliste, chaque personnage trouve les traits d'une mélodie magistrale, qui sait se faire sombre, lumineuse, touchante, profondément douloureuse, tout en s'obligeant à la plus intense beauté, comme on porte un silice. De pleurs en résistances, de douleurs, en exclamations d'une foi à l'espoir éternel, Jean-Sébastien Bach construit des chœurs aux rythmes contrapuntiques saisissants qui nous emportent dans la foule et la mystique à nous en faire perdre la tête; il tisse des mélodies d'une noblesse extrême et d'une beauté intemporelle, loin des merveilleuses arabesques baroques dont il orne par ailleurs les chants plus orchestrés; il nous promène de ténèbres en lueurs et de messes en prières. Son sens exceptionnel du rythme et de l'accent imprime à son récit une force expressive et un impact narratif immédiatement sensible; Bach démultiplie le principe de progression dramatique, repousse les limites humaines de l'inspiration en livrant deux heures de perfections en contrepoint, d'orchestre travaillé, complexe, changeant, de récitatifs tristes et lunaires dont les lignes se promènent lentement sur un souffle d'orgue nuit. Des chants solitaires à faire pleurer un mort, des lueurs de bougie, des tournures désarmantes, la Passion selon Saint-Jean est une immense collection de pierres précieuses, de bijoux minuscules et de colosses de marbres, une somme inégalable de scènes musicales d'anthologie où la puissance noire des unes se disputent à la tristesse intense et lumineuse des autres. Bach utilise les hautbois et flûtes, le violon, l'orgue et le théorbe pour parfaire ses couleurs, raffiner ses décors et émouvoir encore un peu plus la mélodie soliste. A la lente affliction des lourds moments de peine répond l'énergie rythmique puissante des scènes de foules et des drames publics; Bach vit forcément jusque dans sa chair le martyre du Christ : et c'est une pure violence. Car Jésus était un homme, qui souffrit comme un homme, qui souffrit comme Dieu ne le pouvait pas. Alors le grammairien de l'art de la fugue, le magicien lumière des cantates, le prodigieux savant des concertos va ici mettre tout son art, proprement gigantesque, pour exprimer la peine, le drame et l'affliction, raconter la plaie béante et le sang, et l'histoire la plus terrible qui fut... loin de la louange claire, loin de la joie de Dieu : en plein cœur de l'horreur, et de la souffrance des hommes. Aussi immense que fut Jean-Sébastien Bach, il n'alla tout de même pas jusqu'à violer les principes de son époque : ainsi ne s'exprime-t'il ici, quelque soit son message, jamais autrement que dans la plus profonde, la plus subtile, et la plus émouvante beauté; une des pièces les plus immenses et fortes de toute l'histoire de la musique; une beauté à pleurer, toutes les larmes du monde...

note       Publiée le mardi 19 janvier 2010

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larousse emploi le mot clavecin et ils ont tout a fait raison . clavier est la traduction litterrale de Klavier en allemand et Klavier veux dire piano actuellement à l'epoque ca voulait dire clavecin , orgue etc . c'est souvent traduit par clavier bien tempéré mais si on le met dans le contexte c'est clavecin bien tempéré qu'on devrait dire .le clavecin etant L'instrument à clavier principale à cette epoque . l'orgue est exclut car il ne peux pas etre accordé facilement . le clavecin c'est au minimum 40 min d'accordage quand meme ! . le but du CBT est de tester les tempéraments . ca n'est pas la premiere fois que je vois "clavecin bien tempéré".

HiM Envoyez un message privé àHiM

Larousse parle de "clavecin bien tempéré"?

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", cependant que son Traité de 1722 donne une base rationnelle au tempérament égal l'année même où, à son insu, Jean-Sébastien Bach en démontrait la validité pratique dans le premier cahier du Clavecin bien tempéré. "

tiré de l'encyclopedie larousse a propos de J-P Rameau http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Rameau/140266

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Bon ensuite on dit tempérament égal bon ok mais n'importe quel facteur de piano actuel étire un peux les sacro saintes octaves (et en plus pas avec le même rapport ! Pleyel, Steinway ou yamaha c'est un tempérament "égal" différent) pour compenser l'inharmonicité (les harmoniques ne sont plus exactement a un facteur entier de la fondamentale). Même le système de tempérament égal n'est pas absolu sauf de manière theorique. De même l'inharmonicité au clavecin n'est pas la même par exemple. Pour être rigoureux l'accordage se doit de se plier à l’exigence de la richesse harmonique du timbre de l'instrument qui peut lui même être variable du grave à l'aigue

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Si si sure et certain Rameau a défendu le tempérament égal ainsi que werckmeister. Le défendre ne veux pas dire l'utiliser mais ils le défendaient du point de vue theorique (je m'en rappelle bien l’avoir vue quelque part car Rameau c'est rétracter la dessus vers la fin de sa vie. mais je n’ai pas la source là.) . La plupart des musiciens de l'époque n'aimais pas ce tempérament juger trop plat et avec des tierces trop dur notamment. Ils préféraient effectivement se trimbaler un comma ou plusieurs quart de comma en trop quelque part. Évitant certaines tonalités .Mais du coup les mêmes mélodies transposées changeaient d'où une richesse supplémentaire. Le tempérament égal est un peu faux de partout mais si on pousse l'analyse des harmoniques on se rend compte que c'est le tempérament qui est le plus proche de toutes les harmoniques naturel en termes d'écart moyen. Il ya donc une réel justification acoustique. Werckmeister (comme d'autre d’ailleurs) était préoccuper par la transposition, au bout du compte leur variation sur le temperement mesotonique (ton moyen) est quelque part déjà une approche de la gamme tempéré égal, sinon on en serait resté a Pythagore mais sans faire le sacrifice ultime de diviser se sacré comma en trop en 12 parts