Vous êtes ici › Articles › Littérature › Versus, d'Antoine Chainas

Versus, d'Antoine Chainas

par Saïmone › jeudi 8 novembre 2012

Un flic bourru, un autre flic gentil car traumatisé, une femme qui a perdu son enfant, sur fond de tueur en série Dexterien. Vous avez dit ZzzzZ ?

Antoine Chainas est un nom qui circule dans les ruelles du polar français hardcore. On se demande bien pourquoi.

Car Chainas n'est pas Dantec (celui des Racines du Mal), Dantec dont il s'essaye aux digressions philosophico-machin, et qui, comme chez ce dernier, rate considérablement.

Pire, Chainas n'a pas son style. En fait, Chainas n'a pas de style du tout. C'est lourd, ampoulé. On distingue les trames de sa narration en fermant les yeux ; avouez que c'est gênant lorsqu'il s'agit d'un livre.

De trames, l'histoire n'en possède pas. On découvre déjà le twist final aux environs de la cinquantième page (le livre en fait presque six cents). Quant aux destins des personnages, à leur caractère, on ne peut pas faire moins charismatique. Le flic bourrin mais finalement au bon coeur est dessiné à coup de poutre (au moins Chainas est cohérent), tandis qu'on peine à s'intéresser au sort des deux autres.

La vulgarité, autre point, n'est pas du tout maîtrisée. Un polar hardcore ne se mesure pas en terme de gros mots ni de situations cradingues - et avouez qu'en tapant dans le pédophile, c'est même plus une porte ouverte qu'on enfonce, c'est le cul du petit Grégory. Merde, voilà que je fais du Chainas.

Bref, en d'autres mots, Versus se veut un album de Kickback, mais se trouve être en réalité un album de Most Precious Blood.

Même la couv' est putassière

Mots clés :

Dernière mise à jour du document : jeudi 8 novembre 2012