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 - aux groupes / artistes Weedeater, Slipknot, Der Weg Einer Freiheit, Dark Angel, Melvins, Municipal Waste, Vreid, Amon Amarth, Holy Moses, Pantera, Gorgoroth, Hierophant (ita), Elegant Weapons, Iron Maiden, Svalbard, 1349, Porcupine Tree

Hellfest 2023 - par Nicko

par Nicko › dimanche 6 août 2023


Style(s) : hardcore / metal / metal extrême / progressif / rock / rock alternatif / sludge / heavy metal / metal alternatif / metal atmosphérique / neo metal / black metal / death metal / thrash metal / hard rock / stoner

Le retour à la normale est semble-t-il acté, la pandémie est maintenant derrière nous, les habitudes peuvent reprendre. Le Hellfest fait partie du paysage des festivals estivaux et après une édition double XXL sur 7 jours de concerts, on revient à un rythme plus conventionnel de 4 jours. Bien qu'à la base, on restait sur un festival sur 3 jours avant la pandémie, nous avions eu lors de la dernière édition pré-Covid en 2019 le Knotfest en guise d'apéro du Hellfest ce qui revenait à un gros festival sur 4 jours qui semble devenu dorénavant la norme pour le festival clissonnais. Comme c'est la tradition, il n'y a pas en cette année 2023 d'artistes ayant joué l'année précédente, qui avait quand même accueilli un peu plus de 350 groupes ! Pour citer un ami ayant joué l'année dernière, "si tu joues dans un groupe de metal, c'est que forcément tu as joué au Hellfest en 2022 !". Même si bien évidemment il s'agit d'une boutade, cela montre bien qu'il serait difficile de proposer une affiche aussi exceptionnelle que l'année dernière. Et il faut bien reconnaître qu'à première vue, cette édition 2023 s'annonçait, pour moi, moins forte que les précédentes. Mais d'un autre côté, elle a proposé un nombre très important de groupes récents, de scènes musicales moins old-school dans son ensemble. Et alors que beaucoup critiquaient le Hellfest pour proposer principalement des groupes établis et autres dinosaures du rock avec une cinquante d'années de carrière au compteur. Là, on a une sorte de mélange des générations qui finalement pouvait s'annoncer prometteur. En guise de têtes d'affiche, on a quand même droit à du bankable avec pour les trois quarts plus de quarante ans de carrière au compteur avec Kiss, Mötley Crüe, Iron Maiden auxquels se sont ajoutés les Américains de Slipknot. Pour moi, cette édition allait être celle des découvertes et de l'ouverture d'esprit. Finalement, il s'agit exactement de ce que représente ce festival, l'un des tout premiers à avoir été aussi éclectique musicalement.

affiche Hellfest 2023

Pour des raisons personnelles, je n'ai hélas pu participer à la première journée de cette édition qui proposait tout de même son lot d'artistes que j'aurais vraiment voulu (re-)voir comme Generation Sex, Hollywood Vampires (je me suis rattrapé 10 jours plus tard à Paris pour un show vraiment excellent !), Hypocrisy, Dark Funeral, Behemoth ou découvrir Imperial Triumphant. Bref, ce n'est que le vendredi midi après un périple ferroviaire matinal depuis la capitale, me faisant louper par la même occasion Venefixion, que je peux enfin pénétrer dans l'antre du festival. Dès qu'on arrive sur le site, on ne peut pas louper le changement lié au déménagement de la scène de la Valley ! Je savais qu'elle avait été déplacé mais je ne savais pas ce qui avait été mis à la place. On a droit à un magnifique nouveau bâtiment noir avec une architecture rappelant l'empire gréco-romain, ultra sombre, The Sanctuary, avec un démon surplombant le toit et des inscriptions en rouge sang. Le contraste avec le reste de l'architecture du festival est saisissant, on est loin de l'esprit "ferraille de récupération", là, on est dans l'ambiance messe noire bien massive et imposante et j'ai été très surpris de voir qu'il s'agissait en fait du nouveau bâtiment de merchandising du Hellfest (alors que pour celui des artistes, positionné à une trentaine de mètres, ils n'avaient droit qu'à un bâtiment en préfabriqué !). Et là où j'ai véritablement halluciné durant le festival, c'est qu'à part le dimanche en fin d'après-midi, il fallait, à n'importe quel moment du jour ou de la soirée, faire la queue pendant environ deux heures (!) pour pouvoir acheter du merch' officiel du festival ! Alors que le bâtiment est super grand avec de nombreux vendeurs à l'intérieur ! De plus, vue l'atmosphère du lieu, j'aurais vraiment vu ce bâtiment abritant la Temple, scène accueillant principalement le black metal (de moins en moins certes, et j'y reviendrai, mais quand même historiquement, le lieu de cette scène sulfureuse). J'aurais vraiment trouvé plus judicieux d'avoir cette décoration pour cette scène plutôt que pour le merchandising Hellfest.

Autre changement, moins perceptible mais quand même à noter, c'est au niveau du planning des scènes. Auparavant, la Warzone avait l'habitude de jouer en même temps que la Temple, et donc la Valley jouait en même temps que l'Altar. Cette année, cette alternance a changé. La Warzone joue en même temps que l'Altar. C'est assez étonnant comme choix sachant que les fans des styles de ces deux scènes peuvent être assez proches, le hardcore ou le crossover du côté de la Warzone et le death metal de l'Altar. Et dans le même temps, il fallait aussi faire des choix parfois cornéliens entre Valley et Temple. Personnellement, j'aurais préféré garder l'alternance des années précédentes.

Avant de découvrir plus dans le détail les nouveautés du site, je me dirige vers les Mainstages où Mod Sun termine son set sur la Mainstage 2. Cette journée sur la Mainstage 2 est placée sous le signe du metalcore/neo metal, style dont je ne suis pas du tout friand. Heureusement pour moi, dix minutes plus tard débute sur la Mainstage 1 le set de British Lion, le petit groupe de Steve Harris d'Iron Maiden, dont le set est prévu au même endroit le lendemain soir. Au programme, on a droit à du bon p'tit heavy metal à l'ancienne. Bien évidemment, l'attraction ici est de voir Steve Harris dans une configuration plus humaine que lors de ses shows gargantuesques avec son groupe principal. Sans pression, avec des potes, il peut se lâcher dans un registre moins majestueux mais plus direct. Les morceaux de British Lion proposent des riffs qui ressemblent à ce qu'on a dans Iron Maiden, mais sans les structures à rallonge, alambiquées et ambitieuses. Et ça le fait ! Il ne s'agit pas de Maiden old-school, non, on a le style de ces 20 dernières années mais en plus direct et le résultat est plutôt bon. L'énergie est là, le groupe donne un bon set puissant avec des compos intéressantes tout en restant dans un format classique de morceaux heavy metal. Un bon début de festival pour moi !

Le temps est agréable, beau soleil sans non plus revenir à la fournaise de l'année précédente, je reprends doucement mes marques après mon périple matinal et après un apéro avec quelques amis, je reviens devant la Mainstage 1 pour un set que je ne voulais surtout pas manquer, celui d'Elegant Weapons, nouveau super-groupe mené par Richie Faulkner de Judas Priest avec Ronnie Romero, chanteur de Rainbow et du Michael Schenker Group, Dave Rimmer bassiste d'Uriah Heep et Christopher Williams, batteur d'Accept. Déjà, rien que le CV impose le respect et forcément, on allait avoir droit à une performance de premier choix. Et il n'y a pas à dire, mais ce groupe, c'est quand même la classe. Leur premier album, "Horns for a halo", est sorti quelques semaines plus tôt et ils vont passer les 40 minutes de leur set à piocher exclusivement dans ce répertoire (donc pas de reprises de leurs groupes respectifs, ni même celle du "Lights out" d'UFO pourtant présente sur ledit album). Elegant Weapons ne révolutionne rien, ils jouent du bon vieux heavy metal à l'ancienne, plus rentre-dedans que British Lion, avec d'excellents solos de guitares de Richie (avec toujours ses poses légendaires !) et puis avec un chanteur particulièrement bon (que j'avais découvert l'année dernière sur la Mainstage 2 avec Michael Schenker), sachant apporter une bonne dose d'agressivité tout en gardant un chant mélodieux du début à la fin. Au final, on a droit à un bon set classique, parfait dans le cadre d'un festival en plein milieu d'après-midi et fidèle à leur album, qui lui non plus ne déçoit pas.

J’enchaîne ensuite sous la Temple avec un groupe que j'apprécie tout particulièrement et que je considère comme les fers de lance de cette nouvelle vague du black metal, à savoir les Allemands de Der Weg Einer Freiheit. J'étais même étonné de ne pas les voir à l'affiche l'année dernière et ce n'est que justice de les voir cette année. Leurs derniers albums sont des chefs d’œuvres du genre et de plus, je n'avais pas eu encore l'occasion de les revoir en concert après la sortie de leur dernier album, "Noktvrn", pourtant sorti plus d'un an et demi plus tôt. Et encore une fois, ce fut du grand art ! Pourtant, leur style si contrasté entre black metal furieux et parties atmosphériques, voire même ambient et calmes, n'est pas a priori propice aux concerts en festival, mais là, on a eu droit à une performance de premier ordre, d'une rare intensité avec toujours ce batteur absolument magistral qu'est Tobias Schuler. Toutes les périodes du groupe seront présentées durant ce set qui représente pour moi l'un des grands moments de ce festival. Nikita est toujours aussi impérial au chant et l'interprétation, d'une rare violence dans les parties brutales et si tendue et avec touché dans les parties plus calmes, reste vraiment la marque de fabrique de ce groupe d'exception. Quel plaisir de le revoir devant une tente bien remplie (ce qui ne fut pas toujours le cas durant le week-end...) ! A nouveau les Allemands nous auront régalés !

Set-list Der Weg Einer Freiheit :

  • Morgen
  • Repulsion
  • Am rande der dunkelheit
  • Einkehr
  • Aufbruch


Je retourne devant la Mainstage 1 pour la performance des vétérans du glam rock que sont Skid Row. Bizarrement, je ne m'étais jamais intéressé à leur musique. J'y suis donc allé simplement par curiosité et je n'ai pas été déçu ! Je savais qu'ils s'étaient séparés de leur chanteur emblématique, Sebastian Bach, et avait du mal à lui trouver un remplaçant adéquat, mais là, leur nouveau chanteur, le Suédois Erik Grönwall (ex-H.E.A.T.), plutôt jeune par rapport au reste du groupe, a pris son rôle à cœur avec une performance à la fois juste et énergique. Il se donne et son énergie est vraiment communicative. Pour un style aussi ancré dans le rock n' roll, on ne peut que saluer cette attitude qui joue en grande partie dans la réussite du concert. Franchement, j'y allais pour découvrir ce groupe culte que je n'avais jamais véritablement écouté, je pensais n'y rester que pour 2-3 titres et au final, j'ai fait tout le concert avec un grand plaisir ! A part un morceau issu de leur dernier album, tous les autres titres joués sont issus de leurs deux premiers albums, les plus emblématiques. Quelle pêche et quelle réussite ! Je n'ai pas hésité par la suite à aller acheter leur premier album ! A nouveau une belle découverte personnelle !

Set-list Skid Row :

  • Slave to the grind
  • Big guns
  • 18 and life
  • Piece of me
  • Livin' on a chain gang
  • Monkey business
  • I remember you
  • The gang's all here
  • Youth gone wild


Je retourne sous la Temple pour la performance des vikings de Vreid. Je ne connaissais que peu même si j'ai bien aimé leur album "Welcome farewell", cette performance au Hellfest était donc l'occasion de les découvrir sur scène. Et en fait, je n'ai jamais accroché, je suis resté une vingtaine de minutes sans qu'il ne se passe le moindre déclic. Le groupe joue du metal en mid-tempo à la Bathory période "Blood on ice" sans véritable accroche. Je n'ai jamais apprécié Windir, leur précédent groupe avant la mort de Valfar, et là, pareil, je n'ai pas réussi à rentrer dans leur set. Cela manquait cruellement de personnalité. Peut-être aurais-je mieux apprécié si j'avais connu les morceaux, mais là, je suis resté de marbre et j'ai préféré me diriger vers la Valley, ma seule incursion de la journée hors de la Mainstage 1 et de la Temple !

J'arrive sur le nouveau site de la Valley, face à la Warzone, sur une nouvelle partie du site, qui s'est donc agrandi. J'ai l'impression que cette partie n'a pas été complètement terminé, on ne sent pas dessus autant le souci du détail que sur les autres scènes. Je pense que les années suivantes, cette scène et son accès seront améliorés. Déjà, je trouve dommage que la scène soit positionnée sur la gauche et pas tout au fond, face à la Warzone. Parce que vu que son accès n'est possible que sur la gauche de la scène, on peut ne pas optimiser son remplissage. Dès lors que du public s'amasse à son entrée, proche de la scène, il est impossible d'aller jusqu'au bout de l'espace disponible. On peut aussi noter une nouvelle roue installée tout au fond actionnée à la force des bras par les festivaliers avec en plus un espace détente ombragé loin d'être superflu. Si je me suis décidé à aller sur la Valley à ce moment-là, c'est pour assister à la deuxième partie du set de Weedeater dont on m'a souvent parlé. Là encore, il s'agira pour moi d'une découverte. Je me retrouve à voir un trio à la dégaine digne de papys rednecks des everglades ou de la Louisiane avec des t-shirts vieux de 30 ans à jouer nonchalamment. Franchement, je les aurais croisé dans les rues de Clisson, je me serais dit qu'il s'agissait de vieux rockers marginaux has-been venus juste pour l'ambiance, boire de la 8.6 et fumer quelques joints. Au final, le groupe nous joue du doom/sludge chiant, long et sans rythme. Ca pue le vieux stoner dégueulasse lourd et gras, mais au final, il ne se passe rien. Les compos ne m'ont à aucun moment intéressé, rien ne m'a accroché, bref, un coup dans l'eau !

Je retourne devant la Mainstage 1 pour assister à la performance d'Alter Bridge, le groupe principal de Myles Kennedy qu'on retrouve aussi aux côtés de Slash et des Conspirators. Comme je vous le disais en intro, ce Hellfest allait être celui des découvertes et de l'ouverture pour moi. Je n'ai connu Myles Kennedy que par l'interpédiaire de l'album solo du soliste de Guns N' Roses il y a un peu plus d'une douzaine d'années et je ne connaissais pas du tout Alter Bridge. On a affaire à du bon rock à l'américaine, bien mélodique avec de bonnes guitares rythmiques. On reconnaît pas mal le registre de Myles Kennedy qui excelle vraiment. On comprend pourquoi il a tapé dans l’œil de Slash lorsqu'il a voulu recréer un groupe autour de lui. Après, je dois dire que cela n'a pas été la révélation non plus. C'est sympa, mais il n'y a rien eu qui m'a vraiment scotché. Je me suis dit que j'aurais certainement bien plus apprécié en connaissant les morceaux avant. Encore un groupe talentueux à découvrir sur album, parce que là, sur scène, j'ai vraiment trouvé que le groupe se débrouillait très bien. A confirmer donc !

Je reprends mon rythme à enchaîner Mainstage 1 avec la Temple pour la venue des Norvégiens de 1349. Ils avaient dû annuler à la dernière minute l'année dernière, c'est donc tout naturellement que nous les retrouvons sur cette édition 2023 du Hellfest. Inutile de vous faire un dessin, 1349, c'est pied au plancher du début à la fin avec ici, cerise sur le gâteau, la présence de Frost derrière les fûts. Et ce détail (parce que le batteur de Satyricon laisse parfois sa place sur scène lors des performances de 1349 quand son planning n'est pas compatible) fait toute la différence. Le son de la batterie est bien plus fort que le reste et le bougre avoine sévèrement ! Quelle brute ! On retrouve son style inimitable sur l'heure que va durer la performance du groupe. Après, c'est toujours le même problème avec eux, c'est du blasting black metal ultra-furieux, mais je trouve cela vide. Ok, c'est intense, mais les compos et les riffs ne suivent pas. C'est juste ultra bœuf mais il n'y a rien de transcendant derrière. C'est pour moi à l'image de Keep Of Kalessin. Les gars arrivent avec l'artillerie lourde, le gros son, cet effet de rouleau compresseur que rien n'arrête et puis c'est tout. Il n'y a que trop peu de variations. Ca blaste à mort, mais rien. C'est de l'exercice de style pour la beauté du geste, ça joue super bien, c'est en place, Frost est impérial, mais un concert, c'est autre chose qu'un clinic de professionnels. Il manque un âme et puis désolé, mais le chanteur a beau s’époumoner comme il peut, il ne possède aucun charisme.

Pour la suite, je pense que vous l'avez compris, je suis de retour vers la Mainstage 1 pour un grand écart musical avec les vétérans du hard rock anglais, à savoir Def Leppard. Là encore, je n'ai jamais été fan même si quelques titres ont bercé ma jeunesse. J'ai toujours vu le groupe sur cette Mainstage 1 du Hellfest et je dois avouer que cette fois-ci a été la moins bonne. Déjà niveau mise en scène, à part de belles images sur le grand écran derrière, on est loin, très loin, de celle de leur venue en 2013 en tête d'affiche (aujourd'hui, ils étaient officiellement en co-tête d'affiche avec Mötley Crüe). Et puis musicalement, il faut être honnête, mais ça manquait cruellement de puissance et de mordant. Leur hard rock ressemblait plus à du vieux rock poussif. J'ai quand même tenu une bonne moitié de concert mais rien a véritablement décollé. Je me suis vraiment fait chier. J'avais de toute manière prévu de partir au bout d'une heure de set (à moins de prendre une énorme claque qui n'est pas venue) car il fallait que... je retourne sous la Temple (je vois qu'il y en a qui suivent au fond !) !

Et oui, le rendez-vous de la Temple à 21h30 ce vendredi était entouré avec un gros stabilo rouge sang !! En effet, on avait droit à la performance du troisième groupe de black metal norvégien à la suite, j'ai nommé Gorgoroth ! Un groupe à ne surtout pas louper en live car tout peut se passer ! Du bien, du moins bien, du sulfureux, du blasphème, tout ça à la fois. Bref, Gorgoroth n'est jamais à louper sur scène. Plus de trente ans de carrière dans un style acéré et agressif comme aucun autre groupe de black metal, la bande à Infernus était attendu, surtout avec son chanteur de session de luxe, Hoest, de Taake. Et là, réellement, Satan s'était invité dans leurs bagages et n'avait pas loupé l'avion tellement la performance fut forte, intense et crade ! Hoest était en grande force, autant sur les vieux morceaux des années 90 que ceux des vingts dernières années. Voilà ce que le black metal doit être, le souffre, l'agression, le blasphème, la haine, les guitares qui te transperce les tympans, une batterie naturelle qui défonce tout sur son passage et un chanteur charismatique qui est habité par son art. Gorgoroth représentait tout cela ce soir ! Voilà, même si leurs derniers albums sont loin d'être aussi prenants, cette performance est là pour rappeler au monde qu'il faut toujours compter sur Gorgoroth sur scène ! Le grand moment de cette première journée pour moi !

Je reprends mes esprit après cette excellente performance et me prépare pour mon dernier set de la journée qui sera comme vous l'aurez compris sur la Mainstage 1 avec le retour de Mötley Crüe, 6-7 ans après leur pseudo tournée d'adieu. Comme beaucoup, j'ai été très surpris de les voir en tête d'affiche, surtout à la vue de leurs performances scéniques récentes. Sans être un grand fan, j'aime bien certains de leurs albums et j'étais curieux de les revoir au Hellfest. Gros show, gros son, ils sont venus avec l'artillerie lourde, des vidéos, des choristes danseuses et surtout un nouveau guitariste, John 5. Et ça fait toute la différence ! Franchement, j'y suis allé par curiosité, pour voir ce que Mötley Crüe en 2023 allait donner et en fait, je suis resté jusqu'au bout ! Les bandes-son de playback ont certainement aidé pour cela... Parce que faut pas se le cacher, mais quand Vince Neil a débarqué et surtout quand il a commencé à "chanter", ça a fait mal. Plus aucune voix, rien, par moment, c'était carrément gênant, mais heureusement que derrière, d'une, le groupe a suivi et de deux, les choristes (et les bandes-son !) assuraient ! Ca a clairement sauvé la prestation. Sinon, c'est sûr et certain, c'était le naufrage complet. Alors John 5 apporte un style beaucoup plus carré et technique, enlevant une partie purement rock n' roll, et franchement, vu le niveau de Vince Neil au chant, c'est une bonne chose selon moi. La partie musicale a clairement sauvé le concert qui aurait sonné beaucoup trop pathétique avec un style plus dépouillé. Les morceaux de Mötley Crüe sont loin d'être les plus fantastiques du rock, mais l'apport de John 5 est selon moi primordial. Tommy Lee reste fidèle à lui même derrière les fûts (et au piano pour le slow "Home sweet home" !) avec un style bien brut et rock n' roll. L'ensemble a tenu la route bon an mal an jusqu'au bout et j'ai bien apprécié le rendu global.

Set-list Mötley Crüe :

  • Requiem in D minor, K. 626 (Wolfgang Amadeus Mozart)
  • Intro / Breaking news
  • Wild side
  • Shout at the devil
  • Too fast for love
  • Intro / Beast of burden (The Rolling Stones)
  • Don't go away mad
  • Saints of Los Angeles
  • Live Wire
  • Looks That Kill
  • The Dirt (avec Machine Gun Kelly)
  • Guitar Solo
  • Medley : Rock and roll, Part 2 / Smokin' in the boys room / Helter skelter / Anarchy in the U.K. / Blitzkrieg bop
  • Home sweet home
  • Dr. Feelgood
  • Same ol' situation
  • Girls, girls, girls (avec JP "Rook" Cappelletty)
  • Primal scream
  • Kickstart my heart


Voilà, c'en est fini de cette première journée pour moi, bien remplie avec de belles découvertes et quelques valeurs sûres. J'attends maintenant avec impatience le lendemain et le retour de la Vierge de Fer !

En attendant la Vierge de Fer !

Cette année, je loge à une dizaine de kilomètres du site et donc j'expérimente pour la première fois les navettes vers les immenses parkings en périphérie. Et même s'il y a parfois un peu d'attente, surtout le dimanche soir avec le retour des festivaliers du camping qui s'ajoutent à ceux retournant vers leurs logements provisoires, il faut avouer que l'organisation est plutôt bien gérée. J'aurais quand même apprécié avoir une ou deux navettes supplémentaires, mais dans la globalité, l'attente, surtout le matin, est minime.

J'arrive sur le site un peu avant midi, ce qui me permet de voir sur la Temple ce qui doit être le dernier groupe de black metal programmé du festival ! Eh oui, le reste des groupes prévus sur cette scène le samedi est le dimanche propose du pagan, du folk, du gothic et du death metal atmosphérique ! Même si je suis pour l'ouverture et l'éclectisme et qu'il s'agit d'une force du Hellfest, je trouve un peu dommage que ce style, qui a grandement participé au succès du festival par le passé soit cette année moins présent. Certes, on a eu un vendredi classique de ce point de vue sur cette scène avec un jeudi proposant de belles pointures du style aussi, mais j'espérais un peu plus de groupes de ce style sur les deux derniers jours (je n'ai d'ailleurs même pas posé un pied sous cette tente le dimanche - j'aurais voulu voir Blod, dans un style doom/gothic mais programmé beaucoup trop tôt hélas). Mais revenons à l'essentiel, la performance des Italiens de Hierophant, car il s'agit bien d'eux en ce samedi matin. Et là, il ne me faut pas plus de 2 titres pour me rendre compte que j'ai en face de moi ma révélation de ce festival, ni plus ni moins ! J'ai beau être triste sur le fait que le black metal soit moins présent sur cette édition du Hellfest, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas. Et là, en plus, quand je parle de black metal, Hierophant joue plutôt dans la cour des groupe de black metal ultra-primaire à la Archgoat, tout peinturluré de noir avec vestes en cuir et clous. Bref, l'attirail complet est de sortie alors qu'il fait déjà bien chaud sur le site du festival. Mais les Italiens n'en ont cure et ils nous délivrent une performance bestiale digne des plus grand avec un son bien gras et puissant. Je regrette presque de ne pas m'être plus pressé pour les voir depuis le début de leur performance, mais en une douzaine de minutes à peine pour moi, la messe est dite et je me suis empressé d'aller acheter leur dernier album ! Je n'avais aucune idée de ce qu'était ce groupe, je les ai vus juste parce qu'ils étaient en train de jouer sur la scène la plus proche de l'entrée du festival et que je me suis posé devant par simple curiosité. Bien m'en a pris ! Et dire qu'après m'être intéressé un peu au groupe, j'ai découvert qu'ils jouaient quelques années plus tôt du sludge hardcore, à des années lumière de ce qu'ils font actuellement ! Voilà ma plus grosse révélation du festival ! Moins d'un quart d'heure, emballé c'est pesé, merci pour tout, Hierophant a gagné un fan ce matin-là !

J’enchaîne maintenant sur la Mainstage 1 pour la performance des Suédois d'Enforcer. On revient à un style plus taillé pour les festivals avec du bon heavy/speed metal à l'ancienne avec cuir et clous et une énergie débordante. Avec Enforcer, on se retrouve projeté directement dans les années 80 avec des compos catchy, des solos bien enlevés et un groupe qui a une véritable attitude metal jusqu'au bout des ongles. Le groupe parfait pour un festival comme le Hellfest ! Même si, comme moi, tu n'as jamais entendu une note de leur musique avant de les voir débarquer sur scène, tu passes assurément un bon moment, du heavy metal facilement assimilable avec tous les clichés du style et un chanteur qui communique bien avec le public. Une demi-heure pied au plancher qui fait du bien ! Une autre belle découverte qui s'ajoute aux nombreuses que j'ai pu faire jusqu'à présent !

Après une petite pause, je retourne devant la même Mainstage pour la performance d'Evergrey, autre groupe que j'allais découvrir. Ils évoluent dans un metal progressif assez personnel avec quelques notes orientales du meilleur effet. Je ne suis pas un grand fan du genre, mais ils ont été assez puissant et performant pour garder mon intérêt jusqu'au bout de leur set. Il y avait un côté un peu froid et quasi-mécanique que j'ai trouvé bien exploité et surtout les compos étaient tranchantes et inspirées. L'accueil du public fut d'ailleurs très chaleureux et l'ambiance super sympa jusqu'au bout. Vraiment cool !

Je reprends mes vieilles habitudes de la veille en enchaînant sur la Temple avec la performance de Svalbard que je ne connaissais pas non plus ! J'ai été déconcerté par cette performance. J'ai trouvé qu'il y avait un réel décalage entre la partie purement musicale, lourde sans être trop agressive et le chant parfois hurlé et pas toujours bien maîtrisé de la chanteuse. Là-dessus, j'ai vraiment été interloqué et j'ai trouvé que l'association entre la musique et ce type de chant ne fonctionnait pas. Je suis resté la moitié du set puis j'ai abandonné. Pourtant le public était particulièrement réceptif, mais personnellement, ça ne m'a pas du tout touché.

Je me dirige ensuite vers la Valley où j'attends le trio parisien de Grandma's Ashes. A nouveau, il s'agira d'une (belle) découverte. On m'avait déjà conseillé d'écouter ce groupe et lorsque j'ai vu qu'il avait été ajouté à la dernière minute en remplacement des Ukrainiens de The Stone Jesus, interdits de quitter le territoire de leur pays, j'ai noté ce groupe sur mon planning. Et j'ai bien eu raison ! Le trio, entièrement féminin, joue du rock alternatif axé années 90 à tendance stoner. Le style est assez soft je trouve pour le Hellfest mais les filles ont été impeccables. On sent bien l'influence d'un Queens Of The Stone Age, mélangeant ce qu'ils faisaient dans les années 90 avec leur côté plus pop de cette dernière décennie. En plus ce cela, les demoiselles ajoutent un aspect plus rock épuré quasi seventies avec de belles envolées guitaristiques et un côté rock brut de fonderie qui fait plaisir, surtout en live, avec notamment une basse bien puissante et profonde, mélangeant des influences Black Sabbath-Led Zep'. En fait, leur set aura monté en intensité jusqu'à la fin, un peu comme si au début, elles étaient un peu timides et que petit à petit elles s'étaient lâchées ! Et vraiment, j'ai adoré, voilà certainement ma deuxième révélation de ce festival. Plus leur set avançait, plus leur rock devenait énergique et entraînant. Alors que je ne connaissais pas du tout, j'ai même été déçu que leur set touche à sa fin tellement je trouvais que l'intensité montait. J'en aurais bien repris pour une demi-heure supplémentaire ! A noter aussi que le trio est particulièrement engagé au niveau de la cause féminine (messages "No abusers on stage" et t-shirt "Spotlight on us et shame on them") et qu'elles espèrent une meilleure inclusion des femmes dans le rock/metal avec à l'avenir plus de musiciennes sur ces scènes. Et quand on voit ce qu'elles nous proposent, on ne peut qu'être d'accord avec elles ! En termes de rock stoner, voilà un nouveau groupe à suivre de près !

Je profite de la fin d'après-midi pour faire un tour du côté du metal market où mon porte-feuille a été littéralement dépouillé avec de nombreux achats de nouveautés et de bootlegs en tout genre, avec aussi quelques bonnes affaires !

Je retourne sur le site du festival pour suivre la performance de Porcupine Tree. Sans être fan, il s'agit d'un groupe majeur du rock progressif que je voulais découvrir d'autant plus qu'il y a aux fûts l'un des batteurs des légendaires King Crimson, Gavin Harrison. Autant le dire tout de suite, j'ai été déçu ! Là encore, je ne connaissais pas, mais j'espérais quelque chose de mieux. J'ai trouvé leur set trop lisse et soft, manquant clairement d'accroche et de pêche. Je ne connais pas le groupe, peut-être qu'il s'agit complètement de leur style mais dans un festival comme le Hellfest, j'aurais voulu quelque chose de plus énergique, même en termes de rock progressif. Je sais que Steven Wilson est un musicien et un producteur hors pair, mais là, je n'ai pas réussi à accrocher.

Place maintenant à ceux que j'attendais depuis le début de cette journée et du festival, à savoir les légendes du heavy metal, Iron Maiden. Vous l'avez remarqué, sur cette journée, il y avait bien peu de groupes qui, de prime abord, m'intéressaient. En fait, sur tous les groupes présents ce samedi, il n'y a que deux groupes dont je possédais au moins un album, à savoir Iron Maiden et Monster Magnet, les deux groupes étant planifié en même temps ! Iron Maiden étant ce qu'ils sont, impossible de simplement songer à les louper. J'étais déjà étonné de voir qu'ils n'étaient pas présents sur l'édition gargantuesque de l'année précédente alors qu'ils étaient en pleine tournée européenne à ce moment-là et que le hasard a voulu qu'ils jouaient à Nanterre, en banlieue parisienne, le même soir que le dernier jour du festival de l'année dernière quand Metallica enflammait la Mainstage. Cela montre qu'en plus, je n'avais pas pu assister à un de leurs shows l'année dernière. Donc cette année, pour cette édition du Hellfest, il s'agissait, et de loin, du groupe que j'avais le plus envie de voir. En plus, pour cette tournée, le groupe a choisi une nouvelle fois un concept particulier. En effet, le groupe a décidé de mélanger le passé et le futur avec une tournée nommée "The future past Tour" reprenant en grande majorité des morceaux de deux albums, le dernier, "Senjutsu" et le souvent mis de côté "Somewhere in time". Sur cet album des années 80, on avait généralement en concert au mieux deux morceaux, à savoir "Wasted years" et "Heaven can wait". Là, c'est plus de la moitié de l'album qui est prévu ! La scénographie est d'ailleurs grandement orienté sur cet album avec ce côté futuriste des années 80. C'est d'ailleurs avec "Caught somewhere in time", pas joué depuis 35 ans que le concert débute avant un "Stranger in a strage land" tout en finesse et groove. Le groupe est en forme, certes, le poids des ans ne les épargne pas, comme tout le monde, mais la qualité d'interprétation est au rendez-vous. Ce que le groupe perd en fougue, il le gagne en interprétation et en groove, et le résultat est impeccable. J'ai un peu plus de réserve cependant pour les titres du dernier album que je découvrais en configuration live. Il est indéniable que ce "Senjutsu" n'est pas du même niveau que "The book of souls" et le constat est le même en live. Le résultat manque de mordant et d'intensité. Bruce Dickinson est toujours aussi bavard dans son français approximatif mais si touchant (toujours le même niveau depuis le début des années 90 !) et ça fait tellement plaisir de voir un artiste anglo-saxon continuer à parler dans la langue de Molière entre les morceaux. Le concert est à nouveau génial, ce n'est que du bonheur d'assister à tous ces morceaux légendaires en version live, ils représentent vraiment les raisons pour lesquelles j'aime le heavy metal, c'est entraînant, puissant, intense, mélodique avec des solos super bien sentis, une complexité dans les structures des morceaux tout en gardant intact leur efficacité, le tout avec le chant toujours juste de Dickinson. Au milieu de ces deux albums se sont insérés un tiers de morceaux d'autres albums comme les indispensables "Iron Maiden", "Fear of the dark" ou "The trooper". Mais la cerise sur le gâteau, LE moment de ce concert et, accessoirement pour moi, du festival reste bien évidemment la performance légendaire et impériale de l’immense "Alexander the Great". Mais comment est-ce possible qu'ils n'aient jamais joué ce morceau en concert avant 2023 ? Rien que d'y repenser en écrivant ce report, j'en ai la chair de poule ! On le sait tous, Iron Maiden possède un répertoire exceptionnel et ils n'hésitent pas, surtout ces dernières années, à changer énormément leurs set-list, omettant régulièrement des hits pour faire place à d'autres morceaux ou pour suivre un concept de concert particulier (pas de "Hallowed be thy name" ou de "Number of the beast" notamment), mais jamais pendant plus de 36 ans ils n'avaient proposé ce morceau pavé de plus de 8 minutes en concert. Et pourtant, ce titre à la gloire du pharaon égyptien est grandiose et épique à souhait avec une structure à géométrie variable et qui donne toute son ampleur en concert. Il aurait dû être un habitué des set-lists depuis sa création. Encore une fois, Iron Maiden est une valeur sûre, un maître étalon, et le groupe nous a encore sorti un concert de haute volée. Du grand art !

Set-list Iron Maiden :

  • Intro tape / Doctor Doctor (UFO)
  • Blade Runner (Vangelis)
  • Caught somewhere in time
  • Stranger in a strange land
  • The writing on the wall
  • Days of future past
  • The time machine
  • The prisoner
  • Death of the Celts
  • Can I play with madness
  • Heaven can wait
  • Alexander the Great
  • Fear of the dark
  • Iron Maiden


Rappels :

  • Hell on earth
  • The trooper
  • Wasted years
  • Outro tape / Always look on the bright side (des Monty Python)


Ma journée est presque faite mais je me dirige vers la Temple à nouveau (et pour la dernière fois du festival) pour découvrir l'une des curiosités de ce festival, les Mongols de The Hu. Déjà, je remarque que je ne suis pas le seul à vouloir assister à leur set. Autant l'affluence sous la Temple a souvent été raisonnable, autant là, le monde est ahurissant, débordant sur les côtés et devant la tente, jusqu'à l'entrée du festival ! Ils auraient clairement mérités d'être en Mainstage ! C'est donc de (très) loin que j'essaye de regarder leur performance. Le style est vraiment très original, avec notamment des types de chant originaux, rauques sans être extrême ou gutturaux, très singulier, et un côté folklorique qui n'a rien à voir avec le metal pagan ou folk que les groupes scandinaves ou de l'est de l'Europe peuvent faire. Là, pour le coup, The Hu détient la palme de l'originalité et je comprends qu'il y ait un engouement envers leur musique. Après, passé ce constat, je n'ai pas spécialement accroché. J'ai trouvé que les mélodies manquaient de force avec pas mal de parties trop lentes. Je n'étais certainement pas non plus dans les meilleures conditions, très loin, au milieu d'une masse de festivaliers assez compacte et avec une vue extrêmement restreinte sur la scène. Bref, j'aurais préféré découvrir cela dans d'autres conditions.

Pour finir ma journée, gros changement d'ambiance avec un passage à la Warzone pour la prestations des Ricains de Municipal Waste. Le grand écart est assez remarquable ici avec un crossover pied au plancher et un chanteur bas du front mais super fun. Pour le coup, pas de structures alambiquées ou d'originalité ici, Municipal Waste, c'est du gros hardcore/death/thrash qui bourrine et qui bastonne super fort et le résultat est là, de l'efficacité à revendre. Je les avais déjà vus sur la Mainstage il y a quelques années et là, j'ai trouvé leur set bien plus puissant et convaincant qu'à l'époque. Municipal Waste, c'est du Nuclear Assault surboosté et plus moderne, avec une patate monumentale et un chant vindicatif comme on l'aime. Voilà à nouveau un groupe totalement fait pour ce genre de festival, et avant d'aller se coucher, c'est idéal ! Un autre grand moment de ce festival !

Deux heures du mat', rideau, on se retrouve le lendemain !

Dernier jour - Tonnerre et pluie

Jusqu'à présent, on avait été plutôt épargné par le temps malgré une petite averse très courte le samedi, mais quand j'arrive sur le site aux environs de midi ce dernier jour, la pluie commence à faire son apparition. J'avais prévu d'aller voir les 4 Suédoises de Thundermother sur la Mainstage 2. Et alors qu'elles étaient sur le point de commencer, un énorme... coup de tonnerre à retenti sur le site de Clisson ! Le coup d'envoi de cette journée et de la performance des mères du tonnerre n'auraient pu pas mieux débuter ! C'est donc sous une pluie battante que les 4 filles ont joué leur set devant une affluence très clairsemée forcément, mais cela n'a pas entamé leur enthousiasme ni leur énergie. J'avais déjà eu l'occasion de les voir sur scène et je savais que j'allais avoir ma dose de hard rock à l'ancienne, puissante et énergique. Et je n'ai pas été déçu. Voilà encore le genre de hard rock efficace qui reste une valeur sûre en festival et même sous la pluie j'ai passé un excellent set. Les absents ont eu tord !

J’enchaîne toujours sous une bonne pluie, légèrement moins soutenue mais toujours bien présenté, devant la Valley pour découvrir un nouveau groupe (et là, pour le coup, c'est un peu le cas de tout le monde, car aucun album n'est sorti de leur part, juste un ou deux singles). Il s'agit d'Empire State Bastard, nouveau combo avec deux membres de Biffy Clyro et M. Dave Lombardo aux fûts. Forcément, il m'était impossible de louper cela ! Le groupe monte sur scène avec de très beaux costumes et un chanteur en bermudas et c'est parti pour une quarantaine de minutes de metal expérimental explosif ! Empire State Bastard m'a fait penser à une sorte de délire super énergique à la japonaise mélangé à du Fantômas en plus direct et légèrement moins fou. Mais quand même, les morceaux sont rapides, courts, abruptes, enchaînant pleins de parties différentes avec quelques légers délires électroniques et un chanteur enchaînant parties hurlées et chant plus posé, à la manière de Patton mais sans son génie (faut pas déconner non plus). Le groupe est assez décontracté sur scène, on les sent presque en répèt', à se chercher du regard pour enchaîner leurs parties avec quelques impros, mais toujours avec cette maîtrise propres aux musiciens professionnels qui se retrouvent et qui savent comment gérer ces moments un peu free style mais si jouissifs. Et comment ne pas parler de ce morceau avec comme simple accompagnement musical la batterie de Lombardo avec du chant des deux musiciens et de la bassiste ? 3 minutes irréelles avec un Lombardo impérial, tout seul à enchaîner les différentes parties sur lesquels les autres musiciens posaient leurs voix ! Fabuleux ! J'attends avec impatience leur premier album à sortir début septembre !

Pendant ce temps-là, la pluie ne s'est pas arrêtée et c'est donc totalement trempé (et bien évidemment sans K-way ni pancho, sinon, c'est pas drôle !) que je quitte la Valley pour me diriger vers la tente de l'Altar pour voir les Belges d'Evil Invaders (officiellement, c'est pour essayer de sécher un minimum ! Mais autant faire ça en découvrant un n-ième nouveau combo !). Inutile de vous faire un dessin avec un nom pareil, thrash 'til death !! En ce dimanche, l'Altar est réservé toute la journée au thrash metal old-school et c'est quand même une super bonne idée, parce que même si tu ne connais pas, tu sais qu'un style aussi speed passe bien dans le cadre d'un festival. Et Evil Invaders ne va pas décevoir. Voilà un groupe assez récent qui joue du thrash speed comme on le faisait dans les années 80 et c'est super cool ! Compte-tenu des conditions météorologiques, la tente est remplie à ras-bord, ce que ne manque pas de remarquer le chanteur-guitariste charismatique du groupe, qui remercie le public d'être venu autant en nombre pour assister à leur concert même si c'était juste pour se protéger de la pluie ! Sans rien révolutionner, on aura eu droit à une bonne quarantaine de minutes de thrash pied au plancher, bien speed et intense, en mode cuir et clous et poses metal jusqu'au bout des ongles. Et ça fait quand même vachement du bien d'assister à ce genre de concerts, à l'ancienne, avec des riffs accrocheurs et des solos supersoniques.

La pluie commence à bien se calmer et j'en profite pour retourner devant la Mainstage 2 pour assister à la performance d'Halestorm qui n'a rien à voir avec le "pirate metal" de leurs presque homonymes britanniques, Alestorm. Non, ici, il s'agit d'un groupe de rock avec des sonorités modernes mené par une chanteuse au chant bien puissant. Je ne connaissais pas non plus mais j'ai été agréablement surpris. Déjà Lzzy Hale, la chanteuse, est une pile électrique avec un chant énorme, peut-être un poil trop poussé, mais dans le cadre d'un concert je préfère cela que l'inverse. Cela me rappelle un peu ma découverte d'Elin Larsson, la chanteuse de Blues Pills, dans un style ici moins bluesy et plus rock n' roll pur et dur. Même si le côté moderne m'a un peu gêné par moment, j'ai trouvé que l'énergie déployée et l'atmosphère finalement assez old-school de l'ensemble m'a bien branché. J'ai aussi beaucoup aimé ce côté roots avec des solos qui dépassent, à l'image de Grandma's Ashes la veille, avec même un solo de batterie au milieu de ce set de 45 minutes ! Y'a aussi un p'tit côté Led Zep' dans l'énergie déployée et dans l'attitude de Lzzy Hale et franchement, c'était super apprécié ! Une nouvelle découverte à ajouter à ma loooongue liste du week-end ! Mon calepin n'était pas assez grand (et de toute manière, il avait pris la flotte le matin ! ha ha).

Durant le week-end, j'ai croisé pas mal d'amis et de connaissances et nombre d'entre eux m'avaient dit d'aller jeter un coup d’œil à la performance d'Electric Callboy. Je me retrouve donc à nouveau devant la Mainstage 2 une petite heure après la performance de Halestorm. Mais là, non... Une nouvelle découverte certes, mais j'aurais préféré ne pas la faire. Les Allemands jouent de la techno avec en sus des grosses guitares électriques et une batterie, avec plusieurs chanteurs. Là, je me suis vraiment senti vieux ! Grosse ambiance, énorme énergie avec surenchère d'effets divers et variés et des vidéos toutes plus colorées les unes que les autres. Mais là, non, impossible, ce n'était clairement pas pour moi. Voilà un groupe ultra-déjanté qui pousse les limites du genre et qui n'hésite pas à bousculer les conventions, mais passé 3-4 morceaux, j'ai décidé de m'éclipser pour retourner sous l'Altar pour du thrash metal bien old-school !

J'arrive donc alors que les autres Allemands d'Holy Moses balancent leur thrash metal ultra agressif. La chanteuse Sabina, c'est un peu la mamie metal qu'on aimerait tous avoir ! Holy Moses est un second couteau du thrash metal à l'allemande, super populaire de l'autre côté du Rhin et que j'avais déjà eu l'occasion de voir il y a fort longtemps, dans ma jeunesse, à Wacken. Et là, ils font leur tournée d'adieu qui s'achèvera chez eux fin décembre à l'occasion des 60 ans de sa chanteuse ! Avec plus de 40 ans de carrière, les vétérans teutons jouent du thrash à la Sodom, super rapide, agressif, sans fioritures et toujours dans le rouge ! Ca ne sent pas l'originalité et c'est parfois un peu trop redondant, mais ça fait quand même du bien de voir du bon gros metal à l'ancienne. Ce n'est clairement pas du niveau des grands pontes du genre, mais quel plaisir de voir ce concert avec une super ambiance dans le public. Et Sabina est clairement touchée par cet accueil, elle terminera d'ailleurs le concert au bord des larmes ! Même sans être un grand fan du groupe, cela restera comme un autre moment fort et touchant de ce festival. On peut dire ce qu'on veut du metal allemand, qu'il reste ancré dans un style sans trop d'évolutions à continuer malgré tout le même style invariablement, mais une telle dévotion au genre pendant des décennies et une telle intégrité ne peuvent qu'être saluées et voir Sabina aussi émotive après toutes ces années est vraiment marquant et montre tout l'attachement qu'elle a toujours eu pour cette scène. Je suis bien content d'avoir assisté à cette performance !

Après toutes ces émotions, je retourne devant la Mainstage 1 pour voir les vikings d'Amon Amarth. Sans être fan ultime du combo, je trouve leurs 5-6 premiers albums bien catchy et puissants, j'étais donc bien content de pouvoir les revoir à Clisson après leur passage au Knotfest il y a 4 ans. Le changement de statut du groupe passant de groupe de death metal mélodique suédois parmi tant d'autres dans ce style à gros groupe viking imposant au decorum impressionnant en carton pâte, drakkar gonflable inclus, rappelant par moment Sabaton, apporte une toute autre dimension à la bande de Johann Hegg. La performance du groupe est principalement axée sur les albums de ces 12 dernières années et pour être honnête, je trouve cela trop interchangeable et manquant de mordant. Oui, c'est entrainant, l'ambiance est bien viking avec des refrains à faire chanter le public ou à le faire "ramer" (oui, oui...), c'est fun, mais franchement, ça manque de génie et de grosse accroche. Au milieu de tout cela s'est greffé un morceau de "Versus the world", mon album préféré du groupe suédois, "Death in fire", et honnêtement, c'est le jour et la nuit ! Grosse patate, où l'accent est plus mis sur le côté "death metal" que simplement "mélodique", comme si sur les derniers albums, c'était simplement du metal mélodique viking avec de grosses guitares. Même le chant de Johann était bien plus convaincant sur ce morceau que sur les autres morceaux plus récents. Pour le reste, j'aurais tendance à dire que c'était comme d'habitude, un concert en pilotage automatique, un peu trop générique et au final chiant.

Set-list Amon Amarth :

  • Guardians of Asgaard
  • Raven's flight
  • Heidrun
  • Death in fire
  • Put your back into the oar
  • The way of vikings
  • First kill
  • Raise your horns
  • Twilight of the thunder God


On entame ensuite sur les Mainstages la soirée qui se veut être sur le thème du "spectacle à l'Américaine", bref du bankable ! Et ça commence avec le deuxième moment où je me suis vraiment senti vieux, Tenacious D. Je ne connaissais rien de ce truc, et franchement, je me suis vraiment demandé ce que cela foutait dans un festival musical. J'ai regardé vite fait par curiosité et j'ai plus eu l'impression d'avoir en face de moi un talk show avec Jack Black, le leader de ce "groupe" (je ne sais même si on peut appeler ça un groupe ? Dites-moi !), qui fait son intéressant à balancer des blagues et à raconter des histoires, avec des bouts de morceaux, voire même de "vrais" titres, joués avec des instruments divers et variés dans une ambiance plus potache qu'autre chose. En fait, pour avoir un véritable talk show à l'américaine, il manquait juste les pages de pub et en fin de programme un "vrai" groupe pour jouer un ou deux morceaux en live. Ca aurait été bien que ce soit le cas ici, on aurait eu droit à un vrai concert, même pour 10 minutes... Bref, j'ai trouvé pathétique ce que j'ai vu de leur performance...

Je m'extirpe de cette Mainstage pour me réfugier sous l'Altar pour suivre la performance de Dark Angel, un vrai groupe à l'Américaine pour le coup ! Je les avais déjà vu sur la Mainstage il y a quelques années où j'avais été clairement déçu, mais je souhaitais leur donner une nouvelle chance sous la tente. Et bien m'en a pris car leur set fut tout bonnement excellent et bien old-school ! J'ai trouvé leur concert tellement incisif et agressif ! Pour cette journée thrash metal à l'ancienne sous l'Altar ce dimanche, ils ont fait honneur à leur réputation. Pas mal d'extraits de "Darkness descends" ont été interprété avec un Gene Hoglan impérial et un super groupe. Les solos de Laura Christine ainsi que le chant de Ron Rinehart ont été vraiment excellents et m'ont montré une autre facette de ce groupe dont j'avais fait l'impasse. Je vais clairement remédier à cela après cette performance de haut vol. Comme quoi, on n'a pas forcément besoin d'artifices et de faire son intéressant pour produire un show efficace et puissant. Un excellent set de thrash metal speed et intense !

En ressortant de la tente, je fais un rapide passage devant la Mainstage 2 pour le retour de Pantera, aka Phil Anselmo, Rex Brown & friends. Il fallait forcément que Phil soit de la partie cette année, ça sent la récupération mercantile à plein nez avec un complément de line-up de rêve en la personne de Zakk Wylde (en même temps, personne d'autre n'aurait pu remplacer Dimebag Darrell !) et Charlie Benante aux fûts. Je n'ai jamais été fan de Pantera, je n'ai jamais accroché, trop metal US froid et manquant de folie pour moi. Les quelques titres que j'ai vus ne m'ont toujours pas fait devenir fan. Après, je comprends totalement l'engouement du public. J'ai même été étonné de voir que le groupe n'était pas tête d'affiche et se contentait d'une place en Mainstage 2. On ne peut pas non plus dire que c'est déplaisant, on a affaire à des monstres du metal américain de ces 40 dernières années, et toujours en forme. J'imagine que les fans ont dû apprécier. J'ai préféré m'éclipser au bout de quelques morceaux au milieu de leur set pour rejoindre la Valley pour d'autres Américains...

Set-list Pantera :

  • Intro tape / Regular people
  • In Heaven (Peter Ivers & David Lynch)
  • A new level
  • Mouth for war
  • Strength beyond strength
  • Becoming
  • I'm broken
  • Suicide note Pt. II
  • 5 minutes alone
  • This love
  • Yesterday don't mean shit
  • Intro tape / Cemetery gates
  • Fucking hostile
  • Walk
  • Domination / Hollow
  • Cowboys from hell


Pour clôre cette journée et ce festival sur la Valley, je me retouve devant les Amércains venant Seattle, j'ai nommé les Melvins. C'est toujours une expérience de les voir en concert. A la lisière entre grunge et rock expérimental, le groupe de Buzz Osbourne est une véritable expérience à vivre en live. On a toujours l'impression que le groupe est en impro ou en répétition, qu'il joue sans arrêt avec au milieu de leurs expérimentations des morceaux de leur cru ainsi que des reprises, toujours remaniées et personnelles. Et c'est toujours un plaisir de les revoir, c'est explosif et énergique, tout en étant aventureux, sortant des sentiers battus avec des musiciens franchement super carrés, avec toujours ce Dale Crover, ex-batteur de Nirvana, efficace aux fûts ! On sent la longue expérience du groupe avec un groove imparable et des compos super intéressantes. Les Melvins sont pour moi un véritable groupe de scène, qui prend toute son ampleur en live, et ce soir ne fera pas exception !

Pour terminer cette édition du festival, je rejoins la Mainstage 1 pour assister à la fin de la performance de Slipknot. J'ai toujours trouvé qu'ils étaient le groupe le plus violent du mouvement néo-metal. Et même si c'est une scène que je connais peu, le groupe de l'Iowa possède une explosivité et une agressivité qui m'a toujours plu, surtout sur leurs premiers albums. Là, j'ai trouvé la dernière heure de leur set assez poussive et manquant de mordant, surtout par rapport aux dernières fois où je les avais vus, ici même et à Paris juste avant la pandémie. Peut-être était-ce dû au son plutôt moyen, à la fatigue accumulée, au fait qu'ils aient eu pas mal de problèmes de line-up récemment, un de leurs membres ayant dû même rentrer d'urgence aux Etats-Unis quelques jours avant ce concert. En tout cas, c'est le constat que j'ai fait, ça manquait de folie et de punch ! Pourtant, ils n'ont pas été avare en morceaux du premier album (je parle bien évidemment de l'éponyme !), mais la sauce a eu du mal à prendre selon moi, même si l'ambiance dans le public était bien chaude comme il faut ! Corey Taylor est toujours aussi bon showman avec des masques de plus en plus dégueulasse pour un aspect visuel dans le ton du groupe. Malgré tout, il faut quand même admettre que Slipknot n'a pas volé son statut de tête d'affiche et que leur show fut mené de main de maître. J'aurais juste aimé un peu plus de brutalité et d'agression sonore pure !

Set-list Slipknot :

  • Intro tape / Prelude 3.0
  • The blister exists
  • The dying song
  • Liberate
  • Yen
  • Psychosocial
  • The devil in I
  • The heretic anthem
  • Eyeless
  • Wait and bleed
  • Unsainted
  • Snuff
  • Purity
  • Tape / (515)
  • People = shit
  • Surfacing


Rappels :

  • Duality
  • Spit it out
  • Outro tape / 'Til we die


Bilan

Au final, ce Hellfest aura été synonyme de découvertes pour moi. Alors bien évidemment, pas du site ou du festival en lui-même, j'en étais quand même à ma dixième édition, mais bien au niveau des groupes proposés. J'ai d'ailleurs une petite statistique intéressante à ce niveau, j'ai vu 32 groupes ce week-end-là, et sur ces groupes, je n'avais des albums que de 8 d'entre eux seulement ! Alors que par le passé, c'était loin d'être le cas sur les précédentes éditions du Hellfest. Cela montre bien que le festival est tourné vers l'avenir avec nombre de groupes plus récents, plus modernes et qui n'avaient jamais foulé les planches du festival par le passé. Là où on reprochait beaucoup aux organisateurs par le passé de n'inviter et ré-inviter que les grandes gloires du hard rock/metal, là, on peut vraiment dire que ce n'est plus du tout le cas, même si ils ne les mettent pas toutes de côté, Mötley Crüe, Kiss, Iron Maiden ou Def Leppard sont des exemples parfaits montrant ce mélange avec la nouvelle génération, représentée par les Parkway Drive, Papa Roach, Architects, Carpenter Brut, Powerwolf et autres Electric Callboy. Que cela plaise ou non, il faut reconnaître que le paysage du Hellfest évolue doucement mais sûrement, et on ne peut pas leur en vouloir, car il est sûr que les grands dinosaures des années 70 ne seront plus là dans 10 ans et qu'il faut trouver une relève. L'année dernière, nous avions déjà eu Ghost, Gojira, Five Finger Death Punch, Volbeat ou Airbourne avec des slots de choix aux côtés d'anciens grands groupes du rock. Cette tendance devrait se confirmer sur les prochaines éditions.

Là où je suis un peu plus mitigé, c'est au niveau des scènes extrême qui sont de moins en moins mises en valeurs avec moins de death metal ou de black metal. Autant je salue chaleureusement les initiatives de proposer des jours thématiques sur certaines scènes (comme le metalcore sur la Mainstage 2 le vendredi, le thrash metal sur l'Altar le dimanche, le gothic metal sur la Temple le dimanche), c'est beaucoup au détriment du metal extrême et principalement du black metal et du grindcore. On sent effectivement que l'engouement est moindre sur ces styles et je peux comprendre que ces choix artistiques soient pris, mais j'espère malgré tout voir plus de black metal la prochaine édition parce que sur ce que j'ai vu cette année, Hierophant, Gorgoroth et Der Weg Einer Freiheit notamment ont délivré des performances de tout premier ordre !

Plus globalement, ce que je retiendrai musicalement de cette édition, en plus des trois groupes de black metal cités plus haut, j'ajouterai les performances d'Iron Maiden, bien évidemment, de Grandma's Ashes et de Municipal Waste, avec une mention spéciale pour Holy Moses, Enforcer et Dark Angel. Pour finir, le Hellfest reste toujours un festival irréprochable avec une organisation parfaite et un plateau qui propose toujours une affiche de qualité, le tout en évoluant. J'attends avec impatience l'édition 2024 pour voir comment le festival va continuer sa mutation et surtout de voir ce qui nous attend au niveau de sa programmation ! Il reste malgré tout un bon paquet de groupes de premier ordre n'ayant jamais foulé les planches du festival. Tout le monde pense bien sûr à AC/DC, mais il reste un bon paquet d'autres comme System Of A Down, Rage Against The Machine, Queens Of The Stone Age ou les Foo Fighters qui ne sont qu'une partie de grands noms qui pourraient venir enfin sur Clisson l'année prochaine en tête d'affiche. Il n'était pas facile de rebondir après une double édition exceptionnelle en 2022 et ils ont su le faire avec brio, le Hellfest mérite amplement son titre de premier festival musical hexagonal !

Mots clés : Hellfest, festival, Nicko, metal, hard rock, rock, punk, hardcore, stoner, metal alternatif, rock alternatif, death metal, black metal et pagan metal

Dernière mise à jour du document : mercredi 9 août 2023

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