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Klaus Schulze › Kontinuum
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Enregistré à Hambuhren en 2006 et 2007
line up
Klaus Schulze (claviers, électronique, percussions et effets)
chronique
Il y a 2 façons d'entendre et de discuter de cette dernière parution de l'ami Klaus Schulze; avec les oreilles d'antan et celle plus critiques qui sont imprégnées d'une attente plus contemporaine. “Kontinuum” vogue entre les deux pôles de Klaus Schulze. C'est un album qui embrasse les noblesses d'antan. Du temps de Mirage, Blackdance et même Irrlicht. Un album qui traverse aussi l'épineuse dimension numérique et qui surfe sur les délices interdits de Moonlake tout en laissant les portes musicales ouvertes pour le dramaturge musical que peut être Klaus Schulze lorsqu'il se met à investir ses ténèbres par de sulfureux délires cosmiques.
"Sequenzer (From 70 to 07)" veut tout dire! Dès les premiers accords aux tonalités prismiques qui dansent avec les vents du vide, "Sequenzer (From 70 to 07)" embrasse les phases d'un superbe et doux maelström séquencé qui nous enveloppe et nous fait planer dans une danse d'accords limpides tournoyant dans les caprices de nos rêves. Ces accords voltigeant avec une ferveur contenue forment un élément de séquences qui virevoltent nerveusement et dont les formes ovales croisent une autre ligne de séquences qui papillonnent inlassablement dans un étonnant duel qui caresse l'atonie rythmique. On flotte dans cet univers mi ambiant mi rythmé digne des spicilèges analogues des années Mirage avec cette ode aux saveurs d'antan où le rythme divisé par des accords de séquences sautillant sur place se laisse graduellement caresser par de fins filets vocaux et de discrets arrangements orchestraux. Des strates sombres enveloppent ce tempo frivole qui tournoie avec ivresse par la douce vélocité des accords isolés dont les sauts asymétriques finissent par forger une étonnante homogénéité harmonieuse et qu'une douce voix séraphine capture pour apporter aux portes du temps. C'est beau, c'est serein et ça va plaire assurément aux amateurs d'un Schulze cuvée 70. "Sequenzer (From 70 to 07)" se meurt dans des vents noirs qui échouent sur la tranquille ouverture de "Euro Caravan". Une voix anonyme pousse ses blessures du temps sur ces vents noirs et creux, moulant une introduction planante qui augmente tranquillement la cadence vers la 9ième minute. Le rythme épouse un galop cosmique avec une ligne de basse lourde et des accords aux tonalités de caoutchouc organique qui palpitent dans les échos de sobres tam-tams.
S'arrimant à la finale venteuse qui endort le rythme de "Euro Caravan","Thor (Thunder)" envahit nos oreilles avec un long titre d'ambiances qui ne sont pas sans rappeler les errances cosmiques d'Irrlicht. Des souffles flûtés chantent dans des brises d'Orion qui par moments épousent les gémissements de chœurs cosmiques. Mais nous sommes en terrain connu. Ses harmonies imparfaites sont le sceau de Schulze qui prend un plaisir évident à meubler son univers plasmatique de tonalités iconoclastes qui sérénadent dans un monde de confusion. Des accords organiques émergent et dansent dans des tonalités de tam-tams vaporeux alors qu'une ligne de synthé crache des harmonies nasillardes qui suintent dans des brumes cosmiques. Et subtilement cette intro ambiosphérique s'immole en un rythme nerveux, nourri d'accords secs qui palpitent dans une fusion de brumes et de chœurs soumis. Et "Thor (Thunder)", qui n'a de tonnerres que son titre, continue sa progression minimaliste dans une ascension arrosée ici et là de douces lignes plus mélodieuses et de contrastes ambiosphériques où crissent des ombres de solos, pleurent des lamentations et murmures astraux et s'agite un tranquille bouillon d'ions forgeurs de rythmes évasifs dans ce magma musical qui refuse d'exploser, préférant le douillet confort de son approche abstraite.
“Kontinuum” est un superbe album. Du grand Klaus Schulze qui ressort ses vieilles fragrances pour nous offrir ce qu'il s'était interdit depuis belle lurette; un album dans la plus pure des traditions de X et environs. C'est donc une agréable surprise pour nous qui sommes inondés de sublimes rééditions en Black Dance et Live (j'y reviendrais) et autres albums aux effluves analogues offert par une pléiade d'artistes émergeants, émules du grand maître. J’ai adoré autant, sinon plus, que Moonlake, quoique Playmate In Paradise…hum…! C'est un voyage dans le temps où le magnétisme des douceurs analogues et de ses structures minimalistes nourrissaient nos rêves éveillés et nos hallucinations en groupes. Ça coule dans nos oreilles et nos souvenirs…comme à la belle époque. Un incontournable qui se terre dans une merveilleuse pochette et une excellente observation de KDM. Pour une rare fois, je suis en total accord avec ses écrits.
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- snooky › Envoyez un message privé àsnooky
D'accord avec Thierry Marie et le triple Dziekuje Bardzo.Pour l'instant je n'ai écouté que le premier CD, mais franchement et à mon avis, on ne devrait pas être loin du chef d'oeuvre ABSOLU.Emotions garanties et en espérant que Phaedream le chronique prochainement.
- Note donnée au disque :
- Thierry Marie › Envoyez un message privé àThierry Marie
Là c'est Sharkan qui me fait réagir: à la droite de Dieu, s'il existait, il y aurait Mozart, Miles Davis et Zappa. Plus quelques autres. Ecoute "Don Juan", "Cosi Fan Tutte", "Le Mariage de Figaro", "La Flûte enchantée", et - mon préféré - "L'Enlèvement au Sérail", c'est du pur bonheur. Et le choeur des janissaires, c'est du rock'n'roll avant l'heure... Quant à ce "Kontinuum", s'il ne relève pas du génie, c'est du bon Schulze, tranquille, mais on n'est pas au même niveau qu'avec le triple "Dziekuje Bardzo - Vielen Dank" qui est un sommet dans la longue carrière de Klaus Schulze, un homme physiquement affaibli, malade, mais meilleur que jamais...
- Note donnée au disque :
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
l'autrte jour j'ai rêvé d'une reprise Mé de L'aigle noir... par Barbara Schulze
- michel rocard › Envoyez un message privé àmichel rocard
Papa Schulze represent.
- CeluiDuDehors › Envoyez un message privé àCeluiDuDehors
LOL les comments sur Mozart