Grotesque Through Incoherence › One Thousand Blasting Words

Le grotesque est un art que GTI manipule avec un tel doigté qu'il faudrait toute une vie à Manson pour en approcher la fraîcheur. Car le metal joué par les Nantais (44 Nantes crew en force, ouais) est décomplexé de toute les évidences inspiratrice qui ont forgé cet opus non pas dans le granite, mais dans une cuve de plastique recyclable de supermarché: si Meshuggah saute aux oreilles (les nombreux plans tadada-toudoudou), Carnival in Coal n'est pas en reste, avec ses nombreuses ruptures rythmiques blastiquent débouchant sur du débile, du loufoque (ou autres trucs décalé), voyant même Rob Zombie... euh.... Arno et Asphodel (les connaisseurs connaissent) featurer sur quelques titres. Et si l'esprit est à la déconnade bon enfant, sans prise de tête (les lyrics au raz du sol), la musique, elle, ne rigole pas: le son est carrément monstrueux, la technique est carrément monstrueuse (ce batteur bon dieu), et les mosh parts sont sévèrement... monstrueux. Et tout cela est fait avec tellement de soin, d'application, que ça rend les passages idiots encore plus marrant: imaginez le meilleur rip-off de Meshuggah que vous ayez entendu (« Scold », on s'y croirait vraiment) vous sortir un délire hop-hop à faire passer Stupeflip pour TTC, avant de faire du solo heavy metal comme sur le dernier album de Machine Head mais en largement mieux. Non, décidément, à part cette voix monocorde typée hardcore qui tape vite sur le système (aka Nostromo), je ne vois rien à redire sur cet album « brise touche fraîche » qui devrait ravir tout les metalleux rigolos qui sommeillent en vous. Chapeau les gars.