Guts Of Darkness

Dans la catégorie des vieux dinosaures du rock, voici le fringant Ozzy Osbourne, 58 ans, dont près de 40 dans le monde du rock et "accessoirement" chanteur de Black Sabbath (pour les jeunes qui nous lisent, les pionniers en terme de heavy metal), et quelques bonnes dizaines d'albums de légendes enregistrés. Bref, voilà ce qui s'appelle un CV d'anthologie. Entre deux émissions de son reality-show, le voilà de retour avec un nouvel album solo, 6 ans après "Down to earth" et 2 ans après le très bon album de reprises "Under cover". A son niveau, l'anglais n'a plus grand chose à prouver, il continue donc à s'amuser et, accessoirement, à engranger quelques dollars supplémentaires. Ce "Black rain", il est un peu comme son livret... très cheap ! Le minimum syndical. Ok, on l'a dit, il n'a rien à prouver, mais là, pour ce cru 2007, il ne s'est pas du tout foulé. Le style est très metal moderne formaté (c'est pas non plus du metal-core hype) et c'est vrai qu'il est assez frustrant. Les compos manquent d'originalité, avec un bon refrain pour faire chanter les fans en concert, on a 2 ballades de circonstances et voilà. Ca reste du bon rock/metal lourd avec l'influence un peu plus présente du guitariste Zakk Wylde dans l'écriture des titres. D'ailleurs certains morceaux auraient très bien pu apparaitre sur un album du Black Label Society. En fait, ce qui me chagrine le plus, c'est que je suis sûr qu'Ozzy pourrait avoir autant de succès en sortant un album plus personnel (à l'image d'"Ozzmosis" - là, je ne vais pas me faire que des amis sur le coup...) qu'en sortant comme ici un album sans prise de risques, très conventionnel. Mais peut-on vraiment lui en vouloir ? C'est quand même réjouissant de voir qu'en 2007, Ozzy est touours actif et qu'il chante encore très bien. Car c'est là la surprise de l'album, le chant d'Ozzy est vraiment très bon, profond, puissant et il ne donne pas du tout l'impression d'être celui d'un vieu rocker crouton de 58 ans. Bon, après, je sais qu'en studio, on fait des merveilles pour retoucher des voix, mais le résultat est là. Musicalement, c'est le même constat, ça aurait pu être mieux, Mike Bordin reste solide et Zakk Wylde se fait un peu plus discret que par le passé (alors qu'il a co-écrit quasiment tout l'album !!). Ca aurait été aussi marrant de voir ce qu'aurait donné Jason Newsted à la basse s'il était resté plus longtemps au sein du groupe. Ce "Black rain" est quand même honorable avec quelques très bons morceaux comme "Not going away", "Civilize the world" et surtout le titre final excellent "Trap door". Peu mieux faire cependant...