Pink Turns Blue › Ghost

Après un 'Phoenix' qui annonçait le retour parmi les rangs des soldats de l'ombre du projet allemand Pink turns blue que d'aucun croyaient moribond dans les limbes d'une brit pop de mauvais aloi, 'Ghost' s'en vient confirmer le tir signé qu'il est sur le label Strobelight, grand spécialiste de la scène dark actuelle, qui y a peut-être trouvé le Clan of Xymox de son écurie. Poursuivant dans une veine gothic rock/dark wave mêlée d'éléments cold wave, cet album parvient à gommer partiellement le principal défaut de son prédécesseur, un manque de chair à vif; en effet, si tout était bon, ça manquait un peu de tripes. La palette sonne plus variée ici, on passe de la mélancolie brumeuse du bon 'Last day on earth' ou de 'Biding our time' à des pointes plus passionnées comme 'Walk away' (qui m'évoque des échos de Frank the Baptist), 'Ghost' et ses guitares grinçantes, en passant par quelque chose de plus désenchanté ('No more reason to call us alive'). Les riffs de guitare sont particulièrement mis en avant et se posent à merveille de par leur touches plus émotionelles sur une rythmique froide héritée de la cold wave, une touche de clavier discrète complètant l'ensemble. En règle générale, le son est plus assuré, symbolique de la volonté des protagonistes d'aller de l'avant (Now we'll go') et 'Ghost' devrait leur fournir les moyens de le prouver même si on est loin de la folie écorchée de 'Eremite' ou 'Aerdt'. 4,5/6