Nebelnest › Zepto

Nebelnest ne m’a jamais convaincu outre mesure. Je les ai vu sur scène. J’ai écouté tous leurs disques. Deux. Trois à présent... Et le tout m’est toujours apparu comme un ensemble compact avec un réel potentiel mais qui ne sait ni comment le canaliser, ni sur quelles bonnes idées le greffer. Bien entendu, ça ne veut pas dire que j’ai raison ! C’est juste le reflet de mon appréciation, et si on me demande de faire un compte rendu de ce que j’écoute, je manquerai de respect à tout le monde, auditeurs potentiels et musiciens compris, si mes propos venaient à ne pas refléter le fond de ma pensée. La production de Bob Drake sur "Nova Express", pourtant considéré comme gage de qualité, ne m’avait pas semblée utile au groupe. Pour "Zepto", le groupe d’Olivier Tejedor semble vouloir se prendre seul en main. C’est une bonne chose. Ou plutôt ; Olivier Tejedor, véritable matière grise de la formation française, a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’assumer ses responsabilités. Déjà, on notera que le line-up s’est resserré autour des frères Tejedor et du batteur Michaël Anselmi, reléguant le travail des guitaristes Sébastien Carmona et Cyril Malderez à celui de simples exécutants venus apporter quelques couleurs à un power trio rythmique finalement plus proche dans l’esprit d’Ars Nova. La cause ? Le choix des sons pas toujours des plus fins et une propension à en faire souvent des tonnes. Mais à choisir, Nebelnest reste encore de loin le moins indigeste des deux ! Finalement, c’est comme dans les films d’horreurs et de science-fiction ; si le monstre n’est pas réussi, ce qui aurait pu captiver et faire peur passe au mieux pour grotesque, au pire, perd toute crédibilité. Ceci étant, et puisque le groupe tâche de se raccrocher au wagon que Guapo leur a usurpé en un très court laps de temps, il y a de fortes chances pour que "Zepto" séduise le même public, grâce notamment à une charge rythmique zeuhlienne assez soutenue (la fuzz basse omniprésente) mais qui se perd parfois dans les circonvolutions flottantes de cette suite de titres où une large place est laissée à l’improvisation. Globalement on déplorera un manque de cohérence évident dans cet enchaînement ininterrompu d’assauts soniques prétextes à une ébauche de plans fumeux d’où la moindre émotion a hélas bien du mal à s’extirper. Mais tel n’est sans doute pas leur propos. Dont acte.