The Weathermen › Embedded with

Un des principes de la musique populaire telle que nous la connaissons aujourd'hui, c'est de pouvoir déconstruire pour reconstruire, déstructurer pour restructurer, déformer pour reformer. Le phénomène du blog MySpace étant passé par là et n'y étant peut-être pas complètement étranger (après tout, j'ai même vu des groupes vieux de vingt ans n'ayant jamais sortis le moindre disque de leur existence qui finissent eux aussi par remonter sur scène) le duo belge des Weathermen renaît donc de ses cendres après une bonne décennie de silence, groupe adulé en son temps par trois pelés et deux tondus pour leur parti pris électronique qui semblait alors leur donner raison quant à l'évolution de la musique. Entretemps, beaucoup de choses ont changé, l'hybridation s'est opérée avec un franc succès, si bien que les éléments autrefois étrangers et singuliers sont de nos jours monnaie courante ; on se demande donc à juste titre quelle vision de l'avenir les Weathermen auront donc l'audace de nous proposer cette fois. Rien de spectaculaire, il faut bien se l'avouer. Ça démarre pourtant plutôt bien avec "I'm Tight", presqu'entraînant, mais la formule voix récitée sur bidouillages électroniques finit par lasser trop rapidement faute de points d'ancrage inexistants et d'une musique qui, si elle multiplie les effets, reste la plupart du temps d'une linéarité et d'un prévisible confondant. Je n'irais pas jusqu'à dire que les Weathermen sonnent aujourd'hui passéistes, mais l'impact de leur musique a de fait bien du mal à se démarquer ; la concurrence est rude et bien armée. C'est raté.