Rabia Sorda › Metodos del caos

Après son clavier de collègue, Erk Aicrag a lui-aussi démarré un projet personnel et après écoute de son album, on réalise à quel point Hocico représente le point de contact des deux hommes. Alors que Rasco a profité de Dulce Liquido pour explorer des voies plus sauvages et extrêmes, pas mal inspirées des formes ultimes de techno et d'indus, son comparse, contre toute attente, a opté pour quelque chose de plus 'soft'. Je m'interrogeais quant à savoir en quoi Rabia Sorda différait de Hocico et si au départ, la réponse n'est pas évidente, elle s'impose finalement assez nettement : une touche plus old school. Pas mal des morceaux évoquent l'esprit des premiers Skinny Puppy, soit quelque chose de pêchu mais également de mélodique, d'autant que parfois c'est à Wumpscut que l'on songe ('Save me from my curse'). Pas de programmation 'boum boum' donc mais une manière presque ancienne de travailler la boîte à rythmes qui sonne moins pesante que dans Hocico. Si le chant reste la plupart du temps marqué par les effets, Erk varie la technique et glisse de son chant typique a quelque chose de proche de Skinny Puppy ('Voices at 4 AM') en s'autorisant même des lignes plus mélodiques moins trafiquées ('Misery', 'Methods of chaos'), un peu comme Claus Larsen sur certains de ses travaux. Niveau musical, c'est très inspiré, bien équilibré entre attaques sauvages et chansons plus 'tranquilles', sans temps mort. Du coup, s'il rappelle un certain nombre d'influences reconnaissables (Skinny Puppy, Wumpscut, Leaether strip), on comprend aussi en quoi 'Metodos del caos' peut être personnel pour Erk.