Hella › There's no 666 in outer space

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Hella a bien évolué depuis "Hold Your Horse Is" en 2002. Enfin... Quand je dis "bien évolué", tout est relatif... Satellitaire à ce que l'on peut bien ressentir à l'écoute de la musique, l'intégrité d'un groupe et sa démarche artistique est un facteur sur lequel s'érigent également beaucoup de divisions. Pour faire simple, tout le monde ne souhaite qu'une chose ; que le groupe surprenne, change, se renouvelle, forcément, pour un mieux. Et là, quand il survient ce changement, on est bien tenu de tolérer au risque de se parjurer. Bien souvent, nous ne sommes pas toujours sûrs de ce que les musiciens veulent réellement accomplir, alors quand nous, leurs esclaves, nous nous y mettons aussi, difficile de se faire une opinion dans tant de confusion générée. Et de confusion il a toujours été question chez Hella, ils la cultivent, comme tout bon détenteur du brevet universel d'abandon optométrique qui se respecte. Mais à l'écoute de ce nouveau "There's No 666 In Outer Space", les amoureux du Hella de la première heure risquent de croire un instant qu'on les a floués. Au fil des disques, le duo Seim/Hill, toujours présent, toujours actif, a peu à peu agrandi le cercle de ses amis si bien qu'aujourd'hui Hella est un veritable groupe avec ses membres permanents et... et... son chanteur attitré ! Le raccourci est facile mais, à mes oreilles, trop évident et trop tentant que pour ne pas être souligné ; enfin, je ne sais pas moi, écoutez "The Ungrateful Dead" ou "Anarchists Just Wanna Have Fun" et dites moi si vous n'entendez pas The Mars Volta ? Les risques de contagion existent bel et bien, Hella ayant tourné avec eux. La haute estime que je porte au groupe de Cedric Bixler aurait pu résumer ce que je pense du nouveau Hella. Heureusement, une production nettement moins lêchée et une démarche artistique qui ne confond pas ambition et prétention rétablit l'équilibre. Reste à voir si Hella compte garder le cap et - qui sait ? - ainsi damer le pion à The Mars Volta. "There's No 666 In Outer Space" fera sans doute partie des albums dont on se souviendra en fin d'année, presque ereintant sur la fin, particulièrement intriguant, surtout pour celles et ceux désireux de savoir ce à quoi pourrait ressembler un Mars Volta qui aurait enfin quelque chose à dire. Par contre, si vous attendiez un album de Hella...