Do Make Say Think › You, you're a history in rust

Par manque de temps, je n'ai pas encore eu l'occasion de vous dire tout le bien que je pensais de "Winter Hymn Country Hymn Secret Hymn", l'à présent avant dernier album des canadiens de Do Make Say Think, assurément la seule formation à la surface de la terre encore étiquettée post rock qui a encore quelque chose à dire. J'aurais, je pense, l'occasion d'y revenir. Et j'en profiterais aussi pour vous dresser le portrait de leur tout premier disque, publié il y a dix ans déjà. Ce second trimestre 2007 étant particulièrement chargé en sorties d'envergure, il me faut sans plus tarder vous parler de "You, You're A History in Rust", leur cinquième réalisation studio, sous peine d'accumuler un retard monstre... Avec "Winter Hymn Country Hymn Secret Hymn", Do Make Say Think semblait vouloir tourner le dos à une certaine manière de procéder, insufflant également à leur discours aux couleurs habituellement jazz des touches plus rustiques (conferatur "Auberge Le Mouton Noir"), un côté foncièrement plus country que l'on retrouvera ici ("You, You're Awesome"). C'est plus que jamais le cas sur "You, You're A History in Rust" où les guitares - toutes les guitares - finissent par prendre le dessus sur la puissance des cuivres. Un côté assez roots, voire folk, exploré sur des thèmes aux mélodies brouillons qui se déploient dans un cadre peu agité ("A with Living"), apaisé sans s'abandonner au méditatif ("A Tender History in Rust") ou alors, à son exact opposé, une énergie débordante au rendu volontairement chaotique qui aurait presque fait figure de coda idéal à n'importe quel morceau de Mogwai (le très tranché "The Universe !" ou encore "Executioner Blues", compromis entre le Do Make Say Think d'hier et de demain). Bref, Do Make Say Think a changé, portant son choix pour l'instant sur un discours plus familier, plus impersonnel, je dirais presque plus conforme. Mais le groupe de Ohad Benchetrit pouvait-il vraiment faire autrement au sortir de "Winter Hymn Country Hymn Secret Hymn" ? Une chose est certaine ; les nostalgiques des envolées lyriques aux saxophones risqueront de rester sur leur faim.