Frank The Baptist › The new colossus

La musique de Frank the Baptist est pour moi une amie avec laquelle je puis entretenir une relation de confiance sans ambiguité; je sais que je ne tomberai pas amoureux d'elle mais qu'elle sera toujours un refuge salvateur vers lequel se tourner sans hésitation. Mes sentiments n'ont pas changé avec ce 'New colossus', troisième opus de cet Américain décidément atypique qui emprunte quelques sonorités de guitare au deathrock mais dont les mélodies passionnées doivent davantage aux Chameleons, voir aux travaux les plus torturés de Big Country pour leur aspect flamboyant. L'ombre de l'océan me semble hanter ce disque, notamment de par les influences 'chant de marin' sur les orchestrations de certaines pièces ('If I speak', 'When the sky') mais également car il sert de métaphore aux sentiments, aux questions spirituelles dans la plus pure tradition du romantisme. Voilà le monde de Frank, mêlant imagerie biblique, thèmes romantiques sur fond de post-punk, de gothic rock et de new wave enflammée et à ce niveau, 'New Colossus' s'inscrit en parfaite continuité de ses prédécesseurs. La musique distille son charme particulier entre mélancolie et fascination, un sentiment qui ne se dévoile qu'au fur et à mesure des écoutes car une fois de plus, ce n'est pas une passion irraisonnée qui me saisit mais plutôt un plaisir trouble et envoûtant qui m'enivrera encore et encore, sans excès mais sans lassitude non plus. J'ai pour ma part du mal à résister à la beauté cabaret de 'Call the tune', au cri de 'Wrong house' ou à la passion de 'Ever', sans parler de la profondeur de 'If I speak'. Oui, la musique de Frank the Baptiste m'est une amie pour la vie, non un flirt intense mais éphémère et c'est les yeux fermés que j'achèterai son prochain disque.