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Steve Roach › Now & Traveller

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Walter Smoke      lundi 16 juin 2014 - 16:13
gkar02300      vendredi 6 avril 2007 - 18:07

14 titres - 74:18 min

  • Growth Sequence| 9:05
  • Cloud Motion| 5:15
  • The Ritual Continues| 4:47
  • Comeback| 6:00
  • Inquest| 7:00
  • Worlds| 3:20
  • Mysteries Continue| 6:04
  • Light Sound| 1:46
  • Snow Canon| 4:22
  • Traveler| 8:12
  • T.B.C.| 5:06
  • Canyon Sound| 2:58
  • Time for Time| 3:33
  • Reflector| 6:50

informations

Pour plus d'info sur Steve Roach, voir son site au; http://www.steveroach.com

line up

Steve Roach: Keyboards, synthétiseurs, électroniques, percussions & FX

chronique

Now et Traveller! Les 2 premiers opus de Steve Roach sur le même CD. Auparavant le synthésiste Californien avait réalisé un album avec Moebius, un groupe Américain qui faisait de la MÉ inspirée par la scène électro progressive allemande des années 70, genre les débuts de Kraftwerk. Puis vient Now en 1982 et Traveller l'année suivante où déjà Steve Roach semble avoir défini son style et ses structures. Sa signature musicale. Si Now était disponible qu'en format cassette, Traveller devenait la première œuvre significative de Roach à être pressée sur vinyle en 1983. En plus d'être atmosphérique, harmonique et séquencé, Roach flirtait déjà avec la musique de paysage, le genre ‘’landscapes’’. Le label Fortuna, longtemps associé à la musique ésotérique américaine dans le courant des années 80, reprend les droits sur Traveller qui voit une 2ième édition sur vinyle en 1987. Et, finalement, ce même label offrait en 1992, Now et Traveller sur le même CD; “Now & Traveller”. Une excellente initiative qui nous présente un univers sonique à la grandeur d'un musicien qui tranquillement va finir par privilégier les musiques d'ambiances contemplatives, un style plus discret sur “Now & Traveller”.
"Growth Sequence" ouvre avec une superbe ligne de séquences où les touches roulent dans des cascades aux tonalités de xylophone. Une belle nappe de synthé recouvre cette structure de rythme statique, insufflant une chaleur et une enveloppe ondoyante qui détonne avec la fureur des séquences. Des percussions électroniques se greffent aux séquences et façonnent un furieux rythme carillonné dont la frénésie est coincée dans une intense spirale minimaliste. Steve Roach multiplie des solos très inspirés qui virevoltent de leurs tonalités et de leurs chants sur une structure de rythme engraissée par l'arrivée de percussions aux tonalités de sabots. C'est un très bon titre, avec un synthé aussi agile qu'intense qui enveloppe un tempo hypernerveux, démontrant clairement l'influence du mouvement de la Berlin School, et de Klaus Schulze, sur Steve Roach. "Cloud Motion" est le 1ier titre ambiosphérique de Roach à croiser mes oreilles. C'est du Roach comme on le connait aujourd’hui, sauf que l'approche est moins atonale. On sent de subtiles modulations tout au long des caresses d'un synthé aux chants assez angéliques. "The Ritual Continues " aborde les premières approches tribales spirituelles de Roach. Le rythme est finement saccadé et me rappelle ce duel de voix et de rythmes repris quelques années plus tard avec Dead Can Dance. En fait Now devient une sorte d'introduction à l'univers du synthésiste Américain, puisque "Comeback" nous présente son approche de musique abstraite avec des modulations qui roulent en boucles et dont les échos, ainsi que les cliquetis des maracas, se perdent dans un intense bouillon atmosphérique. "Inquest" clôturait Now avec un titre noir qui présente un délicieux rythme ambiant. Une spirale infernale, un brin effilochée, vrille dans un mouvement des séquences qui dessine un lent rythme minimaliste, un peu comme une pénible marche patibulaire où on a l'impression de porter le monde entier sur nos épaules, nourri de copeaux de percussions qui éclatent dans la dense noirceur d'un synthé aux harmonies macabres. C'est un superbe titre d'ambiances qui aurait fait les délices d'un film d'horreur de série B.
Dès les premières ribambelles de séquences qui tintent d'une limpidité harmonique, même si quelque peu dissonantes, "Worlds" débutait Traveller avec une nette scission entre Now. Steve Roach présente une musique articulée où les séquences et leurs rythmes saccadés prévalent sur les ambiances désertiques. Les touches de séquences piaffent d'impatience et se bousculent de leurs tambourinements frénétiques, comme des coups de ciseaux désordonnés, sur une structure de rythme qui monte et descend, comme dans une danse de serpentins névrosés. Le mouvement est aussi sec que limpide et aussi lourd que fragile, créant un parallélisme attrayant et un duel harmonique hypnotisant. "Mysteries Continue" propose un tempo plus intimiste. C'est sans doute le premier titre qui annonce les vrais couleurs soniques de Steve Roach avec un délicieux et envoûtant rythme tribal ambiant où flottent ces nappes de synthé fuyantes. C'est un titre tranquille, contemplatif qui est aussi animé d'un délicat tempo que l'on peut qualifié de clanique. "Light Sound" est une belle petite pièce d'ambiance, tout comme "Canyon Sound", avec un synthé aux lignes flottantes et aux ondes légèrement musicales qui nous rentrent dedans. "Snow Canon" est un titre tout à fait génial. On ferme les yeux et nous sommes en plein hiver où la neige tombe, frivole et tourbillonne sur une ligne de rythme structurée sur une ligne de basse aux notes furtives et animée de pulsations saccadées. C'est un superbe boléro hivernal sculpté dans les harmonies givrées d'une candide ritournelle virginale. Steve Roach architecte une fascinante mélodie qui flotte comme un rêve ouvert sur ce délicieux mouvement de canon électronique. Un titre qui a joué souvent à cette époque et qui joue encore, depuis l'écriture de cette chronique. C'est le genre de composition qui sort du cerveau d'un génie. Après cette merveille, Roach nous balance 2 titres superbement séquencés en "Traveller" et "T.B.C.". Des grosses séquences déboulent en un vif mouvement oscillatoire et s'accrochent à des percussions électroniques qui roulent et pétaradent sur des lignes d'un synthé à la fois mélodieux et cosmique. C'est un mélange de Jean Michel Jarre, pour l'illusion cosmique analogue, de Klaus Schulze, pour les percussions et les orientations rythmiques, et de Tangerine Dream pour les solos de synthé tant mélodieux que spectraux, notamment pour Traveller en raison de sa lourde finale angoissante. Enjoué, "Time for Time" présente une approche harmonique minimaliste avec une belle mélodie qui ressemble à un duel pour machine à écrire. "Reflector" clôture Traveller avec une fascinante procession dont les ambiances patibulaires me rappellent la lourde marche du repentant dans "Inquest", sauf que la spirale se déchaine et virevolte en furie sous les caresses d'un synthé aux harmonies morphiques.
Je préfère Traveller à Now, notamment à cause de ses tourbillons de séquences qui nous présente un Steve Roach plus agressif que l'on connait aujourd’hui, quoiqu'Empetus et Stormwarning soient deux chefs d'œuvres du genre. Mais peu importe, nous avons les deux albums pour le prix d'un. Et ce sont deux albums très solides. Sans vraiment être les reflets de ce que le synthésiste californien allait devenir, sauf pour Now, “Now & Traveller” est un beau coffre à bijoux où Steve Roach tisse les grandes lignes de sa musique à venir. Ambiante ou séquencée, la musique de Roach nous rentre dedans comme une vague d'émotions sur le boulevard des perdus. Écrits entre 1982 et 1983, la musique est toujours d'actualité et semble ne pas avoir pris une ride. Et si vous n'avez toujours pas “Now & Traveller”, il vous manque un pan d'histoire dans la MÉ contemporaine. Un must!

note       Publiée le jeudi 5 avril 2007

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    Walter Smoke Envoyez un message privé àWalter Smoke

    Bien sympas que les deux premiers albums de Roach. On sent que l'homme a bien étudié sa Berlin School pour en tirer une musique à forte personnalité. Dommage cependant que Traveler sonne plus daté que Now, ça le flingue à moitié.

    Note donnée au disque :       
    Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

    C'est encore très très imprégné de l'influence de Tangerine Dream... Et la première de Traveler, Worlds, elle pique un peu je trouve. Mais c'est agréable quand même, y a des très bonnes choses!