Gary Numan › Exposure: the best of Gary Numan 1977-2002

Par quel album débuter la discographie du David Bowie de la new wave sombre ? J'ai opté par une compilation qui proposait un panorama aussi complet que le peut un seul double cd (là où il en faudrait deux) de la carrière d'un artiste plus que productif qui n'a eu de cesse de se réinventer et ainsi franchir les époques en gagnant à chaque fois l'estime d'une nouvelle génération. Après avoir chanté au sein d'une formation post punk wave, Tubeway Army, Gary découvre les synthés et le coup de foudre sera immédiat. Le début de sa carrière le verra oeuvrer dans une new wave froide au même titre que Ultravox ou Visage mais son timbre un brin robotique lui confèrera vite une touche aisément reconnaissable. Durant cette période, il produira des hits aussi incontournables que 'Are friends electric ?', 'Cars' ou 'Down in the park', parfaite combinaison de l'aspect froid des claviers, de la touche sombre de la guitare et de son chant 'synthétique'. Les années 80 seront une période assez particulière, Gary a du succès, sa musique incorpore les aspects les plus commerciaux de cette période (batteries lourdes, guitares hurlantes, choeurs féminins, saxo...), pourtant s'il est considéré comme un artiste pop, ses textes et quelques titres moins connus révèlent une personnalité finalement plutôt torturée. Sa côte de popularité chute peu à peu. Ayant compris qu'il ne figurerait plus dans les sommets des hit-parades, Gary Numan décide qu'il n'a plus de compte à rendre et qu'il pourra faire la musique qui lui plaît. Le son se durcit, l'électronique s'enrichit de touches modernes, de légères influences indus pointent de temps à autre, le feeling se dévoile ouvertement sombre. Si Gary avait expérimenté plus d'un look du dandy androgyne au gay en cuir en passant par le cyber, il apparaît désormais le regard souligné de noir, l'apparence sobre...et c'est la renaissance ! Alors qu'il avait décidé de ne plus se préoccuper de succès, le voilà qui est unanimement salué par des artistes aussi divers que Fear Factory ou Rozz Williams et sa carrière de redémarrer de plus belle mais de manière plus underground... 'Exposure' permet de jeter un regard rapide sur quelques-uns des morceaux les plus marquants des années 1977-2002. La sélection est loin d'être exhaustive mais elle est assez pertinente et se concentre surtout sur le côté new wave sombre et créatif de notre homme, avec quelques incursions contemporaines que ce soit au travers de nouvelles versions ('Everyday I die', 'My shadow in vain') ou de nouveaux morceaux ('Pure', 'Dominion day',... où les guitares se révèlent plus présentes). On y suit l'évolution d'une musique au départ principalement axée sur un aspect froid vers quelque chose de plus organique, de plus noir. L'impasse a été faite sur les tentations les plus commerciales de Gary Numan, ce qui permet de découvrir son talent sans arrière-pensée. Il y aurait encore pas mal à dire mais 'Exposure' me paraît constituer un bon premier pas dans l'univers d'un homme qui a encore visiblement des choses à dire vingt ans après.