Vous êtes ici › Les groupes / artistes › A › Ashra › New Age Of Earth
Ashra › New Age Of Earth
- 1976 • Virgin CDV 2080 • 1 CD
cd • 4 titres
- 1Sunrain7:26
- 2Ocean of Tenderness12:36
- 3Deep Distance5:46
- 4Nightdust21:52
informations
Enregistré de Mars à Juin, à Berlin, en 1976
Pour entendre des échantillons sonores et en savoir plus sur Ashra et Manuel Gottsching, visitez son site web au : http://www.ashra.com/welcome.htm
line up
Manuel Göttsching (claviers, synthétiseurs et guitares)
chronique
- musique Électronique berlin school
Qui connaît Manuel Gottsching? Pourtant, son nom est aussi important que celui d’Edgar Froese et Tangerine Dream ainsi que Klaus Schulze. D’ailleurs Schulze a déjà été son batteur sur l’album Ash Ra Temple réalisé en 1971. Fondateur des Cosmic Jokers, Ash Ra Temple et Ashra, Manuel Gottsching a produit des œuvres de MÉ d’une intensité émotive que peu ont rejoint depuis. Paru en 1976, New Age of Earth est le 1ier album d’Ashra et c’est aussi le plus électronique des albums de Manuel Gottsching.
Nerveux sur un rythme noué dans des saccades qui roulent en boucle, Sunrain déploie toute la magie des rythmes artificiels de New Age of Earth. Ici, point de percussions. Juste des couches de synthé finement découpées qui collées ensemble forment un rythme en style staccato dont le débit très hachuré sert de lit rythmique à une douce mélodie qui hante et hante et qui chante dans une bruine d’un brouillard céleste. Les notes de la Gibson de Gottsching perlent d’intensité sur une sonorité limpide et dans de fines modulations qui nettoient toutes tentatives morphiques. On reste bien éveillé et on s’accroche indéniablement aux strates de synthé qui transportent mélodies éthérées et rythmes saccadés. Par moments, un nuage de brume vient réconforter ce duel de rythme et harmonie en le transposant à un autre niveau d’émotivité. Sans percussions et équipé d’un synthé analogue, Manuel Gottsching maintient un rythme soutenu par le génie de ses modulations. Un titre puissant qui trouve un émule en Deep Distance qui est moins pesant mais où les boucles forment un serpentin cristallin d’une limpidité surréaliste. Ocean of Tenderness est mon Stairway to Heaven de la MÉ. Une ode à la tendresse avec de beaux effets sonores analogues sur une mer de sensibilité, de larmes et de peine. Superbe, la guitare pleure et fait pleurer comme une âme perdue qui souffre de l’abandon, de l’amertume d’un passé jadis rempli de promesses. Oh qu’il s’en est perdu des larmes dans cet océan de tendresse. Un océan qui flotte sur un synthé moulant, qui épouse les moindres modulations bercées par une basse solitaire dans un ciel garni des striures de la guitare de Manuel Gottsching qui vaut n’importe quel synthé. Tout simplement magique, c’est un titre essentiel à mettre dans son iPod. Après un Deep Distance qui est plus cosmique que Sunrain, Nightdust nous tire dans les entrailles de la Berlin School ambiante et psychédélique très près de racines de Klaus Schulze. Manuel Gottsching multiplie les fréquences analogues d’un mouvement très cosmique et très planant. Sifflant, le synthé crie des striures sonores aux formes spectrales à la fois intrigantes et envoûtantes. Dans cette noirceur frigide, le fondateur d’Ash Ra fusionne les strates vampiriques à des tissus de drame d’un Mellotron envahissant qui flottent et convergent vers ses structures de rythmes finement hachurées, modulées par une fusion de synthé/guitare dont les douces larmes roulent en boucles perdues. Ce rythme tiraille les ténèbres vers la mi-portion de Nightdust et est délicieusement nappé dans les ombres flottantes d’un mouvement éthéré qui semble contenir une rage légèrement inférieure au rythme de Deep Distance. Une rage qui déborde avec une nuée d’éléments cosmique avant de renouer avec les tendresses d’un genre d’éden psychédélique où des oiseaux pépient dans les chants d’un synthé aux lignes d’une orgue condamnée aux harmonies célestes. Le nouvel âge de la terre quoi!
New Age of Earth est un classique de la MÉ analogue où tout se construisait à partir d’idées arrachées aux horizons infidèles des drogues dures. Suivant les préceptes des rythmes sautillants et des ambiances aux parfums d’éther d’Inventions for Electric Guitar, Manuel Gottsching mature et émerge de sa coquille en nous offrant un album qui fusionne à merveille les rythmes chaotiques et les mélodies éthérées dans des ambiances nettement moins mathématiques. Il réussit plus que tout à créer un univers très intimiste où l’on se sent vraiment seul à écouter ses compositions. Ocean of Tenderness est sans doute le morceau le plus émotif que j’ai entendu dans ma vie et qui m’a initié à tout cet univers où la musique d’Ash Ra et de Gottsching allait devenir un lien entre la techno et le psychédélisme. New Age of Earth est un incontournable alors qu’Ocean of Tenderness est une nécessité à tous ceux qui l’ont loupé.
note Publiée le dimanche 11 février 2007
dernières écoutes
Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "New Age Of Earth" en ce moment.
notes
Note moyenne 13 votes
Connectez-vous ajouter une note sur "New Age Of Earth".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "New Age Of Earth".
- (N°6) › Envoyez un message privé à(N°6)
Plutôt oui. Pas mieux. Il va me bercer très longtemps celui-là.
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Eh bien, merci Sylvain.
- mangetout › Envoyez un message privé àmangetout
Voulant poser mon pâté en commentaire de la chronique de l'album "Blackouts" d'ASHRA (mon préféré du sieur Gottsching) quel ne fut pas mon étonnement de m'apercevoir... qu'elle était absente ! Cher Sylvain, est-il normal de passer de "New age of earth" à "Walkin' the desert", sans chroniquer cette perle de "Blackouts" ?
- Alptraum › Envoyez un message privé àAlptraum
Du très bon…
- Browning › Envoyez un message privé àBrowning
Découvert grâce à cette chro, cette album enchante mes nuits depuis deux semaines. j'ai ressortie les plug in de synth vintage.