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Ash Ra Tempel › Ash Ra Tempel

  • 1971 • OHR OMM 556013 • 1 LP 33 tours

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zeuhl30      dimanche 24 avril 2022 - 17:22
Alfred le Pingouin      mardi 18 août 2015 - 23:10
DesignToKill      jeudi 9 janvier 2014 - 13:34
SEN      mardi 6 décembre 2011 - 12:06
Gucguck      dimanche 13 février 2011 - 18:50
Horn Abboth      vendredi 13 novembre 2009 - 00:03
Grandgousier      dimanche 4 octobre 2009 - 16:32
snooky      samedi 14 mars 2009 - 19:52
Crime      vendredi 23 janvier 2009 - 07:38
Fryer      mercredi 26 novembre 2008 - 15:14
Nokturnus      samedi 28 juin 2008 - 01:42
janolapin      mercredi 16 avril 2008 - 21:25
Møjo      samedi 5 mai 2007 - 17:13
Demonaz Vikernes      lundi 6 juin 2022 - 10:50
Ultimex      jeudi 12 mai 2022 - 14:48
Pacific231      mercredi 21 janvier 2015 - 09:33
Rodrigayz      dimanche 20 octobre 2013 - 10:53
TribalCrow      mardi 6 décembre 2011 - 13:46
edwood.zero      vendredi 28 janvier 2011 - 22:04
Seijitsu      samedi 10 juillet 2010 - 16:36
Canicheslayer      jeudi 22 avril 2010 - 15:51
floserber      mercredi 27 janvier 2010 - 18:43
Pingshifu      lundi 4 janvier 2010 - 14:35
lachiassure      jeudi 12 novembre 2009 - 23:19
vincenzo      samedi 6 juin 2009 - 09:42
Head      vendredi 5 juin 2009 - 22:18
GinSoakedBoy      vendredi 5 juin 2009 - 21:24
Dariev Stands      lundi 12 février 2007 - 20:08
gotulb      lundi 15 janvier 2007 - 21:53
toliveistodie      lundi 15 janvier 2007 - 21:00
Abricot      mardi 10 juillet 2007 - 13:50
Punkfloyd      samedi 3 février 2007 - 00:39
Dun23      lundi 29 janvier 2007 - 15:30

lp • 2 titres

  • 1Amboss19:40
  • 2Traummaschine25:24

informations

Le 9, 10 et 11 mars 1971 à Hambourg - Produit par Conny Plank et James McRiff

line up

Hartmut Enke (basse), Manuel Göttsching (guitares, voix ,effets electroniques), Conny Plank (ingé-son), Klaus Schulze (batterie, guitare, effets electroniques)

chronique

Peu de disques font l'effet de provenir d'une entité "autre" avec la même force que ce premier Ash Ra Tempel. Et pourtant, il fut bien l'oeuvre d'humains. Manuel Göttsching, guitariste visionnaire et leader du groupe, accompagné de Hartmut Enke à la basse et de Klaus Schulze à la batterie (un personnage que les lecteurs de guts connaissent bien depuis quelque temps) forment le groupe le 24 Aout 1970, alors que Enke vient de ramener de Londres une foultitude de matos de studio et de scène, matos qui appartenait à l'origine à Pink Floyd ! Vu l'usage qu'ils vont en faire, l'anecdote est croustillante (serait-ce celui exhibé au dos de la pochette d'Ummagumma, et qu'ils se sont fait voler peu après ?). A la vue du dit matos, Schulze ne tient plus et rejoint les compères. Ce dernier, en charge d'une frappe monolithique et tribale totalement indépendante des éructations de Gottshing, venait tout juste de quitter Tangerine Dream à l'époque. C'est par lui que le groupe fera la connaissance de Rolf-Ulrich Kaiser, fondateur du label OHR, qui sera assez fou pour sortir cet album en 1971. Pas mal de bonnes fées se sont penchés sur ce premier album "monstre" (comme il a été désigné à l'époque), si l'on inclut aussi Thomas Kessler, propriétaire du Beat Studio et mentor du groupe (et d'Agitation Free), ainsi que Conny Plank, fameux ingé-son qui produit l'album avec un certain James McRiff (ça ne s'invente pas !). En effet, nous sommes ici aux confins du royaume prétendument infini que les anglo-saxons appelaient alors "psychédélisme". Ici, la règle est simple (et sera déclinée sur beaucoup de disques krautrock, puis sur la trilogie berlinoise de Bowie) : une face A guitaristique et rythmée, et une face B électronique, en mode défrichage d'espaces inconnus, en roue libre. Un genre de dogme qui laisse le champ libre à toutes les expérimentations, et les Ash Ra Tempel ne se privent pas. Quand on tombe sur un tel objet sonore, qui - cela va de soi - laisse loin derrière les timides incartades "space rock" de groupes comme le pink floyd de l'époque, pour décoller vers des confins insoupçonnés, on redéfinit forcément son approche. Je ne pense pas chroniquer des disques de la même façon après celui-ci. Ces types, derrière leur apparence de hippies en jeans-baskets et longs cheveux blonds, sont des sorciers. Autant que Can, me direz vous, ou Amon Duul, Cluster, Harmonia ou encore Kraftwerk. Mais ici, on touche à une sorte de mystique insaisissable, quelque chose qui n'a été capté qu'une seule fois (allez, peut-être qu'Hawkwind...). De toute son être, cette musique appelle à autre chose qu'une simple écoute, mais à quoi ? Poussant le précepte Face A psyché/Face B ambient à son paroxysme, les 3 musiciens se limitent à un seul morceau par face. "Amboss", décharge hendrixienne propulsée par le feedback et les effets d'échos vertigineux, semble d'abord se jouer au ralenti, puis finit en une cavalcade qui semble être accélérée. Entre temps, aucune cassure. Juste une montée en puissance à faire pâlir Godspeed avec solo de guitare qui brule infiniment sans jamais se consumer. Décollage vertical, mais comme Hendrix le disait, impossible de savoir si l'on va en haut ou en bas, vers la voie lactée ou vers les abysses terrestres. Une chose est sûre, là ou l'on va, il y a beaucoup d'espace, et aucune âme qui vive. Pendant que la section rythmique esquisse quelques motifs orientaux, la guitare fonce bille en tête comme une fusée vers l'inconnu, traversant des nuages de feedback, des piscines de reverb galactique, et bien sûr, des troupeaux de wah-wah sauvages. Seul Hendrix savait les dompter, et il faut les voir ici dans leur milieu naturel, bref, il faut voir l'usage que Göttshing fait de la pédale CryBaby (vers 12min50). Encore plus long, "Traummaschine" est un périple en "terra incognita" de plus de 25 minutes (on frissonne à l'idée d'imaginer ce qu'ils auraient fait sans les limitations du support vinyle), la bande-son d'une excursion dans les entrailles d'une pyramide égyptienne... L'auditeur, transposé en Indiana Jones musical le temps d'une face B, s'enfonce dans les galeries, avant de rebrousser chemin, pris de panique devant sa découverte; puis de se faire happer par les éboulements déclenchés par sa course effrénée vers la sortie. Cela semble se jouer à des milliers de pieds sous terre. Dissolution des formes dans l'eau d'ébène. Evanouissement du rythme derrière des bruits de gouttes, comme provenant d'une rivière souterraine. Ces gouttes qui tombent résonnent d'un écho sinistre dans leur solitude infinie. Pris d'un élan sépulcral, le tombeau oublié d'Ash Ra laisse s'échapper les dernières clameurs de son peuple prisonnier de ses sarcophages millénaires en formes de râles indéchiffrables (claviers ? cordes ? effet sur la guitare ?) vers 16min30. Dans ce caveau humide vierge de toute présence humaine depuis des lustres, l'eau stagnante - la seule forme de vie qui subsiste encore - semble soudain prise de soubresauts étranges. Serait-ce une entité vivante ? En tout cas, son réveil a provoqué l'effondrement du tombeau. Ses secrets resteront a jamais enfouis sous les éboulis, à l'abri du regard des mortels, prisonniers de la volonté séculaire de son créateur, fusse-t-il humain, pharaon ou même le dieu soleil lui-même.

note       Publiée le lundi 15 janvier 2007

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Note moyenne        33 votes

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Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

Clairement un disque hors du temps, assez unique. C'est assez fou de constater la difficulté pour se le procurer, heureusement qu'il y a des contrefaçons pour le coup.

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Fryer Envoyez un message privé àFryer

Également en effet, mais on retrouve cette double composante et ces jams, ce qui m'a frappé lors de l'écoute du Earthless.

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Horn Abboth Envoyez un message privé àHorn Abboth

Le côté mystique en moins

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Fryer Envoyez un message privé àFryer

Je viens d'y penser mais en recommandation j'aurai pensé à ça (bien que moins exceptionnel) : http://www.gutsofdarkness.com/god/objet.php?objet=7656

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DesignToKill Envoyez un message privé àDesignToKill

Cet album ! Mon règne pour cet album !

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