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Bob James Trio › Explosions
informations
Bell Sound Studios, New York City, USA, 10 mai 1965
line up
Bob James (piano), Barre Phillips (contrebasse), Robert Ashley (effets électroniques, bandes, composition 'Wolfman'), Robert Pozar (percussions), Gordon Mumma (effets électroniques)
chronique
- avant garde
Bob James. La seule évocation de ce nom fait frétiller des pupilles les dj's en herbe qui, depuis que la musique électronique pour dance floor dicte sa loi, ont su donner corps à leur travail en samplant à tour d'aiguilles le groove de sa trilogie "One", "Two" et "Three" parue sur Tappan Zee. L'écoute d'"Explosions" devrait pour le moins leur faire un choc. Car il s'agit du même Bob James, aussi incroyable que cela puisse paraître ! Alors chez ESP, son second disque est un gros pavé de jazz avant-gardiste, comme si l'artiste devait s'expurger d'emblée de cette approche honteuse qui jamais plus ne transparaîtra dans la suite de sa carrière, à mille lieues de sa musique pour supermarché (c'est en tout cas ainsi que je la perçois). Le trio est habillé par Barre Phillips à la contrebasse (que l'on retrouvera bientôt dans le Trio de John Surman) et Robert Pozar à la batterie, dont l'approche tout en percussions en fait un cousin proche de Han Bennink. Là où "Explosions" est encore plus étonnant, au-delà de ses compositions fracturées, de ces ambiances lourdes qui ourdissent un évènement tragique, entre cordes qui se tendent et touches d'ivoire qui s'affolent, c'est l'apport inédit et je serais même presque tenté de dire précurseur, d'effets électroniques préparés par Gordon Mumma et Bob Ashley, seulement crédités en tant que co-compositeurs. La musique contemporaine nous abreuvait déjà de ce genre de travail à l'époque, mais jamais encore n'avait-elle été se mouiller dans l'univers jazz. C'est chose faite ici, et de manière très concrète ; fusionnant avec le reste du groupe dans les parties improvisées, elles servent de toile de fond sur la seconde face où James et les siens réintroduisent sommairement leur sens du swing, histoire de créer un contraste fulgurant ("An On", puis le chaotique en diable "Wolfman" qui, à l'instar des musiciens du Titanic, continuent à jouer comme si de rien était alors que la situation s'aggrave de minutes en minutes vers une issue que tout le monde sait inéluctable). Étonnant.
note Publiée le mercredi 10 janvier 2007
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