El Barön Brissetti › Woodpecka shoes

El Barön Brissetti est une bonne illustration du décalage que l’on peut trouver en France entre l’électro souvent à la pointe de la hype produite par Paris (anciennement la french touch, désormais une electroclash sombre et bâtarde) et les rares incursions dans ce genre risquées par les groupes de province. A côté d’un truc comme Justice, on ne donne pas cher de la peau de ce duo sur les dancefloors… Et pourtant le communiqué les annonce comme une « réelle alternative aux musiques électroniques formatées ». Ce qui est plutôt ironique vu qu’une ligne en dessous il est concédé qu’El Baron et Frank Brissetti lorgnent du côté de Berlin… Ce qui en soi est un peu un signe de formatage en ce moment, vu que même la ménagère de plus de 50 ans se dit fan du label Bpitch Control et des minimalistes-recycleurs berlinois. Mais bon ne leur jetons pas la pierre non plus, il est convenu d'emblée que ce premier effort accueillant des membres de Zenzile, Lotek Hi-Fi et Lo'jo en guests est avant tout une collection de titres dansants sans prétention, aux vocaux proches du toasting évoquant parfois les Detroit Grand Pubahs (qu'ils n'égalent nullement, hélas), et au son crade se réclamant de l'analogique. Malheureusement, "Chaussures en pivert" n'est pas à la hauteur de cette ambition modeste... En deux mots : c’est cheap. Production fade, répétition de gimmicks éculés… seuls les amusants titres de chansons sauvent le tout de l'ennui.