Rudy Adrian › MoonWater

Rudy Adrian est un bon synthésiste de la Nouvelle Zélande. Son style de musique est assez ambiant. De la musique ambiante avec beaucoup d’émotivité. MoonWater est son 10ième album, son premier sur le label Américain Lotuspike.
La pièce titre ouvre les ambiances sur un long murmure mouvant qui médite aux travers des sonorités d’éléments naturels et de brèves impulsions qui évoluent avec subtilité. Un doux piano remue Midnight Fantasy Angel, part I. Un superbe titre mélancolique où le piano étale ses états d’âmes sur des nappes flottantes et des sonorités perçantes. Triste et sombre, Rudy Adrian réussit à nous saisir sur ce 2ième morceau. Sans posséder de touche attristée, Summer Fields étend ses longs manteaux brumeux qui noircissent un horizon percé d’inquiétants bruissements. Le titre évolue avec lenteur, laissant le temps d’apprécier chaque soupir qui nous guide aux arômes de Midnight Fantasy Angel, part II. Plus mélodieux, le piano évolue sur des notes clairs et bourdonnantes, reflétant les obscurs paradoxes. L’instrumentation est plus riche et le tempo plus suave avec la lourde basse qui draine le mouvement sur sa réverbération, où, de sa lourdeur se terre une subtile mélodie morceler en poussières d’anges. Une ondée de pluie accueille Ancestral Legacy sur des flûtes tribales aux impulsions plus tranchantes. La flûte multiplie les sonorités, ombrées par des effets sonores tribaux et des notes limpides, éparses, qui illuminent des parcelles d’harmonies. Toujours sur impulsion lente The Legend of Kristy Lynn est plus vivante
Les notes carillonnées reflètent leurs échos sur des chuintements terrestres et des voix célestes. Un mouvement très lent qui aspire le temps, laissant l’harmonie carillonnée séduire des oreilles embrumées par des souffles aux mille significations. Under Orion est un beau mouvement progressif qui tourne lentement sur son axe aux exhalaisons minimalismes, échappant quelques notes aux harmonies incertaines. Peut-on entendre l’eau sur Orion? Il semble que oui, et c’est avec des souffles à la Michael Stearns que l’on s’y rend. Humm…Un doux moment magique.
Le souffle du synthé en suspension, de fines notes se tressent sur une basse bourdonnante qui réfléchit leurs échos sur le miroir du temps. Titre à essence tribal, des voix récitent une incantation sur des timbres suaves et des accords de claviers limpides, créant une aura mélodieuse dans un environnement mystérieux qui s’étire comme le vent laisse son sillon dans une dune de sable. Et c’est dans une sérénité sifflée que la partie II se termine. La partie III est sans voix, et nous laisse sans voix. Une belle impulsion d’une pure beauté où la tendresse berce l’espoir sur un synthé mouvant aux striures larmoyantes. Toute une finale.
J’ai entendu des œuvres de Rudy Adrian et je ne suis pas surpris par la beauté de MoonWater. C’est de l’ambiant, mais de l’ambiant avec une âme, une profondeur. Je n’y ai vu aucune trace de New Age, comme certaines critiques indiquent. Ça beau être de l’ambiant, mais ça demeure tout de même complexe et très émotif. Éléments que le pastiche New Age n’as pas. Aux travers ses courtes histoires musicales, Adrian déploie une sagesse harmonieuse sur des impulsions tendres et structurées de façon à ce que l’oreille accroche toujours sur un passage ici, et là. Un bon album pour amateur d’ambiant et de musique.

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