"Man in The Moon", chapitre final et plantage intégral. Paradoxalement, cet échec cuisant - de mon point de vue du moins - est à attribuer à Roy Albrighton, revenu faire le ménage pour mettre à mort sa créature. Il ne garde à ses côtés que le claviériste Allan Freeman, tous les autres membres s'étant fait proprement éjectés. Pourquoi avoir gardé Freeman alors que sa contribution à l'album est ridicule (je viens peut-être de trouver la réponse à ma question) ? Tout bien considéré, "Man in The Moon" n'est pas en soi une incroyable faute de goût mais la suite logique d'une carrière appelée à s'achever de cette manière et qui portait déjà depuis longtemps les stigmates de ce hard FM qui vampirise alors tout le circuit à l'aube de ces glorieuses années quatre-vingt, de Asia au Yes de "90125". En cela, l'ultime album de Nektar (avant la reformation tardive en 2001 ; c'est bien connu, depuis "Jurassic Park", tous les dinosaures sans exception se sont mis en tête de ressusciter) fait figure de précurseur. "Too Young to Die" - ils ne vont quand même pas nous la faire Jethro Tull cette fois - "Far Away" ou "We" transpirent toutes les caractéristiques de ce heavy pour radio, avec ce gros son de basse qui pulse et une guitare à la disto polissée (entre Survivor, Europe et le Van Halen de "I'll Wait"). Tout y est, tous les plans qui vont plomber cette décennie qui n'en est qu'aux prémices de son festival d'atrocités ; le chant haut perché, les choeurs et les ballades sirupeuses ("Telephone"). Quand on sait que dans une certaine mesure c'est avec ce genre de formule que Genesis et Yes feront leur beurre, ça laisse rêveur. Triste fin donc pour un groupe qui n'est jamais parvenu à surmonter son destin : même quand Nektar - une fois n'est pas coutume - précède la mode, il ne parvient pas à en être le premier bénéficiaire.