Fools Dance › Fools Dance

'Pornography' constitue pour beaucoup (dont moi) le chef-d'oeuvre des Cure. S'il est aussi intense et terrible, c'est bien car il s'agit pour le groupe d'une de ses périodes les plus dures. Elle verra notamment le départ du bassiste Simon Gallup qui, une fois débarassé de ses collègues, s'en ira former son propre projet, Fools Dance. La critique a été assez unanime à ridiculiser cette courte escapade (un EP et un maxi), ne voyant en Fools Dance qu'une pâle copie des Cure. Il faut dire qu'avec un chanteur au look Robert Smith et l'ex-bassiste des dits Cure en son sein, il y avait matière à jaser. Pourtant, s'ils ne sont que des seconds couteaux, nos lascars ont néanmoins été capables de pondre une poignée de chansons fort correctes même si elles ne suent pas le génie. Le groupe pratique une cold wave influencées par les Cure, en moins gris, et qui se démarque un brin par un usage marqué du saxo (hé oui !). 'The priest hole' est sans conteste le meilleur titre: guitares sombres et torturées, basse lourde, feeling malsain...Gary Biddles se révèle un chanteur correct même si doté d'une voix banale. 'I'm so many' évolue dans le même genre de registre, par contre, 'Sa'ha' est un plagiat des Cure: même feeling gris, le saxo en plus, même gimmicks vocaux...dommage, mélodiquement, c'est pas si mal. 'Happy families waiting' est une sympathique chanson bien calme, hélas le saxo lui confère une touche un peu trop mièvre pour être honnête. Et que dire de la pièce finale ? Réussie au niveau de l'écriture, c'est Echo and the Bunymen qu'elle plagie cette fois...Et voilà tout le drame de Fools Dance...un groupe somme toute pas si mauvais mais incapable de se trouver une identité propre malgré ses efforts sur le maxi suivant; du coup, vite écrasé dans l'ombre des grands frères, sans solide contrat avec une maison de disques, il ne survivra pas au départ de Simon Gallup parti retrouver les Cure (qui débaucheront également Ron Howe pour des parties de saxo sur 'Head on the door'). 3,5/6