Avec ce premier album, faisant suite à 2 démos à la distribution des plus confidentielles, on ne peut pas vraiment dire que les italiens de Beatrik aient choisi la voie de l’originalité. Dans le sillage de formation telles que Forgotten tomb ou Shining, le groupe évolue dans un registre alternant le Black Metal vieille école avec des parties mélancoliques directement issues des premiers méfaits de Katatonia (on va appeler ça une sorte d’hommage, parfois pas des plus élégants, d’ailleurs). Classique dans son approche donc, le groupe s’est approprié une recette qui marche en général plutôt bien, mais là où les italiens pèchent par contre un peu, c’est dans la réalisation : ce « voyage à travers la fin de la vie » est en effet doté d’un son très clair mais manquant parfois de profondeur, et qui met par contre parfaitement en valeur quelques imperfections dans l’interprétation. Une fois passés ces points négatifs, il faut quand même souligner la capacité du leader du groupe à composer des morceaux solides et cohérents, portés par de bonnes mélodies (« Buried among skeletal trees ») et un chant hurlé classique - sans effets - suffisamment arraché pour mettre en avant le coté maladif recherché. La même ambiance torturée se retrouve (évidemment) dans les paroles qui forment une sorte de concept sur le passage entre la vie et la mort (original) et dans l’artwork (le retour des photos de forêt, la nuit, qui font peur). Maintenant, par rapport à ce qui a pu se faire dans le genre ces dernières années, ce premier album est encore trop mitigé et impersonnel pour réellement se frayer un chemin en dehors de la masse des sorties qui inondent la scène Black dépressif depuis quelques années, mais les bases sont là et le groupe a d’ailleurs depuis confirmé l’essai avec son second album paru l’an dernier.