A Group › Volume 1

X-Legged Sally a vécu. Et les fortes individualités que sont Pierre Vervloesem et Peter Vermeersch vont alors mener de front des projets différents, dans lesquels on les retrouvera malgré tout l'un et l'autre. Le clarinettiste va ainsi conduire le Flat Earth Society, large ensemble jazz à vue panoramique, alors que le guitariste consitue A Group, de loin ce qu'ils ont fait de plus "radio friendly" jusqu'à présent. Sans succès pour autant... Des chansons avec de véritables mélodies chantantes, où l'on retrouve l'esprit curieux et inventif de Zappa, des Beatles et des Sparks (dont ils reprennent d'ailleurs ici le fameux "This Town Ain't Big Enough for Both of Us"). A Group s'articule autour du noyau dur de la session "Fi asc o" (Thierry Mondelaers au chant, Anne Fontigny au clavier, Didier Fontaine à la batterie) - ça joue donc - auquel vient se greffer Peter Vermeersch, partie prenante dans le processus d'écriture. Bien que concrètement les résultats obtenus n'aient absolument rien à voir, ce qui est advenu du collectif X-Legged Sally me fait étrangement songer à ce qui est arrivé à Mr.Bungle ; sa force principale résidait dans la puissance de ses mélanges contre nature. Depuis éparpillé entre Trio Convulsant, Secret Chiefs 3, Fantômas et Tomahawk, son esprit survit comme il peut entre deux traits de génie qui paraissent accidentels. Dans A Group, le cadre est différent - comme "California" l'était de "Disco Volante" - mais les détours inattendus sont toujours là, de ceux qui donnent du relief et de la personnalité à des morceaux qui, sans cela, auraient pu sembler passe-partout ("Alpine Helicopter", "Big Balls", "Tortoise Man", "Rusty Song" et le plus déjanté de tous, "Woggy Doggy"). Comme toujours, les références abondent (John Barry encore sur "Pornland") au milieu de sketchs musicaux ("Lonely Skies", "Hi Tom", "One Man Frozen Store") qui permettent ainsi à l'auditeur de ne jamais s'ennuyer.