Ils sont peu nombreux les groupes hexagonaux à être parvenus à s'ériger en exemples réussis d'une déclinaison bien sentie et pertinente de la culture musicale anglo-saxonne. Mais dans ce même ordre d'idée, il n'est pas inutile de préciser non plus que la frontière entre assimilation et adaptation n'a jamais été clairement définie... After Life, en dépit d'efforts évidents, ne pourra hélas pas se targuer d'être l'exception qui confirme la règle. Pourtant, le prometteur "Cauchemar" possède tout de même quelques rares moments de lucidité qui, à défaut de susciter la convoitise à tout prix, pourront tout au moins justifier qu'on s'y intéresse pour satisfaire sa curiosité maladive. Nous sommes en 1975 et After Life vogue quelque part entre un rock musclé qui pourrait préfigurer AC/DC et ce côté roots brut de décoffrage que l'on peut retrouver, selon le cas, chez Cactus, le Grand Funk Railroad ou encore Creedence Clearwater Revival (la râle profond de Roddy Julienne n'étant pas sans rappeler ce bon vieux John Fogerty). Ainsi, la plage titre, blues rock fiévreux, "The Oldman" et son atmosphère poisseuse, "Bible 1" à l'interminable solo de guitare ou encore le folk inquiétant de "La Vieille Dame" appartiennent à cette catégorie de titres au profil digne d'intérêt. "Exit" ou "Try People Try", en guise d'amuse gueule, conjuguent eux la puissance du hard rock au groove irréductible du funk salace du parrain de la soul, alternativement chanté en français ou en anglais. Pour le reste, c'est un boogie rock passe-partout vaguement ennuyeux qu'on est bien obligé de s'enfiler. Tout ceci concourt malheureusement à faire de ce "Cauchemar" un album beaucoup trop inégal dans l'absolu. Réunir les quelques morceaux intéressants sur une compilation semble être la seule option valable. Et encore...