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Fillmore East, USA, 10 avril 1970
Chick Corea (piano électrique), Miles Davis (trompette), Jack Dejohnette (batterie), Steve Grossman (saxophone soprano), Dave Holland (basse, contrebasse), Airto Moreira (percussions)
Il s'agit du pressage cartonné japonais à tirage limité
Le principal intéressé et les gars de chez Columbia n'ont pas fini d'exploiter le filon des nombreuses prestations données par Miles et son groupe entre 1970 et 1972. Comparé à l'autre live au Fillmore - Ouest cette fois - publié quatre ans plus tôt (mais qu'il précède en réalité de deux mois chronologiquement parlant), "Black Beauty" paraît bien plus abstrait. C'est que le trompettiste doit composer avec ce qu'il a alors sous la main. La plupart des grands noms se sont mis à leur propre compte (John McLaughlin et Billy Cobham pour le Mahavishnu Orchestra, Wayne Shorter et Joe Zawinul pour Weather Report) ne laissant d'autre choix à Miles que de se débrouiller avec un langage musical tout à fait nouveau dont il va devoir défendre la paternité. C'est peut-être donc dans ce doute, cette hésitation et - n'ayons pas peur des mots - cette peur qu'il faut aller trouver les nuances et les variables qui vont, le temps d'un concert historique en première partie du Grateful Dead, pousser tout le groupe à plonger dans l'inconnu. Les titres ont beau être clairement indiqués dans les notes de pochettes, et à l'oreille les thèmes sont bel et bien exposés, il n'empêche que le traitement qui en est fait est on ne peut plus libre, s'écartant, volontairement ou par dépit, allez savoir, des enregistrements originaux. Tel un phare, Miles veille à toujours rester le garant du semblant de mélodie dont se parent les titres les plus emblématiques de cette période. Ici, et plus encore que sur "Bitches Brew", on peut dire qu'il goûte au free défendu, emporté lui aussi par la tournure des évènements. Parce que la musique contenue sur ce live semble impalpable et irréelle, cette heure vingt de délires fumeux parvient à dégager la même densité que les premiers Weather Report, les meilleurs, les plus intemporels, mais les moins faciles d'accès aussi. À noter le gros boulot de Steve Grossman au soprano et Chick Corea (seul clavier là où il y a peu il y en avait encore trois), pour beaucoup, les artisans de cette ambiance unique.
note Publiée le jeudi 9 novembre 2006
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RIP Chick Corea, en effet il est dingue sur ce live