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The Cellar Door, Washington DC, et Columbia 30th Street Studio, New York City, USA, 6 février - 19 décembre 1970
Khalil Balakrishna (sitar), Gary Bartz (saxophones alto et soprano), Ron Carter (contrebasse), Billy Cobham (batterie), Chick Corea (piano électrique), Miles Davis (trompette), Jack Dejohnette (batterie), Steve Grossman (saxophone ténor), Herbie Hancock (piano électrique), Michael Henderson (basse), Dave Holland (basse, contrebasse), Keith Jarrett (piano électrique, orgue), John Mclaughlin (guitare), Airto Moreira (percussions), Hermeto Pascoal (batterie, percussions, piano électrique, voix), Wayne Shorter (saxophone ténor & soprano), Joe Zawinul (piano électrique), Conrad Roberts (narrateur)
Il s'agit du pressage cartonné japonais à tirage limité
Teo Macero a toujours été considéré comme un des éléments clés qui ont permis à Miles d'atteindre une nouvelle dimension, et je parle bien entendu de sa technique de l'editing studio, celle qui lui a permis de façonner de toute pièce des monuments comme "Circle In The Round", "In A Silent Way" ou "Bitches Brew" ; et je parle là autant des morceaux que des albums du même nom. "Live Evil", bien que redoutable, a pour tâche ingrate de nous montrer le revers de la médaille, autrement dit, les ratés de cette technique qui, au lieu de déchaîner les passions, engendre la frustration. Il faut d'abord savoir que ce double album hybride repose sur deux sources d'enregistrements distinctes ; des sessions studios en compagnie du polyinstrumentiste surdoué Hermeto Pascoal, et d'autres enregistrés en concert au Cellar Door de Washington en compagnie de John McLaughlin. Tel qu'exposé ici, on pourrait croire qu'il y a un monde de différence entre les deux. C'est en partie vrai, mais ce n'est pas là le problème numéro un. Si les premiers sont relativement courts et introspectifs (entre trois et cinq minutes), les seconds sont plutôt longs et terriblement énergiques (vingt minutes et par delà). Non, là où le bât blesse, c'est cette fameuse technique de montage studio qui, si elle se justifiait et se montrait pertinente concernant les morceaux susnommés, semble ici jouer du scalpel à tort et à travers et bien souvent dans les moments les plus inopportuns, faisant retomber la tension comme un soufflé quand celle-ci parvenait péniblement à s'ériger. On l'entend très nettement sur "Sivad" qui passe brutalement du chaud au froid en moins de temps qu'il me faut pour vous écrire ceci. Et malheureusement, ce n'est pas le seul endroit où Macero a sévi... Sans doute faut-il voir dans ce saucissonnage intempestif les impératifs d'un transfert au format 33t qui n'a plus de raison d'être aujourd'hui. En ce sens, la récente mise sur le marché du box six disques "The Cellar Door Sessions" permettra de rétablir la vérité historique et, accessoirement, jeter aux oubliettes ce "Live Evil" qui pourtant a toujours eu de quoi être excellent.
note Publiée le jeudi 9 novembre 2006
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Deux écoutes de cet album et outre le montage live j'ai beaucoup apprécié les morceaux studio dont le sublime Little church composé par le brésilien Hermeto Pascoal. Puis je me suis lancé dans cellar door sessions. J'y vais tout doux car c'est intense. Mais à l'écoute du 1er soir de concert, Inamorata a remporté la palme (pourtant sans Moreira sur cette version). A tel point que j'ai embrayé avec la version donnée le soir suivant et encore un bijou ! La basse de Henderson me chamboule particulièrement et de superbes solos de Bartz (sur la 2ème version il est vraiment très prenant) mais c'est vraiment un ensemble. Je sais qu'il y a deux autres versions (dont celle de Live Evil), miam miam ! Sans oublier les autres morceaux, bien évidemment.
Pfff, DeJohnette sur "What I Say""… Loin de vouloir rembarrer les Grands Anciens, mais sur ce coup, Proggy, ça va pas… Le boulot de Macero fait intégralement partie du travail musical, comme un grand monteur sur un film. Un album complètement hallucinant, encore un autre. Plus digestible que Bitches Brew, moins cérébral que On the Corner, funky as fuck. Evil Miles is Good Miles.