Ouais, bon... Y a pas à chier ; "Mobilhome", le premier Ep des Montpelliérains de Goodbye Diana, mérite bel et bien la pluie de louanges qui s'est abbatue sur eux depuis sa publication officielle. Une réputation gagnée à la force des poignets en écumant les petites salles au cours du printemps 2006. Et cela ne devrait pas s'arrêter de si tôt. Pratiquant de leur propre aveu un post rock instrumental, Goodbye Diana a pour lui deux atouts non négligeables qui lui permettent de s'extraire facilement de la cohorte de prétendants qui viennent au monde à toutes heures, presque tous les jours. D'abord, une écriture que je qualifierais d'entravée même si elle n'est pas dénuée de bon sens. Un dédale de notes et de plans rythmiques différents qui se succèdent sans pour autant déstabiliser ou encore moins noyer l'auditeur mais qui l'empêchent tout naturellement de deviner quel virage dangereux le groupe va entreprendre au couplet suivant. Une qualité appréciable pour tout disque qui sait se faire aimer. Ensuite - et c'est sans doute ce qui m'a le plus séduit - il y a les parties de guitare, véritable fil rouge de ce EP, un poème à elles seules. J'entends dans les arpèges de "Cadaveric" ou dans l'intro de "*** on First Date" l'influence notable de Jeff Mueller (June of 44) pour ce jeu à la fois anguleux et torturé, sans agressivité inutile mais doté de nuances subtiles. Ajoutez à cela quelques passages bien épicés avec des riffs plombés et tournoyants comme on a pu en entendre dans certains groupes emo, stoner, voire même King Crimson (puisqu'ils le revendiquent aussi, et on ne va pas leur en vouloir d'avoir bon goût...). Le 14 octobre prochain, ils joueront chez eux, au Baloard, en compagnie de Honey for Petzi. Si jamais vous êtes dans le coin, tâchez de ne pas les rater ; cela en vaudra sans doute le déplacement.