Soulfly › Dark ages

Marrant c'est quasiment en même temps que sont sortis les albums de Soulfly et Sepultura, drôle de coincidence qui nous permet ainsi de constater 10 ans après le semi-split de Sepultura quel groupe s'en est réellement sorti. Bon en même temps c'est pas vraiment un scoop. D'un côté on a Sepultura, super intègre, même s'ils font de la merde. Et d el'autre, Soulfly qui a un pu vendu vendu son âme le temps de "Primitive" et qui depuis trois disques passe son temps à courrir après la recette qui a fait le succès de "Roots" et "Soulfly"... Ceci dit, pendant que l'un se fait virer de son label et finit par faire la première partie d'In Flames, l'autre continue de remplir les salles et festivals et mine de rien continue de proposer de bons disques bien qe ce ne soit pas la bombe que nous attendions tous... Et si ce "Dark ages" était cette bombe que nous attendions tous ? Ne tergiversons pas beaucoup plus : nous en sommes très proche. Cela faisait des années que des milliers de fans hurlaient à un vrai retour vers le metal, vers quelque chose de burné, accrocheur et catchy comme à la grande époque... On ne savait pas si ce serait Sepultura ou Soulfly qui le ferait. La preuve en est : ce "Dark ages" est clairement ce que réclamaient les fans depuis 96 ! Malgré un départ un peu loupé avec son intro inutile, et ce "Babylon" très neo dans la grande lignée des "Prophecy" et autres "Back to the primitive", Soulfly se transforme et retrouve une inspiration qu'on croirait disparue depuis dix ans. C'est bien simple, dès "I and I" et ses grosses rythmiques thrash alternées avec des mosh parts bonnes à secouer des salles entières, jusqu'à "Frontlines" ultra rapide, gros hommage au morceau "Arise", c'est l'hallucination totale. Merde c'est bien Soulfly ? C'est bien Max qui a composé tout ça ? (j'en ai presque des doutes !) Tous les morceaux s'enchaînent parfaitement, avec des riffs super simples et mémorables, des couplets qui se vissent dans le crâne ("Arise again"), des accélérations bien senties, des solos comme à la grande époque (merde "Carved inside" se paye même le luxe d'être mélodique !), des mosh parts accrocheuses et même l'incorporation de parties ambientes impeccablement amenées qui permettent à l'auditeur de respirer un peu ("I and I")... Merde c'est énorme, intense, inspiré et super catchy je le répète... Oui mais la suite ? Et bien, cela reste du Soulfly, c'est à dire que Max aime expérimenter à sa façon. Il a ramené ses potes serbes à nouveau pour le morceau "Innerspirit" mais cette fois-ci, tout fonctionne beaucoup mieux, alternant thrash et passages plus aérien. Terminé le reggae metal, Max prend l'essence du groupe serbe et l'intègre correctement à son metal sans faire de collage maladroit. Résultat un morceau original et rafraîchissant. Et puis "Corrosion creeps" démarre... Merde, va-t-il y avoir un mauvais morceau sur ce disque ? Ce morceau c'est du "Arise" plus sombre et moderne ! De la double pédale, des harmonies sombres, un refrain qui se visse dans le crâne, des solos à 200 à l'heure... Pincez moi je rêve. Et pourtant ça continue... Max nous refait du Nailbomb avec "Riotstarter" et "the march", moins bon que par le passé c'est sûr, mais cela fait office d'interludes bienvenues dans l'album, formant une oeuvre et plus une collection de gros brûlots. Mince déjà la fin de l'album, que nous aura réservé le père Max ? Une bonne grosse bombe bien brutale bien sûr : "Fuel the hate" est je pense mon morceau préféré de l'album. Démarrant sur un riff néo super accrocheur (proche d'un "Seek'n'strike"), le morceau passe vite à un thrash destructeur, dans lequel couplets, solos et accélérations thrash/death se mêlent pour former une bonne vraie bombe de thrash "à la max" moderne, mélodique (le final) et burné... Argh j'en peux plus "Staystrong" débarque et c'est encore du bonheur, entre thrash et parties world rafraîchissantes avec en guest le fils de Max (super...). Tout se finit sur "Soulfly V", très certainement la plus "musicale" de toutes les Soulfly (le final fait très "Jasco"), notamment grâce à Marc Rizzo qui se lache sur son acoustique, une fin sous forme d'un oyage dont il est difficile de sortir... Vous l'avez compris, ce "Dark ages" c'est une bombe, une vraie, le disque que j'attendais depuis quelques années, je ne peux pas encore dire si ce disque a la classe d'un "Chaos Ad" ou autres, et s'il tiendra autant la durée que ses illustres prédecesseurs (d'où le 5 "en attente d'un 6") mais toujours est-il que plus d'un an après son acquisition, je prend toujours autant mon pied à l'écouter. Sur ce coup là, faut bien être franc, Max a fait très très fort. A entendre dans son intégralité.