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Charlemagne Palestine (b. 1945) › Music for big ears

4 titres - 65:55 min

  • 1/ Music For Big Ears #1 (21:08)
  • 2/ Music For Big Ears #2 (24:31)
  • 3/ Music For Big Ears #3 (10:21)
  • 4/ Music For Big Ears #4 (9:55)

informations

Carillon Daimler-Benz, Berlin, Allemagne, 2000.

line up

Jeffrey Bossinb, Charlemagne Palestine (cloches).

chronique

  • minimaliste/mystique

Grosses cloches pour grosses oreilles... Le seul instrument que l'on entend sur ce disque, c'est cela. Une tintinnabulation retentissante qui se répète, s'amplifie, s'accélère, et se répercute à l'infini. Si Charlemagne Palestine avait déjà tâté du carillonnage sur quelques précédents opus, jamais il ne l'avait pratiqué avec autant d'enthousiasme. J'entends d'ici les rires sarcastiques. Pour quel mariage une telle célébration, un tel déploiement de cloches en folie ? N'empêche, ce disque est un véritable manifeste esthétique, en même temps qu'une oeuvre de pleine maturité : jamais le compositeur américain n'avait si bien réussi à nous faire pénétrer au coeur de sa démarche : trouver un son nouveau au-delà du son physique, qui découlerait de lui, pour nous faire accéder à un niveau supérieur de conscience, tout en nous plongeant dans le phénomène sonore de telle sorte qu'on en oublie tout le reste. Écoutez bien cette musique, écoutez-là en profondeur, vous y percevrez des harmonies nouvelles, des bourdonnnements en infra ou ultra sons, qui existaient auparavant mais dont vous n'aviez pas encore pris conscience ; vous percevrez même des instruments nouveaux (les cloches dans l'aigu se transforment en orgue !), illusions générées par la résonnance extraordinaire de l'instrument que le compositeur s'est choisi. Il s'agit également d'une grande performance "physique" pour l'interprète, comme souvent avec Charlemagne Palestine : Staalplaat lui commande une pièce pour le carillon Daimler-Benz d'une église de Berlin, qu'il exécute en compagnie du carillonneur attitré de l'"instrument" : on n'imagine pas cela de tout repos. Et au-delà des considérations conceptuelles, au-delà de la transe qui s'accomplit à coup sûr, il y a l'appel du sacré, comme une sorte de Joie qui émane de ce disque, simple mais imparable, un véritable sentiment d'exaltation...

note       Publiée le vendredi 28 juillet 2006

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    Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

    Son interview dans Sonic Death est... wow. Il avait l'air vraiment chafouin à l'époque. http://sonicyouth.com/zines/

    kama Envoyez un message privé àkama
    A mi chemin entre le Two pages de Glass et un Tony Conrad, ce disque s'inscrit dans la continuité des travaux de l'ecole minimaliste. Etonant de voir qu'il ne sort qu'en 2001 par contre, tant la parenté avec certains travaux plus anciens est évidente. Quand au bruit des touches sur le 3eme mouvement, elles rajoutent enormement en ambiance: on commence par s'imaginer la performance, puis tres vite elles deviennent un vrai tissu sonore, comme un 2nd (ou 3eme) instrument.
    Solvant Envoyez un message privé àSolvant
    'faut que je fasse imprimer cette pochette sur ma couette, c'est trop croquignol'
    nicola Envoyez un message privé ànicola
    Très bon disque, en particulier le dernier morceau, mais je trouve bizarre d’entendre le bruit des touches sur le troisième morceau, c’est comme si on entendait le couinement des godasses neuves surcompensées d’un chanteur de disco (ou de BM).
    Note donnée au disque :