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Jeff Mills › Purpose maker compilation

  • 1996 • Axis 7243 8 45934 2 • 1 CD

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Ultimex      vendredi 1 juillet 2022 - 15:54
taliesin      dimanche 16 juillet 2006 - 18:32
GinSoakedBoy      mercredi 12 février 2014 - 16:01
Hallu      mercredi 26 juillet 2006 - 20:14

14 titres - 67:53 min

  • 1/ The Dancer (5:00)
  • 2/ Casa (5:01)
  • 3/ The Bells (4:45)
  • 4/ Reverting (4:44)
  • 5/ Alarms (5:14)
  • 6/ Outsiders (4:54)
  • 7/ Cubango (4:46)
  • 8/ Medicine Man (4:11)
  • 9/ Paradise (5:01)
  • 10/ Masterplan (5:16)
  • 11/ Fly Guy (4:21)
  • 12/ Fuzz Dance (5:11)
  • 13/ Tango (3:48)
  • 14/ Captivate (5:18)

informations

line up

Jeff Mills

chronique

Quand la musique techno à un message à faire passer, il vaut mieux regarder dans les notes de pochette, ou sur le sillon du vinyle, que dans les paroles de la musique elle-même, souvent inexistantes. Ici, visiblement, Jeff Mills, le spielberg de la techno qu’on ne présente plus, échappé de Detroit pour perpétrer la bonne parole autour du monde, avait quelque chose à nous dire : “ Only the consciousness of a purpose that is greater than any man can seed and fortify the souls of men ”. C’est la seule phrase présente dans le livret du CD, elle est également présente dans le clip de “The Bells”. Voilà qui impose une solennité toute mystique à l’objet présentement chroniqué. Tout d’abord, à quoi avons nous affaire ici ? A de la techno tout ce qu’il y a de plus classique, à priori, mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’un « best of » du monsieur. Il s’agit d’une compilation d’une série de EP tournant autour des mêmes recherches, dont la base était la 11eme sortie de son label de Chicago, Axis (sortie nommée « Purpose Maker » tout simplement, dont on retrouve ici « Casa » et « Reverting »). Le point de départ étant apparemment cette fameuse phrase très mise en avant par Mills. Histoire de marquer la nouvelle direction ainsi empruntée, il fondera un autre label, nommé « Purpose Maker » également, spécialement pour accueillir les disques de cette série. Après 5 EP, Mills décide que tout cela mérite une plus ample visibilité du public, et compile les meilleures pistes sur un CD, qui sera par la suite maintes fois réédité… Une mise en avant évidente de la part du DJ de detroit, puisque la plupart de ses sorties sont des vinyles pressés à peu d’exemplaires. Bien entendu, cette médiatisation sera payante, puisque le mirifique « The Bells » sera reconnu comme le tube le plus emblématique de la techno, excusez du peu ! Et force est de constater, à l’écoute, qu’il s’agit d’une somme, d’une quintessence comme peu l’ont réussi. « The Bells » est de loin le titre le plus réussi de ce CD, toutes les autres pistes semblent n’en être que des déclinaisons, tant ce titre aux accents mélodiques envoûtants et à la transe spasmodique (on croirait presque entendre une machine à laver derrière tant la densité du son est énorme) concentre tout ce qui constitue un morceau techno. Universel, tout simplement. Revenons-en au concept « Purpose Maker ». (car il s’agit bien d’un concept, le Kid de Detroit étant connu pour être un infatigable théoricien). C’est un travail sur les samples, les boucles répétées, l’épuration, et le potentiel hypnotique de la techno. Tout un programme, me direz vous, mais à l’écoute du cd, ce qui saute aux oreilles au premier abord, c’est la simplicité. Voire même la ressemblance entre certains morceaux, comme ce « Reverting » trop proche de « Outsider ». Les nuances sont ici subtiles. Ainsi, le kick de grosse caisse omniprésent ferait presque oublier que les boucles ne cessent jamais d’évoluer. Le gimmick monolithique de « Alarms » par exemple, à l’apparente banalité, cache en fait une polyrythmie bien réelle à l’arrière plan. La récurrence de sons secs dans les beats de certains titres aux consonances latino (« Casa », « Tango », « Cubango »…) évoque ce que bien plus tard on appellerait le minimal, avec des artistes comme Villalobos et Herbert. Mais comme les moins jeunes le savent, la techno, par essence, a toujours été minimale. Ce n’est pas vraiment le minimalisme que vise Mills ici, c’est quelque chose de plus compliqué à saisir. De la même façon, difficile de déterminer de quel genre il s’agit : Techno ? House ? Un peu des deux ? Une musique clairement attifée pour le dancefloor mais Mills semble avoir longuement pensé ces morceaux, comme on penserait un disque d’ambient. « Paradise » parvient même à nous faire penser à du hip-hop old school, simplement par un minuscule sample qu’on devine être une voix d’enfant noir, mais à la réflexion cela pourrait aussi bien être le produit d’une machine. Curieuse sensation. « Fly Guy » offre un détour vers des sonorités plus ouatées, plus rondes. Toujours difficile à cerner. L’accent n’est pas mis sur les BPM, ni sur la mélodie, encore moins sur la production : sommaire, ni crade ni clinquante. C’est peut-être là la réussite de ce disque : créer quelque chose de détaché des modes, au son ni américain ni européen, intemporel, susceptible de plaire à tout le monde. Refus de mettre un avant un indice, de donner des pistes, de se cataloguer. Refus de la facilité. Rien à faire, l’esprit UR est toujours là… Détail rigolo, au moins la moitié des titres de cette compilation pourraient être des noms de clubs…

note       Publiée le dimanche 16 juillet 2006

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dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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Un peu comme la techno, quoi. ha ha détendez vous les gars, je plaisante. Rien ne t'empêche de danser chez toi sur ce disque , Hallu. c'est sur que pour l'écouter en ne faisant que ça, c'est chaud. ça berce, à la limite, ça permet de s'endormir. mais bon l'idée du disque ça reste de faire de la musique avec le moins d'éléments possibles...
Hallu Envoyez un message privé àHallu
Le problème de Jeff Mills c'est qu'à part sur dance floor c'est vraiment chiant, trop répétitif et minimaliste.
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taliesin Envoyez un message privé àtaliesin
Jeff Mills, un de mes artistes favoris en la matière !
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