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Remy › Sense

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Parabole      samedi 11 décembre 2010 - 21:54

6 titres - 68:54 min

  • 1.Being (5:28)
  • 2.Destination (16:09)
  • 3.Behaviour (7:55)
  • 4.Maze (19:37)
  • 5.Mortality (12:47)
  • 6.Déja Vu (7:00)

informations

Les 300 premières éditions venaient avec un cd en prime.

line up

Remy : Keyboards, Effets Électroniques, Computer & Synthétiseur Mattie (from Todd The Nose) : Vocals on Maze & Déja Vu

chronique

  • Électronique berlin school progressive

Il n’y a pas grand monde qui ait encore parlé de ce nouvel album de Remy, peut-être parce qu'il est différent et que l'on ne sait pas comment l'aborder.Pourtant Remy est un nom qui circule facilement dans les sphères de la Musique Électronique, genre Berlin School. En fait, Remy est sans doute l’artiste qui se rapproche le plus du style de Klaus Schulze. Il aime explorer et peaufiner ses longues compositions. Jouant sur les rythmes, les atmosphères et les multiples couches synthétiques. On disait de Sense qu’il aurait un style différent. C’est donc avec un certain empressement que j’avais hâte de l’entendre. J’étais surtout impatient d’entendre ce qui s’annonçait comme étant différent.
Being démarre bien. L’ambiance est intime. Un doux piano et un violoncelle se font la cour sur une trame mélodramatique. Un peu comme un générique de film, les notes coulent avec beauté et se fondent en une belle mélodie sombre. C’est avec Destination que l’on peut saisir le sens de différent. Après un début atmosphérique assez étrange, où on a l’impression que des billes flottent en apesanteur sur d’épaisse couche synthétique, les sons se distordent et font place au violoncelle qui se brouille sur des voix fantomatiques. Ses voix chantent sans vraiment chanter. Le violoncelle frotte sans vraiment frotter. On a l’impression de flotter dans un monde irréel. Tranquillement, des notes se joignent et forment un genre de beat ‘’funky bass’’ bien étouffé. Ce mouvement est drapé d’une onde synthétique qui donne une épaisse couche sonore à un tourbillon musical qui prend graduellement forme. Une cadence zombiesque, inondée de strates synthétiques assez intenses, inonde les hauts parleurs, faisant oublier cette intro assez déroutante. Dès cet instant, Destination crache un rythme soutenu inondé par des synthétiseurs enveloppants, dont fusent d’admirables et percutants solos. Un moment de culture qui demande une grande ouverture, mais qui en vaut totalement la peine. Mais, avisez vos voisins, car certains pourraient en être inquiétés.
Après un titre aussi déroutant, Behaviour fait figure d’enfant pauvre. Un beau mellotron couvre les atmosphères d’une belle strate de chœurs synthétiques sur les crachats de fumée à la Blade Runner. Une plage sombre qui est inondée d’effets sonores qui faisaient les délices de Schulze dans les années 70. Maze me rappelle les étranges collaborations entre Klaus Schulze et Arthur Brown. Ici c’est entre Remy et Mattie, un artiste alors inconnu pour moi, que ça se passe. Sur de beaux arrangements aux effluves d’un violoncelle, Mattie explique la pression et les pièges du labyrinthe. La musique est superbe et reflète à la perfection les angoisses d’être piègé dans des couloirs sans fins. On y est, on sent ces couloirs, tant la musique est réaliste. Une superbe trame angoissante, digne d’un film à hautes émotions. Cet atmosphère hypnotique nous fige jusqu’à que le violoncelle se mette à trébucher et à cet instant la batterie embarque, propulsant Maze dans une direction musicale plus cadencé. Le violoncelle se métamorphose en violon et c’est la course effrénée entre les percussions, qui cognent avec précision et férocité, et le violon qui chauffe les cordes avec force et agilité. Ce beau concept se dessine sur une basse superbement efficace et de gros solos de synthé. Un titre hautement travaillé. Un grand moment qui semblait pourtant assez banal. Mortality est la pièce sur Sense. Continuant sur les arrangements de violoncelle qui terminait Maze, Mortality avance dans un couloir étroit où la froideur se réchauffe sur une fine ligne synthétique qui se berce aux grées des illusions perdues. Un titre intense qui abrite des chœurs discrets et qui dérive sur une ligne plus animée. Et on ne peut faire autrement que de dresser un parallèle avec la sinueuse et sensuelle ligne qui faisait les charmes de Body Love, de Schulze, avec batterie méthodique en plus. Un autre bon titre sur Sense. Ce dernier opus de Remy se termine dans les vocalises de Mattie. Deja Vu est un titre sans rythme qui vrille sur d’immenses strates synthétiques et les voix mi-humaines et mi-droïdes de Mattie. La musique est somptueusement dense, et la présence de Mattie ajoute un élément intriguant. Il joue avec sa voix, comme un instrumentiste, passant d’un timbre suave à la Bowie, aux intonations ténébreuses à la Zombie. Différent Sense? Oui si on considère l’évolution ou les déviations de son propre style comme étant différente. Pour moi c’est du Remy. Un artiste qui marche sur les traces de son inspiration à merveille. Comme Schulze, il sort des sentiers de la musique programmée pour offrir une oeuvre plus personnelle et plus intense. Des titres comme Destination et Maze débordent d’intelligence et d’audace. Sense de Remy s’adresse à un public plus averti. Un public qui n’a pas peur de se frotter les oreilles à une musique plus avant-gardiste. De la Musique Électronique, style Berlin School, mais extrêmement plus progressive. Moi, j'en suis accord accro, mais il m'a fallu quelques écoutes. N'est-ce pas la caractéristique d'un trait de génie? D'une oeuvre remarquable?

note       Publiée le vendredi 7 juillet 2006

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