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Orbital › In sides

8 titres - 72:02 min

  • 1 The Girl With The Sun In Her Head (10:26)
  • 2 P.E.T.R.O.L. (6:20)
  • 3 The Box (Part I) (6:28)
  • 4 The Box (Part II) (6:00)
  • 5 Dŵr Budr (9:55)
  • 6 Adnan's (8:41)
  • 7 Out There Somewhere? (Part I) (10:42)
  • 8 Out There Somewhere? (Part II) (13:26)

informations

1996. "The Girl With The Sun In Her Head" was recorded using CYRUS (the Greenpeace mobile solar generator) as the only source of electricity and is dedicated to the memory of Sally Harding". Mastered By - Kevin Metcalfe. Producer, Written By - Paul Hartnoll , Phil Hartnoll.

Artwork By [Collage] - Foul End Trauma. Artwork By [Cover] - John Greenwood. Artwork By [Design] - Fultano Mauder.

line up

Clune (batterie), Auntie (voix)

chronique

Considérés comme des vétérans de la scène Acid House à la sortie de ce disque, les frères Hartnoll avaient pourtant déjà à l’époque un parcours plutôt enviable derrière eux… Après le carton de singles comme « Chime » dans une Angleterre en ébullition découvrant la House, le groupe s’est progressivement dégagé de bien des carcans musicaux dans lesquels on aurait pu les enfermer. Conservant l’euphorie des années rave tout en se détachant du phénomène de mode, Orbital a glissé, lentement, au fil des albums, vers une musique de plus en plus sophistiquée et de moins en moins dancefloor, sans pour autant signer sur Warp, traçant une route aussi dangereuse que singulière. « In Sides » constitue l’aboutissement de leur évolution. Il est l’œuvre la plus réussie du duo, après laquelle ils s’enliseront dans une suite de disques nettement moins intéressants qui récolteront force moqueries et critiques du public. Bien peu de groupes les ont suivis sur ce terrain glissant… Du coup, on tient là un chef d’œuvre isolé de la techno, le plus souvent mésestimé, et parfois même accusé de lorgner vers une house « progressive » !! La longueur des morceaux et le fait que certains soient organisés en diptyque n’y est pas pour rien, sans doute… Mais cette appellation fallacieuse est encore trop restreinte pour décrire « In Sides ». En effet, plutot que de House, il convient ici de parler de « musique électronique », point barre. Orbital fabrique une techno libre, ambitieuse, lunaire et dénuée de samples. Sur « In Sides », le pari a visiblement été fait de réaliser l’album quasiment en autarcie, sans paroles, et avec une conscience politique s’il vous plaît. En effet, en bons militants écolos qu’ils étaient, Orbital rappelle que « The Girl With The Sun In Her Head », la magnifique entrée en matière au son imitant celui d’un orgue Hammond, a été symboliquement enregistrée grace à l’énergie solaire. On imagine les frères Hartnoll, enfermés dans leur bunker-studio orné de panneaux solaires, coupés du monde, bricolant cette perle de house bizarre et colorée, indescriptible (on a même parlé de « neo techno ») de dix minutes… La pochette au goût surréaliste de John Greenwood illustre parfaitement cette musique fantasque et non-linéaire, et surtout mille fois plus inventive qu’une bonne partie de la scène electronica… Combien de disques peuvent se targuer de nous embarquer si loin, si aisément ? « In sides » (décrit par le groupe comme « Six unrelated sound scenarios ») se laisse apprivoiser dès les premières écoutes, pour ne plus nous lâcher, à l’image de ce « The Box » (inspiré par John Barry), rubix-cube musical qui happe l’auditeur dans un tourbillon de sons sans fin, une infernale ritournelle à ne pas écouter dans toutes les conditions, si vous voulez mon avis. En bien des points, Orbital était à la techno ce que Tool est au metal… Univers torturé, morceaux épiques et complexes, et cette petite touche cérébrale et parfois effrayante… Tout y est. « Dŵr Budr » - « Dirty water » en gallois - prend également les chemins de traverse puisque le morceau commence dans une tranquille digression aquatique pour muer en percus tribales. Le tout sur un beat emprunté au « Planet Rock » d’Afrika Bambaataa. « P.E.T.R.O.L. » (encore une référence à la pollution et aux marées noires ?) renoue avec la dance mais pas avec l’académisme. Les ruades psychédéliques des beats jonglent entre les deux baffles, et la cadence effrénée (pourtant les BPM restent soft) emprunte à la Drum & Bass. Chose amusante, ce titre a été écrit à l’origine pour le jeu « WipeOut » (dont la B.O. est tout à fait recommandable) ! « Out There Somewhere », séparé en deux parties de plus de 10 minutes chacune, s’étire dans des contorsions fantasmagoriques, accompagnées de sons de cris de baleine et de bips futuristes, le tout posé sur un beat pratiquement mid-tempo, sans basses. Vous l’aurez compris, « In Sides » est un joyau, un disque quasiment parfait, agencé comme un album du Floyd, sans compromis ; ce qui obligera d’ailleurs leur maison de disques a inventer un nouveau format de vinyle hybride pour contenir tout l’album sur 3 disques (si si !).

note       Publiée le jeudi 6 juillet 2006

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Très influencé par Orbital,et pas seulement par In Sides...

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Note moyenne        21 votes

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nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

Avec le temps je suis de plus en plus mesuré quand je parle musique mais celui ci reste un des rares albums dont je peux dire qu'il m'éblouit. Ça sonne pas aussi pur que les Autechre / AFX de l'époque, on reste dans de la techno mélodique blip blip mais l'inspiration est tellement foisonnante qu'on tutoie les sommets du genre sans problème.

L’enchaînement "The Girl With The Sun In Her Head" / "P.E.T.R.O.L" / "The Box" (1 & 2) me met toujours sur le cul : quelle inspiration, quelle versatilité... Magnifique. "Dwr Budr" enchaine merveilleusement : d'abord salvatrice avant de dériver brillamment vers des contrées plus folles, plus troubles. Les 25 dernières minutes sont un pur régal : trouvailles mélodiques en pagaille, sens incroyable de la narration musicale... A faire écouter aux progueux. Orbital a fait de bien bonnes choses avant cet album et même après (The Middle of Nowhere) mais ce In Sides c'est définitivement quelque chose.

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Une véranda, des plantes partout, c'est la nuit et il y a de la lumière violette (qui tire sur le rose)

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Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

Plaid ce n'est pas de la copie d'Orbital, puisque c'est beaucoup moins bon que ce dernier.

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dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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Plaid, de la copie d'orbital ? Euh, y'en a quand même hein plus techno que l'autre, non ? Et un plus rêveur, voire franchement planant ?

Jean Rhume Envoyez un message privé àJean Rhume

C'est vrai (j'aimais bien "Music For Babies" par exemple) mais je vois ce que veut dire salida, il se passait plein de trucs au niveau de la musique électronique, on avait un peu de mal à séparer le bon grain de l'ivraie (une expression dont la désuétude peut faire penser à certains albums de cette époque). Il faut quelques années de recul pour s'apercevoir qu'il y avait du bon chez Mo'Wax, chez Howie B et tant d'autres. En effet, j'avais acheté un des albums de Red Snapper et je trouvais ça quand même assez plat, sur disque en tous cas. Le comble c'est Thievery Corporation, des trucs comme ça, vraiment chiants...

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