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Sonny Rollins › On Impulse

5 titres - 34:34 min

  • 1/ On Green Dolphin Street (7:07)
  • 2/ Everything Happens to Me (11:11)
  • 3/ Hold'Em Joe (5:28)
  • 4/ Blue Room (3:42)
  • 5/ Three Little Words (6:58)

informations

Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, USA, 8 juillet 1965

Il s'agit du pressage cartonné japonais à tirage limité

line up

Walter Booker (contrebasse), Mickey Roker (batterie), Sonny Rollins (saxophone ténor), Ray Bryant (piano)

chronique

  • hard bop > post bop

Le retour de Rollins était attendu. Et notamment sur Guts of Darkness. Petit détour par le label Impulse! pour le compte duquel l'artiste n'enregistrera que trois prestations studios seulement. La première d'entre elle se veut comme un manifeste : "On Impulse". Le label qui se targue d'être le porte drapeau de la nouvelle vague jazz est en réalité dans ses petits souliers à l'arrivée du géant, comme le montrent les photos de l'album en inserts qui retracent l'accueil du saxophoniste par Rudy Van Gelder dans son mythique studio. On saluera encore l'intégrité de l'artiste qui avait eu l'audace de se retirer pendant trois longues années avant de faire son retour avec "The Bridge", chez RCA en 1962. Seul problème ; le colosse a pris cette décision au plus mauvais moment. En 1958, c'est-à-dire à l'aube de la révolution free que mettait tout doucement en place Ornette Coleman, à l'aube de la vulgarisation d'un jazz modal dont il s'était montré un subtil représentant jusque là avant que Miles Davis ne lui repique son fond de commerce ("Kind of Blue"), laissant par la même occasion le champ libre et surtout tout le temps nécessaire à un jeune dauphin impétueux et ambitieux de remplir le vide qu'il avait laissé, et ce au-delà de toutes espérances. Revenir, dans de telles conditions, prenait des airs de pari impossible, de quitte ou double où la moindre erreur lui coûterait sa disqualification immédiate. Mais Rollins a du métier et compte sur ses seules qualités pour faire la différence. Bien que ouvert aux courants contraires qui malmènent l'idiome jazz en ce début d'années soixante, il fait à nouveau preuve d'intelligence en ne s'y abandonnant pas tête-bêche. L'influence free et post bop se font certes entendre au travers des longues expositions et sur les traîtements obliques que subissent "On Green Dolphin Street", "Everything Happens to Me" ou encore le hard bop radical de "Three Little Words". Mais toutes portent la marque indélébile du saxophoniste. Donner un coup de jeune à l'ancien, tel semble être le crédo de Rollins qui aligne donc ici en toute logique une série de cinq standards complètement transfigurés, dont le calypso "Hold'Em Joe" qui fait la nique à Wayne Shorter à sa manière. Avec l'apport de Ray Bryant au piano, la référence appuyée à Coltrane semble inévitable ; comme si l'ancien venait reprendre le flambeau au moment même où le quartette du rival d'en face était en train de vivre ses dernières heures...

note       Publiée le lundi 26 juin 2006

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    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile
    Après les disques RCA dont certains étaient fort aventureux, celui-ci fait un peu figure de pas en arrière ou, si on est d'humeur indulgente, de pas de coté. La section Bryant/ Booker/ Roker est impressionnante à la fois sur le papier et, lorsque livrée à elle-même, elle ne déçoit pas sur le disque non plus. Le problème est plus dans son interaction avec un Rollins qui cherche à se libérer des canons hérités du bop et du hard-bop. Et, après un "On Green Dolphin Street" pourtant intéressant, on sent le saxophoniste lachait prise petit à petit pour coller à une section qui n'est visiblement pas tenté par trop d'excursions hors de ses sentiers de prédilection. "Everything Happens to Me" reste une fort belle ballade et le ton chaud de Rollins y fait "tout de même" merveille. "Hold'Em Joe" est un calypso qui ne peut que violemment faire penser à "St Thomas" et dont l'intéret est faible. "Blue Room" ne ramène aucun souvenir à ma mémoire. Mais Rollins se rattrape bien avec le meilleur morceau du disque, le très enlevé "Three Little Words", qui voit tout ce beu monde se retrouver autour de la table "bop" pour quelque chose qui sonne plus moderne que tout le reste du disque. Pas essentiel, même légèrement frustrant, mais intéressant tout de même.
    Note donnée au disque :