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USA
Al Cisneros (basse, chant), Chris Hakius (batterie), Matt Pike (guitare)
La voici enfin cette relecture du monumental "Jerusalem", ou plus exactement, la restauration de "Dopesmoker" tel que Sleep l'avait envisagé dès le départ, première version au goût d'ultime. Si je vous dit que c'est monstrueux, je ne vous apprendrais rien. Si je vous dit que c'est lourd, je ne vous apprendrais rien non plus. Les onze petites minutes et demies qui prolongent cette orgie métal pour do majeur qui en comptait déjà plus de cinquante deux à son compteur vous submergent telle une marée noire dans laquelle, inexorablement, on s'enlise, on s'empêtre, on s'étouffe jusqu'à en crever la gueule ouverte. Le râle est profond, les flots lents et poisseux s'infiltrent dans votre conduit auditif, finissant par rendre vos mouvements de plus en plus sourds pour ne plus devenir qu'un vrombissement inhumain, un bourdonnement infernal, une vibration infinie, seule trace encore perceptible d'un résidu de vie en voie d'extinction. Quand doom et stoner se téléscopent pour donner leur vision du drone, c'est à cela que l'on doit s'attendre. Et si c'est le genre qui veut ça, un peu à la manière de Earth, il n'est pas question ici de se risquer à prendre part à l'expérience de manière détachée sous peine de trouver tout ce bruit tout simplement abominable et abscons. Comme j'aime à la dire bien souvent pour un tas d'autres genres musicaux et un tas d'autres artistes aussi, faut pas chercher bien loin ; "Dopesmoker", c'est un trip et c'est tout. Et c'est énorme. Inutile d'espérer se laisser pénétrer par ces ondes malfaisantes si on ne fait pas l'effort minimum de s'y abandonner avec confiance et sérénité. Pour les réfractaires au genre, il est vrai que le style abordé est d'une rare pauvreté musicale, mais l'essentiel ici est dans l'intention et dans l'atmosphère ainsi créée. Si vous voulez que vos yeux et vos oreilles pissent le sang pour avoir osé contempler les colonnes de feu s'abattant depuis le ciel sur les corps calcinés des merdes humaines que nous sommes tous après que les sept trompettes de l'Apocalypse aient annoncé son avènement, ce testament de Sleep vous en fournira un aperçu à la fois fidèle et stupéfiant.
note Publiée le mercredi 14 juin 2006
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Je suis en train d'écouter une version alternative youtubesque 5 fois plus lente. Et dire que pour se détendre il y en a qui regardent des vidéos ASMR avec des bruits de mastication (l'angoisse, pour ma part)
En effet, sur scène Sleep c'est encore meilleur. Pour les avoir vu aussi au Desertfest London en 2015 où tous les "nouveaux" titres ont été joués : une prestation démente et il est bien difficile de se taper ensuite les seconds couteaux de la scène doom/stoner...
trop cher mon frère; l'album est goutu, ça clairement.
Personne n'était au concert mardi soir ? Incroyable l'énergie transmise. Et ce sens du rythme... même les nouveaux morceaux sont terribles.
Il ressort souvent celui là, sans aucune raison - sauf celle de sa supériorité indiscutable