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Keith Jarrett › Byablue

7 titres - 42:03 min

  • 1/ Byablue (7:18)
  • 2/ Konya (3:20)
  • 3/ Rainbow (8:31)
  • 4/ Trieste (9:37)
  • 5/ Fantasm (1:11)
  • 6/ Yahllah (8:27)
  • 7/ Byablue (3:39)

informations

Generation Sound Studios, New York City, USA, 14-16 octobre 1976

Il s'agit du pressage cartonné japonais à tirage limité

line up

Charlie Haden (contrebasse), Keith Jarrett (piano, saxophone soprano, percussions), paul Motian (batterie, percussions), Dewey Redman (saxophone ténor, musette)

chronique

  • post bop

"Byablue" et "Bop-Be", contrairement aux deux autres couples de jumeaux qui l'ont précédé ("Death and The Flower" et "Back Hand" en 1975, "Mysteries" et "Shades" en 1976), se démarquent considérablement du reste de leur production et laissent clairement transparaître, sur papier du moins, que le quartette vit là ses tous derniers jours. Pourtant, l'excellent "The Survivor's Suite", enregistré plus tôt pour le compte du label allemand ECM et dont la parution s'intercalera entre les deux, viendra presque contredire cette logique pourtant déjà immuable, chamboulant la donne, le temps d'un bref instant. D'emblée, ce qui paraît flagrant, c'est la démission de Keith Jarrett. Alors qu'il fût jusqu'ici le compositeur attitré du quartette, pour la première fois, il ne signe qu'un seul des sept titres contenus sur ce disque, l'expéditif mais néanmoins très bon "Konya", un exercice mystique où il accompagne Dewey Redman au soprano et qui donne le ton d'un album finalement plus ouvert que leurs précédentes publications aux vibrations extérieures, le regard toujours tourné plus à l'est. "Yahllah" lui fera écho de manière beaucoup plus flamboyante encore, Paul Motian, véritable architecte de l'album, se faisant alors un point d'honneur de démontrer qu'il n'a guère besoin d'un percussioniste à ses côtés pour, lui aussi, apporter des couleurs inédites à ses compositions, à l'instar d'un Paul Lovens, autre impressionniste de la batterie. Excepté ces deux (seuls) coups d'éclats, "Byablue" ne se montre guère extraverti ; "Rainbow", attribué à l'épouse de Keith Jarrett et dont ce sera la première et dernière apparition dans les crédits, est une longue pièce toute dévouée à la mise en exergue du sentimentalisme cultivé par son mari, et qui s'épanche davantage encore encore sur "Trieste" ou la plage titre. Finalement, c'est peut-être cette piste qu'il faudra emprunter pour tenter de comprendre ce revirement subit, sans compter les inhabituels désaccords qui finissent toujours par survenir, que ce soit au sein d'un groupe, ou en rapport avec la maison de disque ; le succès critique et artistique de son quartette européen, et plus encore des ses exercices en solitaire, ont peut-être fini par avoir raison de l'intérêt que le pianiste pouvait porter à son équipe américaine.

Moyen
      
Publiée le mercredi 24 mai 2006

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