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Ricardo Villalobos › Alcachofa

9 titres - 77:41 min

  • 1/ Easy Lee (10:06)
  • 2/ Y.G.H. (8:16)
  • 3/ Bahaha Hahi (7:35)
  • 4/ I Try To Live (Can I Live) (9:21)
  • 5/ Waiworinao (8:10)
  • 6/ Theogenese (9:19)
  • 7/ What You Say Is More Than I Can Say (8:02)
  • 8 Dexter (9:05)
  • 9 Fools Garden (Black Conga) (7:42)

informations

line up

Ricardo Villalobos

chronique

  • minimal house

Inventée par les pionniers de Detroit (Robert Hood en tête), la minimal techno ou techno minimaliste a connu ses lettres de noblesse avec Plastikman dans les années 90. La voici en voie de funkysation en 2003 avec cet album acclamé dans tous les sens de Ricardo Villalobos, DJ Allemand aux origines chiliennes. Avant tout il convient de rappeler que le sieur Villalobos n’a rien d’un David Guetta du riche. Né au Chili, il s’installe en Allemagne pour fuir la dictature, où un certain Sven Väth le découvre. Aujourd’hui l’homme est demandé partout, et croise le fer avec Richie Hawtin dans les festivals lors de joutes vinyliques. Ce premier album, longuement préparé, fit un tabac lors de sa sortie. Pour une fois, le plébiscite n’est pas usurpé. « Alcachofa » (qui signifie « artichaut ») est une perle. Ici le minimalisme ne signifie pas dénudé jusqu’à l’os, mais simplement dénudé jusqu’à la peau. De toutes façons un artichaut, ça n’a rien de dur, pas de noyau, juste un cœur mou et savoureux. Tout le potentiel sensuel de cette musique est mis en exergue par les consonances hispaniques qui en émanent. Bien sûr, en 2003, une telle galette tombait à point nommé parmi la hype autour de la « latino house » et de la house minimale allemande... Autant dire que « Alcachofa » bouffe à tous les râteliers (un comble pour un disque de minimal). Mais ce serait mettre en boîte notre artichaut un peu facilement (et l’artichaut en conserve, c’est moyen). Epluchons le d’abord si vous le voulez bien… « Easy Lee » est une entrée en matière des plus étranges, mettant en avant des voix vocodées psychédéliques qui sonnent particulièrement amères (comme un… ok je vois que vous suivez). Cette amertume se fera cruellement désirer sur les trois morceaux suivants; confortables et presque ambient, ils mettent à l’honneur les beats secs typiques du minimalisme, qui d’ordinaire sonnent si froids. Ici, ils sont toujours aussi arides, mais c’est bien de la moiteur qui s’en dégage… Et la température augmente encore un peu lorsqu’on arrive au cœur de l’artichaut, la piste 5 sur 9, le langoureux « Waiworinao ». Voilà, les feuilles amères ouvrent le passage sur un cœur doux et moelleux, une piste lancinante qui marie la house avec une guitare hispanique, merveille de trouvaille mélodique et d’harmonies troublantes. Tout un trip. « What You Say Is More Than I Can Say », troublant et dancefloor à la fois, renoue avec les vocoders hallucinés... “Theogenese” est l’un des nombreux morceaux de bravoure filandreux et tortueux de l’album, l’apogée du genre étant « Fools Garden », pépite gorgée de soleil et de … derbouka. Mais la véritable réussite d’Alcachofa, c’est « Dexter », une longue plongée en apnée dans la deep house la plus mélancolique, voire sombre, aux claviers angoissants. Toutes les pièces du disque respirent, voire transpirent, mais ce « Dexter » court haletant dans la nuit et ça glace le sang, au milieu d’un album qui aurait tendance à le réchauffer... En même temps les reptiles ont le sang froid, et ce disque est carrément reptilien. Un disque, tout réfléchi, clairement homogène, qui reste en tête de par son côté hypnotique, et qui peut se targuer de mériter le titre de concept-album, tant sa trajectoire est surprenante et cohérente. Tous les morceaux font entre 7 et 10 minutes, ce qui rend l’expérience difficile d’accès et le voyage d’autant plus profond. Si vous aimez Plastikman, voici son double psychédélique et « joyeux ». Un type à surveiller de près. Grand disque.

note       Publiée le vendredi 19 mai 2006

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C'eeeest le coootéé obscuuur duuu minimaaaaaal !

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    Note moyenne        3 votes

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    commentaires

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    Cera Envoyez un message privé àCera

    Les morceaux passent de bidouillage bruitistes façon IDM/Glitch de canapé a de la minamal dancefloor, tout en souplesse, avec une totale maîtrise. C est beau.

    Note donnée au disque :       
    Copacab Envoyez un message privé àCopacab
    avatar

    Du grand art. Personne n'arrive à la cheville de ce gars, que ça soit en terme d'ambiance, de groove et de complexité (on découvre des nouveaux détails à chaque écoute, c'est hallucinant)

    Note donnée au disque :       
    shinjuku thief Envoyez un message privé àshinjuku thief

    Très bonne découverte , thank you guts !

    Note donnée au disque :       
    empreznor Envoyez un message privé àempreznor
    Dexter, présent sur le "Live at Sonar" de Miss Kittin (cf thefrenchtouch)
    Arno Envoyez un message privé àArno
    Une moment j'ai cru que c'était l'arrivée de Villa-Lobos sur GOD... C'est un compositeur qui me titille d'ailleurs... Désolé, ça n'a rien à voir avec le présent disque...