lundi 25 janvier 2021 | 198 visiteurs connectés en ce moment
Vous êtes ici › Les groupes / artistes › Y › Yes › The ladder
Armoury Studios, Vancouver, Canada, février - mai 1999
Jon Anderson (chant), Steve Howe (guitare), Igor Khoroshev (claviers, chant), Billy Sherwood (guitare, claviers, chant), Chris Squire (basse, chant), Alan White (batterie, percussions)
Salué comme le retour du grand Yes, il faut vraiment être ramolli du cerveau pour tomber encore dans le panneau puisque ce n'est pas la première fois qu'une telle promesse nous est faite, ni la dernière d'ailleurs... Et à voir l'accueil chaleureux que l'album a reçu aussi bien de la part de la presse spécialisée qu'en regard de ses chiffres de vente, il nous reste peu d'espoir à fonder sur la consistance cérébrale de ceux qui s'en vont voir en concert Yes aujourd'hui comme d'autres vont en pélerinage à Lourdes, arborant fièrement leur t-shirts délavés d'une gloire passée qui s'efface peu à peu à l'image des transferts en pleine décomposition qui les recouvre. Après tant de méchanceté gratuite, je dois bien avouer que, comme "Open Your Eyes" deux ans plus tôt, "The Ladder" possède en lui quelques embryons de bonnes idées, cette fois franchement plus progressives - et c'était pas difficile - ("Homeworld" après un magnifique départ se prend les machoires dans le tapis, alors que "Finally" se termine de bien belle manière après un début beuglant tellement dans le vent qu'il faut une patience infinie pour ne pas céder à la tentation de passer au titre suivant, voire de retirer purement et simplement le disque du lecteur). Il est même étonnant avec ses touches funky ("The Messenger"), ses incartades discrètes en musique du monde ("Lighning Strikes" et "Face to Face"), moins pathétique que "Teakbois". Mais dans son ensemble, "The Ladder" se complait dans une succession de plans bateaux et lourdauds qui n'engagent pas à répeter l'expérience plus de deux ou trois fois. Sauf si, bien sûr, vous êtes non seulement fan de Yes mais aussi adepte du masochisme, chose qui, de nos jours, vous en conviendrez, frise le pléonasme.
note Publiée le jeudi 3 janvier 2002
Heureux que son calcul sur le si peu Yessien «Open your eyes» ai porté ses fruits sur scène, permettant notamment de recruter puis d’intégrer au line-up studio le clavier manquant, Anderson repart, avec, cette fois, l’envie d’un album studio. «The Ladder» n’est pas aussi réussi que l’accueil général (critique et public) à sa sortie a bien voulu le prétendre. Il n’est pas, non plus, aussi scandaleux que certaines langues qui n’écoutent Yes que pour en traquer les prétentions (édifiante démarche…) se permettent de le hurler. Car cet album, malgré sa pochette, ne cherche pas à marcher sur les traces sophistiquées et complexes du passé légendaire. Le logo modernisé entr’aperçu sur «Union» trône ici seul, sans les rondeurs psyché du tenant du titre, et ce non-détail est révélateur. Certes ils sont 6, et le penchant du jeune Koroshev pour la dégoulinance Wakemanienne est incontestable. Mais la plupart des timing sont serrés, la production très sobre et directe, la technique instrumentale est laissée de côté au profit d’une recherche de l’arrangement à la fois coloriste, mais convergente et globalement discrète. «The river…» ou «The messenger» sont franchement molles et cul-cul, mais on a droit à quelques bonnes compos qui, sans dépasser le «sympa», y accèdent tout à fait largement. «Lightning strikes», "face to face", "to be alive", ou même les 8 minutes de «New languages» sont autant de pièces pop-rock habiles et bien foutues, aux rythmes engageants et précis, aux structures fines et carrées, et logiquement réhaussées d’une dimension visuelle, afin que Yes soit Yes, simplement entretenue par des arrangements mélodiques et percussifs sans génie, mais au savoir-faire indéniable. Le dynamisme rythmique et l’inspiration mélodique de Anderson au chant sont bien là et participent à la grande crédibilité de ce recueil motivé, à défaut d’être grand. «Nine voices» marche sur les traces des «Holy lambs» et autres courtes pièces acoustico-prog du pépère Jon, «The ladder» est longue mais jamais lourde, «Finally» fait du bien grâce aux superpositions toujours bienvenues des chœurs dont Squire, Howe et Anderson savent encore se servir. Finalement, les nouveaux désistements qui attendent ce groupe décidément tenace (Anderson est un optimiste pathologique…) résident à mon avis dans la trop grande simplicité (aux oreilles du leader), de la musique de cette formation à 6. Anderson, de plus en plus convaincu, se sépare donc de ses pièces rapportées. Le quatuor fondamental s’attachera à remplacer ce clavier décidément instable ; la meilleure solution étant finalement d’y aller franco : orchestre symphonique et «Magnification»…
note Publiée le jeudi 13 juin 2002
Note moyenne 9 votes
Vous devez être membre pour ajouter une note sur "The ladder".
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire sur "The ladder".
Quelques rares bonnes idées, dont le vraiment bon (pour une fois que ça arrive, autant le préciser !) "New language", même sur plus de 9 minutes, mais trop perdues dans un océan de mauvais goût. Même si ce "Ladder" reste supérieur au précédent album.
Pleinement d'accord avec Fracture!
J'écoute encore parfois Homeworld : de jolis choeurs, un louable effort d'ascension vers les souvenirs d'une grandeur révolue, malgré des pesanteurs (les montées-descentes de gammes au clavier, la guitare presque totalement absente ou peu inspirée). Le reste du disque ? Je n'ai plus la moindre idée de ce à quoi il peut bien ressembler. Et mon cerveau reptilien m'interdit de retenter l'expérience... Alors je remets Close to the Edge.