Monno › Error

Changement de décor avec Monno, formation noisecore suisse dont la réputation n'est plus à faire, et qu'un goût prononcé pour les extrêmes à amené à partager l'affiche en compagnie de Isis, Lightning Bolt ou encore Jesu, excusez du peu... "Error", leur nouvel album, en vente depuis février 2006 sur Conspiracy Records, se partage entre enregistrements en concert et titres studios dont le seul credo est celui de l'intensité à tout prix. Énergique et violent, Monno transforme chacun de ses titres en autant de prétextes pour faire le plus de bruit possible. Si la prise de son extrêmement brute des prises live pourrait laisser à désirer compte tenu du niveau de distorsion excessivement élevé des basses et des guitares, elles sont aussi les plus impressionnantes du lot de par la puissance qu'elles dégagent. Les Boredoms, ça vous dit ? Le packaging est original et rappele un peu celui pratiqué à l'occasion par le label Skingraft ; un petit livret A5 parcouru de gribouillis sans queue ni tête, chaotiques au possible, traduisant parfaitement le sentiment que l'on éprouve à l'écoute de ce grand n'importe quoi qui laisse sans voix, des dessins que l'on doit à l'artiste Dennis Tyfus (Khanate, c'est lui aussi). Quand le groupe ne s'aventure pas au gré d'improvisations dictées par des larsens dans un premier temps incontrôlés, ils s'abandonnent plus volontiers à des rythmiques plombées, parfois post punk, parfois hardcore, plus souvent naturellement obsédantes ("Defekt", "Rapid Flesh", "M.V."). Pour l'amour du bruit. En dépit de son titre, Monno signe ici un sans faute, un assaut tout simplement brutal et sans la moindre concession. C'est horrible, c'est laid, c'est sale. Mais c'est précisément ça qui est bon. Écouter le dernier Monno, c'est un peu comme laisser de la lave en fusion s'écouler lentement de vos enceintes, une lave à laquelle rien alentours ne pourra longuement résister. Vous le premier.