Melmac › Melmac

Vous souvenez-vous de Melmac ? Les téléphages à qui on ne la fait décidément pas se remémoreront avec nostalgie les épisodes de Alf, puisqu'il s'agissait ni plus ni moins du nom de la planète d'où était originaire ce petit extra-terrestre tout en poils. Mais Melmac, malgré cette connotation drôlatique, c'est devenu aussi depuis le nom d'un groupe, un groupe français, et plus précisément, l'association de deux frères, Nicolas et Luc Reverter, par ailleurs responsables du label Ronda dont notre site s'est déjà fait l'écho. Cette nouvelle sortie, assumée seuls et qui fait suite à "Les secours arrivent et prênent le relais" en 2003, voit les deux frères s'enfoncer davantage dans la pénombre d'une musique angoissante, qui préfère sous-entendre plutôt que d'imposer une grille de lecture prémâchée. Il fait froid chez Melmac. La houle se renforce et la tempête gronde. Le ciel est sombre et la quiétude apparente de sa ligne d'horizon se brise au son des éclairs qui déchirent l'atmosphère et au fracas de vagues incéssantes. Les très rares rayons de lumière qui parviennent jusqu'à nous semblent avoir pour origine Lucky R., autre projet conduit par l'un des deux frères Reverter. Sinon interférences radio et autres étrangetés en tout genre, à renfort d'effets divers, distorsion des guitares, nappes métalliques ou lames de fond électroniques parfois volontairement interminables, participent à l'habillage d'un album qui développe sa propre idée du lugubre. Une forme de néo folk aux teintes doucement psychédéliques à la Magnog sur les plages où la guitare acoustique vient dessiner de simples mélodies pour guider l'oreille dans cette folle tourmente. Et une approche fondamentalement post rock, dans son développement jusqu'à l'utilisation de voix off qui donnent un cachet encore plus cinématographique au déroulement de cette longue heure inquiétante, dévelopée en noir et blanc, voire en noir intégral.