Bleed The Dream › Built by blood

Qui - je vous le demande tout de go - qui donc à ouvert les vannes de ce screamo/metalcore, transformant ce courant en une espèce de déferlante contre laquelle il n'y a finalement pas grand chose à faire, si ce n'est subir, stoïquement, en attendant que ça passe ? À mon goût, cela fait déjà trop longtemps que ça dure, si vous voulez mon avis... et même si vous ne le voulez pas d'ailleurs. Le contraire eut été étonnant ; il ne faudra donc pas compter sur les californiens de Bleed The Dream pour espérer que les choses changent. "Built by Blood" est un album soigneusement produit, un travail en tout point professionnel, mais dépourvu des qualités singulières qui auraient pu en faire une oeuvre remarquable. Au contraire, et c'est là tout le paradoxe, le credo de ces formations n'est pas de se démarquer mais bien de renforcer cette uniformisation en s'évertuant à faire comme tout le monde. À l'image de "Legends Die", le chant haineux, presqu'emballant, à la Anselmo ou Von Till de la grande époque, s'efface au profit d'un autre nettement plus mélodieux - on songe à Edwin du temps des premiers I Mother Earth - qui ne nous quittera plus jusqu'à la porte de sortie de ce disque faussement récalcitrant, au malaise tout relatif, esthétiquement entretenu plutôt que réellement vécu. Bon ; il se fait que le groupe a perdu son batteur peu après la sortie du disque... C'est moche pour eux, et surtout pour sa famille, mais il serait quand même déplacé de se servir de ce drame personnel pour se donner une quelconque légitimité que, même en cherchant bien, on ne trouve pas.