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Studios Mercury à Londres, Royaume-Uni et Paris, France, du 16 au 21 août et le 14 septembre 1976.
Serge Gainsbourg (voix), Alan Parker (guitare électrique lead, guitare acoustique), Alan Hawkshaw (claviers, synthétiseurs), Judd Proctor (guitares électrique et acoustique), Brian Odgers (basse), Dougie Wright (batterie), Jim Lawless (percussions), Claire Torry, Kay Garner, Jean Hawker (choeurs).
"L'homme à tête de chou" est le second grand album concept de Gainsbourg, pour ainsi dire le jumeau de "Melody Nelson", cinq ans après : même trame narrative (une histoire d'amour qui se termine mal, où le héros, cette fois-ci, tue lui-même par jalousie la femme qu'il aimait, Marilou, shampouineuse nymphomane, et finit en hôpital psychiatrique), mêmes ambitions de révolutionner tranquillement les aspirations d'une musique pop qui semble décidément trop étroite pour lui, par des sonorités complètement inédites, des influences allogènes qui installent des ambiances inouïes. Plus que jamais, Gainsbourg veut expérimenter, lui, le premier homme qui allait jouer du reggae en France (avant d'être imité par tant de fâcheux...), le provocateur de la "Décadanse" (qui fit suite à Melody Nelson) et de "Nazi rock", le touche-à-tout qui venait de réaliser son premier long-métrage pour le cinéma ("Je t'aime... moi non plus"). Bien entendu, l'aliénation, l'impasse des passions amoureuses et érotiques, le suicide, la drogue... tout cela reste au centre des préoccupations de l'artiste. Avec "L'homme à tête de chou", c'est l'anatomie d'un basculement dans la folie qui est faite. Le narrateur schizophrène, obsédé par les turpitudes sexuelles de son amante, finira par voir les symptômes de son mal matérialisés par sa transformation en légume crucifère. Le texte est encore une fois un bijou de poésie décadente. Musicalement aussi, nous pénétrons tout droit dans l'antre de la folie, avec ce qui restera le disque le plus génialement avant-gardiste de Gainsbourg : clochettes nuageuses, guimbarde en roue-libre et percussions tribales ou distordues ; synthétiseurs spatiaux et orgues d'envergure planante ; rock groovy terrifiant d'efficacité ; ritournelles proto-reggae ; pop lyrique et épique (grandioses "Variations sur Marilou")... L'alliage de cette démence littéraire et musicale parvient presque à égaler "Histoire de Melody Nelson", pour ce qui restera un autre sommet de chanson française destructrice de bonnes moeurs et de civilisations...
note Publiée le lundi 17 avril 2006
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Catégorie : Chef-d'oeuvre qui vous en touche une sans remuer l'autre. Nombreux jeux de mots.
la chro est bien prémonitoire... tu as des flashs sur les futurs comm, N6?
Et pour boucler la boucle, c'est cette grosse relou de Claire Torry qui fait les choeurs sur cet album de Gainsbourg, mais juste les choeurs, donc elle ne ruine aucun morceau cette fois (contrairement à Dark Side, que je préfère avec les Lips, pour tout dire. Version reggae/dub, disons que c'est marrant jusqu'à l'arrivée du chanteur).
J'ai trouvé ça marrant mais j'ai jamais été plus loin que le premier morceau ceci dit. Personne ne devrait toucher à ce genre de classiques, c'est un sacrilège.
Si t'aimes ni l'album ni le reggae, j'imagine que l’intérêt est minime.
edit :
https://www.youtube.com/watch?v=VJEZWsnIECo