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Godard / Jousse › Les écrans sonores de Jean-Luc Godard

  • 2000 • Signature SIG 11002 • 1 CD digipack

14 titres - 66:09 min

  • 1/ Le son chez Proust
  • 2/ La voix, l'objet sonore
  • 3/ Musiques d'"Histoire(s) du cinéma"
  • 4/ Stravinsky, Herrmann, Delerue, Misraki, Duhamel
  • 5/ Cinéma : Téléscope, microscope de la société
  • 6/ Musique-Fiction
  • 7/ La situation d'écoute
  • 8/ Manfred Eicher
  • 9/ Le droit d'auteur
  • 10/ La place de la musique dans l'image
  • 11/ Le son numérique
  • 12/ Psychanalyse
  • 13/ Filmer la musique
  • 14/ Le monde interdit

informations

Paris, France, 2000

Extraits d'une émission de France Culture "Surpris par la nuit" du 11 février 2000 Edition digipack à ouverture magnétique.

line up

Jean-Luc Godard, Thierry Jousse, extraits musicaux de "Histoire(s) du cinéma", ECM records, ref (1706)

chronique

Jean-Luc Godard fut une des figures marquantes de la Nouvelle Vague au cinéma (au départ un petit groupe de critiques des Cahiers du Cinéma : Godard, Chabrol, Rohmer, Truffaut... menés par le théoricien du mouvement André Bazin : dans un film d'auteur, le réalisateur doit manier sa caméra comme l'écrivain utilise sa plume... Il s'agissait surtout de s'insurger contre l'académisme sclérosé du cinéma de "qualité française" de l'époque), et le Suisse restera certainement dans l'Histoire pour "À bout de souffle", "Le mépris" ou encore "Pierrot le fou" (peut-être son chef-d'oeuvre). Si on est en droit de lui préférer la flamme jusqu'au-boutiste qu'ont pu manifester, dans le même mouvement, des génies tels que Chris Marker ou Jean Eustache, on ne peut nier que c'est à lui que revint l'influence "intellectuelle" la plus déterminante, car sur ses vieux jours, il est devenu une sorte de gourou que l'on venait consulter pour en extraire l'omnisciente parole, et ses idées sur le Cinéma et son déroulement dans l'histoire humaine du XXème siècle, il les a résumées dans un monumental "Histoire(s) du cinéma" (en huit volets !) qui remonte, remixe et repense une multitude de films choisis par ses soins pour explorer et recomposer à sa manière la mémoire du septième art. C'est alors que Manfred Eicher, le patron du fameux label allemand de jazz et musique contemporaine ECM, lui proposa de rééditer "Histoire(s) du cinéma" sous la forme d'un coffret de plusieurs disques accompagnés de livres. Ce qui fut fait. C'est à la suite de cette entreprise que Godard accorda au critique français Thierry Jousse (des Cahiers, bien sûr) un entretien-fleuve diffusé sur France Culture, et, pour marquer cet événement considérable et graver la parole du maître dans les siècles des siècles, le label de Radio-France jugea bon de sortir un disque reprenant intégralement cette longue entrevue. Ce disque ne contient donc pas de musique, ni même de montage intéressant de bandes sonores de films ; il reprend tout au plus quelques très courts extraits de la version audio de "Histoire(s) du cinéma" (rappelons que Godard était à l'origine ingénieur du son, et que le son reste un de ses domaines de prédilection). Non, d'un bout à l'autre, c'est à la parole du maître que nous avons droit, relancée efficacement (et respectueusement) par le questionnement de Thierry Jousse, et franchement, ça ne présente pas grand intérêt, à moins d'être un fanatique écervelé (pléonasme) de l'oeuvre, ou plutôt (et c'est plus grave) de la personne de Jean-Luc Godard, devenu vieillard pontifiant et radoteur. Ainsi, le premier message divin, celui qui ouvre le disque, est le suivant (cité textuellement) : "Euh écoutez je pense que le son oui autant puisque mais c'est peut-être propre à la Nouvelle Vague puisqu'on parlait beaucoup" (???) et de se comparer à Proust. Bon, la suite devient plus compréhensible, rassurez-vous. Il n'empêche que ce long discours prétentieux, quelquefois profond et passionnant mais le plus souvent creux, n'a guère d'intérêt à être ainsi écouté sur disque. On y apprend (entre autres) que Godard n'aime pas la "musique de film", y compris celle des siens, ni la musique sérielle, qu'il considère comme de la "musique nommée" ; qu'il aimerait le free jazz s'il était capable d'en écouter ; qu'il a harcelé Pierre Bourdieu et Serge July à propos de leurs positions sur la guerre au Kosovo ; que les droits d'auteur, ça l'énerve ; que le son des téléphones portables est pourri et que les gens semblent s'en foutre ; qu'il avait pensé aller filmer Keith Jarrett ; que dans sa vie, il a "essayé de foutre le bordel" mais n'a pas réussi et a été chassé... Bon. Jean Baudrillard ou le café du commerce, à vous de voir. Mon conseil : ne vous laissez pas arnaquer et, tant qu'à faire, dirigez-vous plutôt vers les "Histoire(s) du cinéma" chez ECM.

note       Publiée le dimanche 16 avril 2006

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    commentaires

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    mangetout Envoyez un message privé àmangetout
    Tant qu'à faire allez plutôt vous intéresser à un vrai metteur en scène, je ne sais pas moi, Alfred Hitchcock par exemple pour la rencontre entre le son et l'image, entre Hitch et Bernard Hermann, enfin entre deux personnes qui connaissent leurs boulôts respectifs. Et de grâce laisser mourrir cette pitoyable "nouvelle vague" !
    toliveistodie Envoyez un message privé àtoliveistodie
    Sympathique chronique pour le petit bout d'histoire ;)