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McCoy Tyner › Sahara
informations
Decca Recording Studio, New York City, USA, janvier 1972.
line up
Sonny Fortune (saxophones alto et soprano, flûte), Calvin Hill (contrebasse, percussions), Alphonse Mouzon (batterie, percussions, trompette), McCoy Tyner (piano, koto, flûte, percussions)
chronique
- jazz modal > kozmigroov'
Après un "Asante" étonnant, ultime rendez-vous avec Blue Note, où Tyner se voyait partager l'affiche avec Buster Williams, Billy Hart et Mtumé - des musiciens affiliés à la famille Headhunters - l'évolution logique dans la carrière du pianiste eut été que, tôt ou tard, lui aussi, comme Hancock, comme Corea, comme Zawinul, comme Jarrett (parfaitement monsieur ; pour cela écoutez l'album "Expectations" sur Columbia en 1971) cède à l'appel de l'électronique. Il n'en sera rien. Sans le vouloir, nous venons là de mettre le doigt sur ce qui je pense est la raison principale qui explique pourquoi McCoy Tyner demeurera pendant si longtemps un acteur de l'ombre. Le hasard n'est pour rien dans le fait que les noms précités soient connus du plus grand nombre, même auprès de ceux qui pourtant ne s'intéressent pas au jazz ; voilà en effet des artistes qui, en flirtant avec l'esthétique rock, se sont ouverts les portes de la notoriété en refermant au passage pour certains d'entre eux celles de la respectabilité. McCoy Tyner n'a jamais cru à l'électrique. Cela ne fait pas pour autant de lui un artiste rétrograde. Il estime - et sur ce point on ne peut pas lui donner tout à fait tort - que le systématisme avec lequel l'électrique est utilisé dans ces toutes jeunes années soixante-dix devient un prétexte pour les artistes jazz adeptes de la loi du moindre effort. Comme le démontre sans détour "Sahara", son premier album pour Milestone, McCoy Tyner y poursuit son inéxorable quête dans des landes de plus en plus immenses et mystérieuses, pratiquant une musique au final aussi tumultueuse que celle des premiers Weather Report sans pour autant concéder du terrain aux effets de mode. "Sahara" a même des airs de petite révolution tant le pianiste s'y montre affable, gourmand et particulièrement à l'aise quel que soit le contexte dans lequel il évolue (le tendre "A Prayer for My Family", l'exotique "Valley of Life" où il s'improvise joueur de koto, les nerveux "Rebirth" et "Ebony Queen", et l'imposante plage titre). Sonny Fortune, à l'alto et au soprano, et le dynamique batteur Alphonse Mouzon consolident l'entreprise en y injectant intensité et énergie. Un grand disque à redécouvrir.
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Note moyenne 8 votes
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- SEN › Envoyez un message privé àSEN
A la suite de ce Sahara on trouve encore des albums assez fabuleux dans les seventies chez Mc Coy Tyner : Atlantis (1974), Sama Layuca (1974), Focal Point (1976) et même Inner Voices (1977).
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- sebcircus › Envoyez un message privé àsebcircus
J'aime bien cet album, mais je pense que ce n'est pas son meilleur. Tender Moments est à mon avis son chef d'oeuvre.
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- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
- En gros, le meilleur McCoy en formation "étoffée" on va dire de la période Milestones avec le délirant et un peu plus kitsch "Sama Layuca" ( avec Bobby Hutcherson, Gary Bartz et Azar Lawrence quand même!). C'est entre le spiritual-jazz hérité de Coltrane et le groove-funk. Aur, ça fait longtemps que j'ai pas entendu cité "The Camel" de Michael Carvin, excellent effectivement! Dans le genr,e le premier Sonny Fortune sur Strata-East "Long Before Our Mothers Cried" avec le très Tynerien Stanley Cowell est excellent aussi et à écouter aussi les deux premiers Norman Connors avec Herbie Hancock, Gary Bartz , Carlos Garnett et Eddie Henderson ("Dark Of Light" et "Dance Of Magic") et le "Black Love" de Carlos Garnett.
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- aur › Envoyez un message privé àaur
- J'ai "Song For my Lady", et devant le déluge de notes qui s'abat sur son piano, les autres zikos ont du mal à se faufiler au milieu de cette avalanche. Aussi nerveux que Cecil Taylor, ce type (bien que moins abstrait) !!! Si Mc Coy s'était mis l'électronique, il aurait sans doute fait fondre les touches de son clavier !!!
- aur › Envoyez un message privé àaur
- Aussi avec CaLvin Hill et Sonny Fortune, mais aussi avec Ron Burton, pianiste de Roland Kirk, l'excellent "The Camel", de Michael Carvin, batteur percussioniste chez Lonnie et Pharoah, allie morceuax groovy et swing, avec de passages de toute beauté. Une version de Naima d'anthologie, enflammée par Sonny Fortune.