Brutality › Screams of anguish

C'est le printemps, et c'est donc l'heure de vous rebalancer à nouveau (oh non !) quelques petites perles de death à l'ancienne. Au menu donc Brutality, groupe ricain pour beaucoup classé en secodne zone. Franchement, s'il est bien un groupe classé dans cette catégorie qui n'a rien à y faire, c'est bien celui-ci. Brutality pose dès son premier album son propre style, à la fois brutal, mélodique, sombre et puissant. Tout ça donc... Mais oui. Imaginez donc une affreuse copulation entre un Bolt Thrower mid tempo avec des riffs parfois très Morbid Angel-ien, le tout recouvert d'un chant death bien puissant rapellant par moment Suffocation. Et encore, on est loin du compte. Brutality maîtrise à la fois le lancement des compos et son déroulement.Le roupe utilise d'ailleurs une rythmique toujours identique à chaque début de ses morceaux (excepté 2-3), bien lente et binaire, quasi doom appuyant un enchaînement de power chords toujours bien sentis. La reverb' est présente histoire de bien appuyer la puissance du truc, bien souvent enveloppée de solos qu'on croirait tout droits sortis d'un album de l'Ange Morbide. Puissance, c'est le mot. Malgré ce batteur au jeu parfois un peu limite (il est rapide certes, mais le son manque de relief, tout comme ses breaks), les compos dégagent une impression de char au ralenti pris soudainement d'accélérations furieuses ("Septicemic plague"). Difficile de dégager une compo d'ailleurs, le niveau y est toujours excellent, avec un son qui n'a pas vieilli, des enchaînements de power chords sacrément destructeurs, des solos éblouissants ("These walls shall be your grave"), des blasts qui prennent en traître, et des harmonies qui rappellent que le mot "death" n'ets ici pas galvaudé ("Exposed to the elements", "Cries of the forsaken"). Et dire qu'en plus le groupe se paye le luxe de caler deux instrumentales forts jolies bien qu'un peu kitsch pour la première ("Sympathy" au son de clavier un peu vieillot)... Non franchement, voilà bien un album dont la qualité constante en fait un objet de choix pour tous les amateurs du death des mid-90's. Racé, mélodique et morbide, "Screams of anguish" est bel et bien un disque qui n'a aucune honte (si ce n'est celle d'être arrivé après) à avoir face à un "Blessed are the sick" ou autres ténors de la scène américaine, Suffocation, Death et Deicide en tête...