Cyanhide › Cairns

Les cairns sont des amas de pierre élevés pour baliser un passage ou marquer un site funéraire. C'est également le titre du premier album de Cyanhide, je dis 'premier' car le précédent était sorti sous le nom de Shroud of Cyanhide. Le groupe nous y propose un mélange de bonne cold wave contemporaine pêchue toute en contrastes qui sait alterner les passages brumeux et les attaques plus marquées ('Forever') et de gothic rock ('Imrim', 'High and short', 'Under bombs'...). La voix grave du chanteur est assez particulière; elle semble assez monocorde et est pourtant porteuse d'une sorte de tension interne qui refuse d'exploser (exception faite d'un 'Witch hunt' plus hargneux), d'où un certain sentiment de tristesse colérique (très marqué sur le bon 'Celts'). Quelques touches atmosphériques ('Sidhe', 'Carnage', 'Epilogue') confirment d'ailleurs cette impression. On remarque que les compositions sont soignées, tant au niveau des mélodies que des arrangements, même si une ou deux légère faiblesses sont à relever (le chant de 'Red rose' un brin moins assuré). J'ignore si cet album aura été un cairn balisant le chemin du succès pour le groupe mais en tous cas, il vaut largement la peine de s'y arrêter.